La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

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LACS ET PLANS D’EAU : LES TRÉSORS BLEUS DU HAUT-DOUBS

Avec ce numéro de l’été, La Presse Pontissalienne vous emmène à la découverte d’une des principales richesses touristiques du Haut-Doubs, notamment en période estivale : les lacs, étangs et autres plans d’eau. Le lac Saint-Point avec ses 5,2 km 2 de surface est évidemment le phare touristique du secteur. Mais au-delà, notre région est parsemée de petits trésors bleus qui font le bonheur des amateurs d’authenticité. Découverte (photo d’introduction C.V.M.A.).

Les dessous du lac Saint-Point l Plongée Groupe d’exploration subaquatique pontissalien Sur le lac, une foule d’activités sont proposées pour égayer les vacances des touristes en séjour dans le Haut-Doubs. Mais en dessous, qu’y a-t-il en dehors de ce que raconte la légende de Damvauthier ?…

La légende de la cité engloutie I l y a bien longtemps, au fond d’une vallée, s’étalait une belle cité qu’on nommait Damvauthier. La ville était connue pour ses richesses et son opulence. Mais cette richesse avait rendu aux habitants le cœur dur et froid. Plus rien ne pouvait les émouvoir… On disait même qu’ils vivaient dans la débauche la plus complète. Un vieux moine tentait de remettre de l’ordre parmi ces âmes per- dues, mais le mal était déjà bien enraciné. Rien n’y fit, et l’on finit par le chasser hors du village. Il alla se réfugier dans une petite cavité sur les hauteurs, revenant régulièrement au village, infati- gable et entêté, reprenant son prêche. C’est par une journée froide et glacée que les habitants virent s’ap- procher au loin, une femme tenant un enfant dans ses bras. Épui- sée et transie de froid, elle marchait dans la neige, le dos courbé, protégeant son petit des rafales du vent. Arrivée à la place du vil- lage, elle s’enquit auprès des quelques personnes se trouvant là pour l’héberger le temps d’une nuit. Mais aucune des personnes ne prit la peine de lui répondre… À bout de forces, elle s’agenouilla au pied d’une statue de la Vierge, et la supplia de sauver au moins son enfant. À cet instant, une ombre s’approcha d’elle. Elle leva la tête et vit un vieux moine qui la dévisageait d’un regard bienveillant. Il lui prit la main et les emmena en retrait de la ville, sur les hauteurs, là où lui-même s’était réfugié il y avait bien longtemps. Il leur offrit de par- tager son maigre repas… Plus tard, il leur aménagea une couche dans un coin de sa modeste demeure. Dans la nuit, aucun d’entre eux n’entendit ce qui se passait plus bas. Un terrible désastre, provoqué par un glissement de terrain avait fermé la rivière en amont. Le barrage céda quelques heures plus tard, provoquant une vague gigantesque qui dévasta tout sur son passage. Ce fut si rapide, qu’il n’y eut aucun survivant. Les débris accumulés fermèrent partiellement la rivière en aval, créant ainsi un lac de toute beauté en opposition avec l’effroyable cata- clysme qui venait de se dérouler. La jeune femme chercha des yeux le vieux moine, mais celui-ci avait disparu. Elle découvrit en place et lieu de la cité de Damvau- thier une longue étendue d’eau et comprit l’effroyable catastrophe. D’aucuns diront que, n’ayant pas eu pitié d’une femme et de son enfant, les gens de Damvauthier avaient tous péri, emportant avec eux la terrible dureté de leur cœur… n

L es plongeurs du G.E.S.P. de Pon- tarlier (Groupe d’exploration sub- aquatique pontissalien) n’ont jamais trouvé trace de la cité engloutie de Damvauthier (voir plus bas)…En revanche, ils continuent à venir régulièrement explo- rer les fonds de ce lac qui est le troisième plus grand plan d’eau naturel de France. Loin de la légende de Damvauthier, ils emmènent ici les jeunes qui sont en for- mation afin de leur faire pratiquer leurs premières plongées en milieu naturel.

Les plongeurs du G.E.S.P. viennent dès le printemps explorer les eaux du lac.

également dans l’entretien du plan d’eau en participant notamment aux opérations de nettoyage dont la plus récente devait avoir lieu le 22 juillet en lien avec la Mai- son de la réserve. “Ce qui est rassurant, c’est qu’on ramène beaucoupmoins de choses qu’avant. On remontait régulièrement des canettes, des pneus. C’est moins le cas main- tenant” ajoute le président. Quand ils se sont familiarisés avec les eaux du lac Saint-Point, les plongeurs pontis- saliens usent ensuite leurs palmes dans d’autres plans d’eau proches comme le lac de Neuchâtel, “à la visibilité beaucoup plus grande et à la faune plus riche” , ou celui d’Annecy ou de Vouglans. Quand ils ne vont pas s’immerger dans les eaux cris- tallines de la Méditerranée à l’occasion de stages organisés tous les ans au moment de l’Ascension. n J.-F.H.

Le G.E.S.P., un club créé au milieu des années soixante-dix, compte une centaine de membres : environs 80 plongeurs “bou- teille” et une vingtaine d’apnéistes. Si la piscine de Pontarlier est le lieu d’initia- tion privilégié pour les débutants, c’est la plupart du temps au lac Saint-Point qu’ils connaissent leurs premières sensations en milieu naturel. Rien de transcendant pour- tant du point de vue visuel. “Les eaux de Saint-Point varient beaucoup en tempéra- ture et en visibilité. Les fonds du lac sont constitués de sédiments et la vie animale est assez limitée” note Éric Barçon, le pré- sident du club, plongeur confirmé titulai- re du monitorat fédéral 2 ème degré, c’est- à-dire pouvant former des plongeurs jusqu’à 60 m de profondeur. Et l’hiver, quand le froid est tenace, c’est sous la glace que les plongeurs pontissaliens explorent le lac. Les plongeurs du G.E.S.P. s’impliquent

Éric Barçon est le président du club de plongée pontissalien qui a son siège vers la piscine Georges-Cuinet.

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