La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

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L ’ h u m e U r

LES FOURGS

Détente pour parents et bébés

Une “parent’aise” de douceur Passionnée par la petite enfance, Marie Rousselet ne se contente pas d’exercer deux professions de l’autre côté de la frontière (éducatrice et accueillante). Elle développe “La Parent’aise de Marie”, auto-entreprise dans laquelle elle exerce son savoir-faire d’instructrice massage pour bébé, qui se complète avec les deux autres.

Tour du lac

L es vacances sont là. Après un barbecue à votre goût à pei- ne trop lourd, arrosé d’une lichette de “Pont”, vous vous dites - en bon Pontissalien - qu’il faut éli- miner cela avec une balade à vélo autour du lac. Bonne idée. Ou pas. Le tour du lac est devenu une

de motos, camping-cars, voitures prêtes à doubler même dans les virages dangereux menant à Mal- buisson, voilà à quoi s’attendre. Il y a bien une piste “alternative” menant au bout du lac, mais, fran- chement, à quand une vraie voie cyclable ? La fameuse “voie verte”, morte et enterrée, montre à quel point il est difficile d’imposer dans notre Haut-Doubs où règne le tout- voiture, une bande réservée aux “modes doux”. l

L e nom résonne comme une évi- dence lorsque Marie raconte la naissance de sa “Parent’aise”. “Je cherchais une activité d’ac- compagnement à la parentalité, c’est ce qui me plaît. Une naissance peut déstabiliser les parents. Ils cherchent des informations sur Internet, mais ne trouvent pas forcément de réponse. C’est pourquoi lors des séances, nous échan- geons beaucoup de discussions avec les parents pour les encourager à se faire confiance. Il n’existe pas de solutions toutes faites, mais les communications entre les mamans les enrichissent” , explique-t-elle. Il apparaît donc natu- rel que le nom de sa société porte en lui les termes de “parents” et “d’aise”. En novembre 2016, Marie participe à la formation certifiante de l’Associa- tion Française de Massage pour Bébés (A.F.M.B.) et devient instructrice en massage pour bébé, “un gage de qua- lité.” Le programme de l’association conseille cinq séances, ce que pratique Marie, soit chez elle aux Fourgs, soit au domicile des clients, avec un maxi- mum de cinq bébés, avec ses deux parents ou un seul. Mais les séances peuvent aussi être individuelles.

Les cours commencent toujours par unmoment de relaxation de la maman. “Je l’invite par exemple à s’imaginer avec bébé dans un champ de coqueli- cots, se laissant porter par le son d’une berceuse indienne” , détaille Marie. “Les massages sont tous inspirés de tech- niques indiennes, suédoises, de réflexo- logie et de yoga. Ils permettent la relaxa-

foire d’empoigne aux belles heures à celui veut utiliser un bout de bitume dès lors qu’il n’a pas quatre roues. Trafic intempestif, cortèges

tion mais ne sont pas des massages théra- peutiques. Leur but premier est de com- muniquer avec le bébé et de renforcer le lien d’attachement” , pour- suit-elle. “Le papa ou la maman demande toujours l’autorisation au bébé avant de le masser par des gestes. Il s’agit d’être à l’écou- te de son bébé le plus possible afin qu’il y ait un échange entre eux d’ocytocine (l’hormo- ne du bien-être). On communique par le toucher, le regard, la voix.Tous les sens sont

“Les massages des bébés permettent la relaxation.”

port à l’allaitement” , précise-t-elle. Marie Rousselet est une jeune femme épanouie dans ses activités, qui déga- ge l’amour de son travail. “Ce qui me plaît chez les bébés, c’est le langage non verbal, tenter de les comprendre par rapport à ce qu’ils nous montrent” , confie-t-elle. Pour plus tard, masser son bébé aura comme bienfaits de consolider le lien d’attachement et d’en- courager l’empathie chez les enfants. Pour contacter Marie : “La parent'ai- se deMarie” aux Fourgs : 06 74 64 49 37 (marie.rousselet@wanadoo.fr,www.lapa- rentaisedemarie.fr, et sur Facebook). n M.T.

stimulés. Les thèmes abordés lors des échanges après massage sont le som- meil, l’alimentation, les pleurs, les coliques ou tout autre thème que les mamans ont envie d’aborder” , expose Marie. Le but est de permettre aux parents de reproduire ces massages, qui peu- vent soulager la constipation, les coliques, les gencives… à la maison. “C’est une façon de prendre soin de soi ou du bébé. En cas de dépression du post-partum, c’est un moyen pour la maman d’être moins isolée et de créer du lien. Cela permet aussi aux papas de se réapproprier une place par rap- ‘

Les cours collectifs se déroulent dans une bulle de douceur, ici avec Marie qui montre les techniques du massage de bébé aux mamans.

Au temps des armes de Joux HISTOIRE Patrimoine On fabriquait jadis dans le Haut-Doubs des armes de fort belle facture utilisées pour la chasse ou le tir de précision. Un savoir-faire d’excellence qui a complètement disparu au lendemain de la Révolution. Explications.

S i le sujet reste encore méconnu du grand public, les armes de Joux pas- sionnent encore les pas- sionnés, à l’instar de Jean-Ber- nard Passemard qui avait travaillé sur le sujet en 2014 dans le cadre d’un master his- toire militaire suivi à Montpel- lier. “Il existe très peu d’archives si ce n’est un traité sur les armes de Joux rédigé en 1781 par un certain Magné de Marolles” , explique l’ancien étudiant qui s’était attaché à reprendre l’his- torique en présentant égale- ment les armes de Joux acquises au fil du temps par le musée

d’armes anciennes du château de Joux. Lequel en possède aujourd’hui une vingtaine dont une paire de pistolets d’Arçon acquise en 1999 chez Christie’s à Londres pour la modique som- me de

qu’aujourd’hui, ce pays abritait au Moyen-Âge de nombreuses troupes de mercenaires qui avaient besoin d’armes. “Pour fabriquer des armes, il fallait de l’eau, du bois, du minerai de fer. On trouvait également dans le Haut-Doubs un ingrédient très recherché, à savoir de la tourbe qui servait de liant au minerai utilisé pour fabriquer les canons” , ajoute Dominique Marandin, conservateur de la collection d’armes anciennes. L’origine de cette fabrication remonterait vers 1559 au hameau des Piquets vers la Fer- rière-sous-Jougne. “On n’a aucu- ne trace écrite mais de fortes pré- somptions. Avec les Piquet, d’autres familles d’armuriers se sont installées sur le Haut-Doubs. Assez rapidement, ils ont migré sur Pontarlier dans la rue Mon- trieux, près du pont de l’hôpital et sur le domaine de Sandon. On recense près d’une dizaine de familles : Piquet, Fussy, Beuque, Lonchampt, Jacod,Mon- nier, Gauffre, Longhi…” Les armes de Joux se déclinaient en deux familles : des armes de chasse réputées pour la quali- té des canons et des commandes particulières : fusil pour gau- cher, carabine de tir de préci- sion… “Ces armuriers ont déve- loppé un savoir-faire d’excellence souvent copié par les manufac-

En 1999, le musée d’armes anciennes a acquis chez Christie’s à Londres cette paire de pistolets fabriquée par l’armurier Fussy.

140 000 francs. Pourquoi des armureries dans le Haut-Doubs ? À cela plusieurs facteurs expli- catifs. La proxi- mité de la Suis- se joue un rôle. Loin d’être aus- si pacifique

Une industrie qui a perduré 250 ans.

Deux pièces d’exception.

Autre chef-d’œuvre : cette carabine de tir de précision fabriquée aussi par Fussy.

tures nationales comme à Saint- Étienne.” Les armes de Joux por- taient des armoiries représen- tant soit le château de Joux soit le blason de la porte d’entrée de Pontarlier qui correspond au pont de l’hôpital. Quel était le poids économique de cette activité ? “La famille Piquet fabriquait 25 canons de fusil par mois pendant la pério- de révolutionnaire. Si l’on ajou- te la production des autres armu- riers, on arrive à une centaine d’armes de Joux produites chaque mois. On sait aussi qu’un

fusil nécessitait une dizaine de corps de métier. En extrapolant, on peut estimer qu’une centai- ne de personnes ont travaillé dans cette industrie qui a per- duré 250 ans” , poursuit Domi- nique Marandin. Pourquoi une activité aussi flo- rissante a-t-elle périclité aussi vite ? Elle a simplement été vic- time de choix politiques. “Une grande levée d’armes a été ins- taurée en 1792 pour défendre le pays avec la volonté de centra- liser la production dans de grandes manufactures. Les fabri-

cants des armes de Joux n’ont pas résisté à cette concurrence. Le minerai de fer duHaut-Doubs était aussi d’une qualité infé- rieure à celle de gros gisements. On peut considérer qu’il y a eu un effet Révolution certes, mais aussi de sérieuses difficultés à répondre aux exigences d’une industrie en pleine mutation. Certains ouvriers sont partis dans les manufactures, d’autres se sont reconvertis dans l’hor- logerie sachant qu’il y avait des similitudes entre ces activités.” n F.C.

Autre chef-d’œuvre : cette carabine de tir de précision fabriquée aussi par Fussy.

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