La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

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Le drone, futur outil du forestier MONTPERREUX Beaucoup d’espoir dans la technologie Au-delà des vidéos à

LIVRE Vandelle éditions En balade

sur les sentiers du Haut-Doubs Le premier guide de balades sur l’ensemble du Haut-Doubs et de la Suisse voisine vient de sortir. 28 circuits pour partir à la découverte d’une terre de randonnées.

S i l’on s’en tient à la définition du drone : aéronef télécommandé sans pilote à bord, le premier exemplaire français a été conçu et expérimenté en 1923 à Étampes. L’avion en question, un aéroplane Voi- sin BN3 volera sur 100 km sans pilote. Voilà pour les origines. La technologie fut d’abord développée à des fins mili- taires avant de tomber dans le domai- ne civil, l’audiovisuel notamment où l’on se sert de drones pour réaliser des docu- mentaires, couvrir des événements spor- tifs, des manifestations, en bénéficiant d’angles de prise de vue exceptionnels. “On l’utilise dans l’industrie, l’aména- gement, la construction pour faire de l’inspection d’ouvrage, de la cartogra- phie, de la topographie… L’agriculture de précision s’est aussi emparée de cet- te technologie pour effectuer par exemple des calculs de biomasse permettant d’ajus- ter le niveau de fertilisation. On pour- rait même imaginer qu’un drone géolo- calise les mauvaises herbes en vue de les éliminer à l’aide de robots désherbeurs” , indique PatrickMichel, conseiller fores- tier à la Chambre d’agriculture duDoubs qui organisait le 29 juin dernier àMont- perreux une réunion d’information- démonstration sur les applications fores- des architectes, exploitants de carrières, agriculteurs et bientôt des forestiers. couper le souffle, ces engins permettent aussi de relever des images qui après traitement informatique facilitent grandement le travail

Gérant de la société Corvus Monitoring, Julien Lieb est venu expliquer aux propriétaires forestiers les possibilités offertes aujourd’hui et surtout demain par les drones.

N ul besoin d’être un aven- turier ou un marcheur au long cours pour s’élancer sur les sentiers du Haut- Doubs. Très accessibles et tous balisés, les parcours sélectionnés vous conduiront des plateaux aux sommets jurassiens en plongeant dans les vallées sauvages duDoubs et du Dessoubre. Un pays chargé d’histoire et d’anecdotes qui a su conserver toute son authenticité. Un environnement riche et fragi- le qui peut se révéler exception- nel. Des paysages à couper le souffle. Une frontière qui partici- pe à l’identité franco-suisse de cet- te région de caractère. De châteaux en abbaye, il reste encore de beaux édifices connus ou méconnus. Certaines ne sont plus que ruines comme à Mont- joie, Montmahoux. D’autres ont traversé les siècles et défient fiè- rement le temps. En témoigne le château de Joux perché depuis plus d’un millénaire au-dessus de La Cluse-et-Mijoux. Si elles ont perdu un peu de leur renommée piscicole, les vallées du Doubs et du Dessoubre, voire du Lison, offrent toujours au ran- donneur le charme ineffable et romantique des escapades au fil de l’eau. L’élément aquatique se retrouve aussi en se promenant au bord des lacs de Saint-Point, Remoray ou dans les gorges pro- fondes de la vallée du Doubs. Mais le Haut-Doubs, c’est aussi de superbes zones humides et de non moins spectaculaires tour- bières, îlots de paysages nordiques à découvrir dans la vallée du Dru- geon et autour de quelques petits étangs qui ne laisseront person- ne indifférent. Recouvert de forêts et de pâturages, le Haut-Doubs

tières du drone. Une séance animée par Julien Lieb gérant de Corvus Monitoring, société qu’il a fondée en 2014 aux Grangettes. “Jusqu’à présent, j’interviens surtout en Suisse pour le compte d’architectes, de géomètres, d’aménageurs pour faire des relevés de bâtiments, de réseaux, de car- rières. On a acquis un savoir-faire en photogrammétrie, en modélisation 3D qu’on peut aujourd’hui décliner dans des applications forestières” , explique le technicien en présentant les deux grandes familles de drones. Celle à voilure tour- nante, la plus connue avec les rotors à chaque extrémité de l’engin et celle à voilure fixe, idéale pour la cartographie. Le drone amorce seulement son survol forestier. “On en est encore au stade recherche et développement” , souligne Patrick Michel. Autre précision utile, l’appareil n’est qu’un outil de prise de vues. “Toute la valeur ajoutée réside dans l’exploitation des données, ce qui sous- entend un gros travail d’interprétation avec des ingénieurs, des algorithmes et

forcément des coûts d’analyses” , com- plète Julien Lieb. Le travail sur l’imagerie permet une multitude d’usages : cartographie de parcelles, contrôle de limite de propriété, surveillance de plantation, tracé de che- min d’exploitation avec aire de retour- nement. “Dès qu’il s’agit de repérages, de bornages, on collabore forcément avec un géomètre.” Avec les drones, le rêve de tout forestier pourrait même être envisagé : à savoir le calcul des volumes sur pied avec la différenciation des essences. Juste une question d’équipe- ment et de coût. “Le radar-laser, connu aussi sous le nom de Lidar, traverse la végétation, ce qui permet d’extraire le volume de bois sur pied.Avec une camé- ra infrarouge, on peut différencier les espèces et les quantifier” , poursuit Julien Lieb qui collabore avec une start-up d’in- génieurs suisses pour exploiter les don- nées. Comme pour toute technologie nouvel- le, le frein est avant tout financier. Exemple pour une parcelle de 30 hec- tares d’un seul tenant, il faudra comp- ter environ 300 euros uniquement pour les prises d’images et la réalisation d’or- tho-photographies utilisées dans la pla- nification du plan de gestion. Légale- ment, le drone ne nécessite pas encore d’autorisation spécifique en zone fores- tière. Sous réserve de respecter bien sûr les règles en vigueur dans l’aviation civi- le et militaire. “On ne peut pas voler à plus de 250 m d’altitude. On ne fait pas n’importe quoi avec les couloirs aériens…” Le drone trouvera sa place en forêt quand il coûtera moins cher qu’une interven- tion humaine pour un service équiva- lent. Ce qui ne saurait tarder, car cette technologie ne cesse de gagner en per- formance. Affaire à suivre au coin du bois. n F.C.

s’inscrit dans cette alternance pay- sagère omniprésente avec ses cathédrales résineuses ombragées et ses étendues agrestes où pais- sent lesmontbéliardes, race emblé- matique de toute une région pas peu fière de ses fromages comté, morbier, mont d’or. Sans ignorer le cheval comtois dont la docilité et le courage ont servi des géné- rations paysannes. Impossible de marcher dans le Haut-Doubs sans vagabonder dans les alpages et tutoyer des som- mets qui donnent à voir ici le Jura des plateaux vallonnés et là, côté suisse, toute la chaîne alpine dont on ne se lasse pas d’admirer et d’identifier les géants de neige éternelle comme le Mont-Blanc si lointain, si majestueux. Bonne balade. n “En balade sur les sentiers du Haut-Doubs”, auteur Frédéric Cartaud, Vandelle éditions.

Techniciens et propriétaires forestiers ont suivi avec intérêt la démonstration pilotée, c’est le mot, par Julien Lieb le 29 juin dernier à Montperreux.

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