La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

LE PORTRAIT

35 La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

PONTARLIER

Autodidacte

Le peintre qui fait œuvre de patrimoine Artiste qui aime à capter les lumières et couleurs naturelles, Christophe

R oz, Charigny, Bouroult, les fondateurs avec Robert Fernier du salon des Annonciades ont sa pré- férence. Roz surtout avec qui il partage ce goût de la pein- ture en direct, prise sur le vif, à l’ancienne pourrait-on dire. La rue Sainte-Anne à Pontarlier est un peu son jardin où il ne se prive pas de croquer au gré de ses envies devantures, ambiance de rues, cou- leurs d’automne. “Quand je sais qu’un bâtiment va disparaître ou être transformé, je vais vite le pein- dre comme je l’ai fait dernièrement avec l’ancienne distillerie Deniset rue Montrieux ou l’école des Granges-Narboz. C’est un peu ma façon à moi d’immortaliser des élé- ments du patrimoine bâti” , explique Rousset peint avant tout sur le terrain des œuvres dans lesquelles il ajoute des personnages fictifs dans un décor bien réel et souvent empreint d’une certaine nostalgie. Rencontre.

Christophe Rousset se

sent dans son élément quand il peint à l’extérieur, profitant au mieux des lumières

et couleurs naturelles.

ne se commande pas. Tout gosse, il adorait déjà gribouiller, repro- duire sur le papier ce qui inter- pellait son regard. Un pur autodi- dacte qui se mettra tardivement à la peinture en suivant notamment quelques cours auprès d’un artiste suisse, Philippe Debièvre. “C’est celui qui m’a le plus apporté. Je fais uniquement de la peinture à l’huile. C’est à mon sens celle qui permet d’exprimer au mieux la lumière et les couleurs.” Christophe Rousset a passé la plus grande partie de son existence à Pontarlier. Scolarité aux Augustins puis quelques jobs à droite à gauche avant d’entrer à la régie des pompes funèbres municipales. “C’est un emploi à forte charge émotionnelle où l’on côtoie en permanence des familles dans la douleur” , poursuit celui qui finira par changer de poste

au bout d’une dizaine d’années pour intégrer l’équipe du musée. Il accueille et renseigne les visiteurs. Au fil du temps, sa technique s’est améliorée. S’il prenait soin au départ de commencer par un des- sin avant de le reproduire sur son fond, il dessine désormais ses sujets directement sur la toile.Moins d’hé- sitation. “J’adore peindre des scènes de la vie quotidienne.” Son style coloré, tout en épaisseur avec ce flou artistique teinté d’impres- sionnisme se marie àmerveille avec les années absinthe. Il ne compte plus les reproductions qui célèbrent les mérites parfois titubants de la Fée verte. Ambiance guinguette. Comme tant d’autres artistes du coin, il n’hésite pas à se fondre dans les neiges duHaut-Doubs avec cette blancheur qui donne encore plus de tonus à ses œuvres. “J’ai aussi

un petit faible pour le cirque. Cette attirance est née suite à la rencon- tre avec un vrai clown” , se souvient Christophe Rousset en montrant un surprenant dresseur de nez rouge. Sans qu’il puisse l’expliquer vraiment, il a imité ses pairs en peignant une procession et un por- trait, le sien en l’occurrence. Il lui reste encore bien d’autres thèmes à explorer. Cet adepte des grands formats envisage d’accro- cher le château de Joux à sa col- lection. “Si je le fais, je poserai le chevalet de l’autre côté de la Cluse en regardant le fort depuis la Tui- lerie.” Comme tout artiste, il a ses petites manies et prend toujours soin, par exemple, d’intégrer dans ses toiles un nombre impair de figu- rants. “Je trouve que c’est mieux.” Par curiosité, il a fait quelques sculptures en stéatite pour un résul-

tat plutôt probant. “C’est un maté- riau agréable à travailler et facile à polir.” Pas conservateur pour un sou, il garde très peu d’œuvres. Dès la prochaine rentrée, il reprend le che- min de l’école Saint-Joseph où il va animer un atelier de dessins avec des enfants de C.E. 2. “C’est un projet personnel. Je dois trou- ver un thème en lien avec la guerre 14-18.” De son enfance passée à accompa- gner son père sur le circuit de kar- ting, il a gardé un certain goût de la mécanique qu’il cultive en se promenant au guidon d’une authen- tique Vespa italienne. “J’en ai eu une quand j’étais ado et j’ai tou- jours eu envie d’en retrouver une autre.” Le bonheur, c’est simple comme une Vespa… n F.C.

Bio express

Originaire de Pontarlier

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Christophe Rousset. Pas rare donc de le croiser dans les rues de la ville avec son che- valet, sa toile, le cou- teau à huile dans une main, prêt à figer la scène qui l’inspire. Pas sauvage mais concen- tré, il échange volon- tiers avec le passant. “Dans la rue, on éta- blit vite une relation avec les gens. Certains repartent parfois avec le tableau sous le bras” , sourit ce Pontissalien pure souche. La passion du dessin

56 ans

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La peinture en direct, prise sur le vif.

Travaille au musée municipal Marié, trois garçons

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l Passions : dessin, peinture et Vespa

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