La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

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FESTIVAL DE LA PAILLE // HAUT-DOUBS FESTIVAL // LE GROSWEEK-END ROLLING SAÔNE // LA GUERRE DU SON // SAÔNORITÉS CORBAK FESTIVAL // FESTI’NEUCH…

LA RIVIÈRE-DRUGEON Solidarité Un deuxième toit pour l’association “Repair” Créée il y a moins d’un an, l’association Repair accueille déjà cinq réfugiés sur Pontarlier et attend une famille pour septembre à La Rivière-Drugeon.

dans des lieux neutres”, développe-t- il. “On cherche des toits de bailleurs privés avec des loyers les plus modé- rés possible. Les loyers sont payés avec du financement participatif. Nous dis- posons actuellement de deux logements : l’un à Pontarlier mis à disposition pen- dant un an (dont les propriétaires sont partis faire le tour du monde) et l’autre à La Rivière-Drugeon, mis à disposi- tion entre 12 et 18 mois, avant sa pro- bable vente.” L’appartement de Pontarlier accueille cinq jeunes réfugiés, âgés entre 25 et 30 ans, d’origines et de religions dif- férentes. Il y a par exemple Adam, qui était à sa troisième année d’études vétérinaires au Soudan avant son exil. Une jeune syrienne était journaliste. “Plus ils sont instruits, plus ils sont gênants pour leurs gouvernements” , constate Patrick Colle, qui se réjouit néanmoins “d’avoir eu la chance d’avoir des jeunes avec un désir de servir.” Devant la difficulté à trouver des loge- ments sur Pontarlier, l’association a décidé “d’ouvrir sa demande le long de la voie ferrée” , et a ainsi trouvé la mai- son de La Rivière-Drugeon il y a un peu plus d’un mois. Après quelques travaux réalisés par des bénévoles, des dons de meubles et de vaisselle, l’ha- bitation est bientôt prête à accueillir une famille irakienne chrétienne de quatre personnes, des parents avec leurs grands enfants d’une vingtaine d’années, “dont le papa était haut fonc- tionnaire et le fils parle anglais. Ils sont de famille avec ceux de Mouthe arrivés l’an dernier” , détaille Patrick Colle. Le loyer sera de 500 euros. La deuxième commission “Accueil des réfugiés” prend en charge les problé- matiques de santé, d’hygiène, d’ali- mentation, de couverture mutuelle, et offre “un accompagnement personna- lisé.” La troisième est l’apprentissage intensif du français. “C’est une com- mission importante pour l’intégration et elle s’exerce avec des compétences internes, des bénévoles ainsi que des structures locales comme la M.J.C. des Capucins.” La quatrième est celle dédiée

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F ace au constat d’impuissance qui les animait en regardant à la télévision l’actualité, ces quelques personnes, pas encore fondatrices de l’association, se demandaient “Qu’est- ce qu’on peut faire ?” L’idée leur est alors venue d’organiser une conférence informative avec un historien, sur le pourquoi de la situation. “À plus de trente personnes, nous créons l’asso- ciation” , se disent-elles. La salleMorand fut comble ce jour-là ! Un mois plus tard, l’assemblée générale avait lieu et Repair (Réseau Pontarlier Accueil Insertion Réfugiés) voyait le jour, avec

à son actif aujourd’hui, 135 adhérents. “Cette association, c’est du bon cœur, de la compétence et de la durée” , explique

l’un des co-présidents, Patrick Colle, qui par- tage sa fonction avec Laurence Bouchet, “puis des commissions” , poursuit-il. L’associa- tion est en effet par- faitement rodée en cinq commissions. “La pre- mière est l’héberge- ment. Elle est chargée de trouver des toits

“Ce ne sont pas des réfugiés, mais des gens avec une histoire.”

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à la communication. “Nous avons un groupe Facebook, nous organisons des manifestations comme le bal folk le 25 juin, qui a été un succès, où les per- sonnes présentes ont pu partager un moment de danse avec les migrants.” Enfin, la cinquième et dernière com- mission est la finance. L’association envisage par exemple d’aider ces jeunes réfugiés à passer le permis. “Notre objectif est de s’installer dans la durée pour que toutes les compé- tences s’exercent, d’autant plus que nous avons une pluie de compétences avec un médecin, une assistante socia-

le, une psychologue, des professeurs de français…” “Dix ou douze personnes à gérer, c’est bien. Ils ont la vie devant eux. Ce ne sont pas des réfugiés, ce sont des gens avec un nom, une histoire” souligne Patrick Colle. “Il y a un avantage à être un petit nombre dans la motiva- tion à s’intégrer. Quand on est dans une communauté, on ne fait pas d’ef- fort.” À ce jour, deux conventions sont signées avec la Banque Alimentaire et Emmaüs. “On est très heureux !” conclut-il. n M.T.

Contact : Association Repair, www.refugies-pontarlier.fr, repairhdpontarlier@gmail.com, 06 41 75 33 92

Patrick Colle dans le salon de la maison de La Rivière-Drugeon, devant des boiseries réalisées par un ancien artisan du village, Henri Grillon.

EN BREF

La Pastorale ou les secrets d’une ferme comtoise BONNEVAUX Tourisme et tradition À l’entrée de Bonnevaux se dresse une ancienne et typique ferme comtoise, appelée La Pastorale, que son propriétaire Jean-Paul Lonchampt se fait un plaisir de faire découvrir, au cours d’une visite envoûtante qui remonte le temps.

Danse Du 29 juillet au 4 août à la M.J.C. des Capucins de Pontarlier se déroulera le 35 ème Stage International de Danse. Ce stage, deuxième en son genre en France, accueille des stagiaires de toute la France et de l’étranger qui sont dirigés par des professeurs de renommée internationale. Danses sportives latines, modern’jazz, danse contemporaine, danses sportives standards, hip-hop, salsa, kizomba… toutes ces danses animeront les journées et les nuits pontissaliennes durant une semaine. En découverte de fin de journée, les stagiaires pourront s’initier à un atelier de découverte chant avec Let’s Sing… ou se détendre avec un atelier Massage et Bien-être… Une représentation finale aura lieu le vendredi 4 août afin de montrer à tous, les résultats d’une semaine de travail à l’Espace Pourny à Pontarlier. Rens. : M.J.C. des Capucins au 03 81 39 02 09.

L ouée jusqu’en 1970, mise en vente pendant une vingtaine d’années, cette imposante bâtisse n’a jamais trouvé acquéreur. Cette perspective de laisser partir cet édifice étant irréaliste aux yeux de Jean-Paul Lonchampt, alors cuisinier de l’Auberge de la Hau- te-Joux à Bonnevaux même, il décida, après avoir cherché d’autres appuis, de l’acheter pour faire revivre cette partie de l’histoire de la Franche-Com- té. “J’ai décidé de refaire tout seul. Il a fallu tout recomposer le jardin à l’abandon.Nous avons posé 36 tonnes de tuiles sur le toit. J’ai appris l’histoire. J’ai découvert un monde de paysans instruits et cultivés avec le bon sens paysan” , raconte-t-il. Depuis l’an 2000, une fois ces travaux terminés, le proprié- taire, après avoir hissé fière- ment le drapeau comtois, chaus- se son bâton pour emmener ses

visiteurs dans les antres de cet- te vieille ferme. Au cours de la visite, telle une mise en scène liant savoir, humour, et mili- tantisme, le pèlerin découvre comment étaient construites ces immenses bâtisses vieilles de 200 ans et les trésors d'ingé- niosité dont faisaient preuve nos aïeux dans la vie quoti- dienne : “8 000 m 3 à l’abri.

Cette ferme est une cathédrale du monde rural. Trois ans ont été nécessaires pour la construi- re. Ces grosses fermes étaient les P.M.E. d’aujourd’hui” , dévelop- pe-t-il, non avare d’arguments sur l’importance de la bonne lune dans la coupe du bois, les foins fauchés maintenant méca- niquement “trop courts, trop tôt au détriment des fleurs” , et la disparition de la poésie rurale lors du remembrement. Après avoir traversé le temps et les pièces, la grange du bas, la chambre à grain, la cave voû- tée, la salle à manger et ses lits en alcôve, “aux boiseries bleues et grises, à la mode à l’époque” , la chambre à donner (ancêtre de la chambre d’amis), la visi- te se termine dans “l’outô”, majestueuse pièce principale qui servait à la fois de cuisine, de laverie, de fromagerie et de réfectoire pour tout le person- nel de la ferme (pouvant avec

Jean-Paul Lonchampt, l’âme de la Pastorale, dans “l’outô”.

la famille atteindre jusqu’à 30 personnes) et où se dresse une monumentale cheminée de 16 mètres de haut. Le jardin, quant à lui, regorge d’une variété impressionnante de plantes et légumes, tels la verveine citronnée, l’oignon rocambole, le lys blanc, la camo- mille et “le cannabis”, plaisan- te Jean-Paul Lonchampt, avant de conclure que le potager repré- sentait “la pharmacie sous la fenêtre. Maintenant, on fait des jardins verticaux sur les immeubles. On marche sur la

tête !” Il n’épargne pas non plus le tilleul “dépouillé, maltraité” , qui symbolise le “contribuable français.” Cette cathédrale dumonde rural attire 3 000 visiteurs annuels venus de tout horizon. Jean- Paul Lonchampt les accueille tous les jours du 1 er mai au 30 septembre à 15 h 30 et 16 h 30. La ferme-musée est fer- mée le samedi, sauf en juillet et août.Toute l’année les groupes peuvent venir visiter sur ren- dez-vous. n M.T.

Lamartine a écrit “J’ai vu dans le Jura des maisons si vastes que che- val et voiture cir- culaient dans le grenier” , cite le guide. “Tout est regroupé sous une même toiture pour prévoir le travail de l’hiver. La char- pente est en Croix de Saint-André. J’y ai vu 300 tonnes de neige.

“Une véritable

cathédrale du monde rural.”

La Pastorale, 3, rue des Tourbières, 25560 Bonnevaux 03 81 89 77 20

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