La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

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PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017 11

1,1014 L e C h i f F r e

avec le soutien de sa direction et des autorités de tutelle. D’abord trouver un terrain. Un problème vite réglé grâce à l’as- sociation Saint-Vincent de Paul qui a mis à disposition une bel- le parcelle au bout de la rue des Lavaux. La première année fut un peu “rock’n’roll” et la récolte bienmaigre le temps de remettre en culture un terrain en jachè- re. “On s’est rendu compte qu’il fallait mieux s’organiser. On a alors choisi d’investir dans une serre en faisant appel à des pro- fesseurs techniques basés sur Paris. Conséquences : de jeunes délinquants parisiens en place- ment sont venus nous aider à monter la serre en avril 2016. Cela a donné lieu à de beaux échanges.” L’affaire était lancée. Le partage aussi. De fil en aiguille, un maraîcher bio à la retraite est venu prodiguer quelques conseils fort utiles. “On a fait une belle récolte consom- mée en interne. Comme les jeunes ont participé, ils étaient moins réticents à consommer certains légumes. Pour eux qui associent l’institution à la famille, la nour- riture n’est plus une zone de conflit et cela change complète- ment les rapports. Le jardin devient leur lieu de vie.” Ce potager prend une nouvelle dimension en 2017 avec l’inter- vention d’un permaculteur. Ce dernier redessine complètement cet espace en prenant en comp- te les envies des enfants. Les plantations s’organisent ainsi en forme de labyrinthe. Une cabane sort de terre avec un bar- becue, une table, des bancs. Le

SOCIAL

Permaculture Le jardin du partage La maison d’enfant à caractère social “André Marguet” est la première du genre à cultiver un jardin pédagogique qu’elle a créé de toutes pièces. Retour sur une expérience nourricière dans tous les sens du terme.

due autour d’une table, parents et enfants en conflit pourraient renouer le dialogue ou tenter de le faire en plantant ou récoltant ensemble des légumes au jardin pédagogique.” FrançoisAngiulli tient beaucoup à conserver cette notion de jar- din partagé avec les échanges instaurés entre les jeunes et les voisins des Lavaux, des per- sonnes souvent d’une autre géné- ration qui ne sont pas avares de conseils en les prodiguant par- fois de façon rude mais sincère. “On est dans la relation inter- générationnelle. C’est aussi une façon de s’aguerrir à la vie.” Marie Roussel voit aussi dans cette expérience une belle invitation à s’initier au développement durable. “Ce jardin servira peut- être à planter des petites graines dans leurs têtes pour qu’ils pré- servent la planète.” n F.C. 1,1014 C.H.F. L’effet “Macron” et la reprise généra- le de l’économie européenne expliquent - selon les spécia- listes - ce regain de vigueur. Le phénomène soulage la tâche de la Banque nationale suisse (B.N.S.) qui combat le franc fort et apporte une bouffée d’oxy- gène aux entreprises suisses exportatrices. Les frontaliers, eux, perdent au change… l

J amais depuis sep- tembre 2016, le franc suis- se n’avait été aussi faible face à l’euro. Le

R attachée à l’association d’hygiène sociale de Franche-Comté, la mai- son Marguet accueille des mineurs en difficulté, vic- times de violences familiales, d’addiction, de problèmes com- portementaux… “On a tous les cas de figure, y compris des enfants migrants. On a 33 jeunes de 4 à 21 ans accueillis en inter- nat complet ou à la journée. Cer- tains suivent une scolarité nor- male, un apprentissage

et une grosse équipe éducative. Soit au total 24 équivalents temps plein. “On cherchait depuis longtemps des outils supports permettant de développer des savoirs, de générer de l’échange, du partage. Plusieurs projets ont été étudiés et un seul a vraiment pris racine, ce jardin pédago- gique” , poursuit le directeur. Il a fallu trois ans pour que le projet arrive à maturité. Pas de quoi décourager Marie Roussel, l’éducatrice qui a relevé le défi

professionnel, d’autres sont en situation d’exclusion, de décro- chage scolaire et social. Ils peu- vent être placés en institut. Je dirais qu’on forme une grande famille” , résume le directeur François Angiulli. Avec deux foyers d’hébergement basés rue de Morteau et rue Jeanne-d’Arc, la structure emploie aussi un chef de servi- ce, un cuisinier, une gouvernante, des surveillants de nuit, un ouvrier, des femmes de ménage

10 juillet, la monnaie unique valait plus de 1,10 franc suis- se, précisément

projet s’étoffe, s’ouvre sur l’ex- térieur. LamaisonMarguet mon- te un partenariat avec la Mai- son Pour Tous des Longs Traits. Partenariat qui aboutit au recru- tement d’Alexandre en service civique. Lequel après avoir tra- vaillé à la construction de la cabane et du barbecue partici- pe à la mise en place d’un ate- lier jardin. “J’interviens une fois par semaine à laM.P.T. des Longs Traits. On va travailler un car- ré de terrain juste à côté du jar- din pédagogique.” Peu à peu chacun s’approprie le jardin. Un merveilleux terrain de jeu pour les plus jeunes. Un espace d’échange et de sociabi- lisation pour les plus grands. “C’est un outil qui donne du ryth- me, qui permet d’échapper aux problématiques personnelles. On envisage aussi de l’utiliser dans le cadre de la médiation fami- liale. Plutôt qu’une relation ten- ‘

Le jardin des Lavaux est devenu un espace

d’échange, de production et de bien-être pour la grande famille de la maison Marguet comme l’ex- plique François

Angiulli, le directeur.

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