La Presse Pontissalienne 214 - Août 2017

PONTARLIER 10

La Presse Pontissalienne n° 214 - Août 2017

PATRIMOINE

Hommage

Le centre sportif municipal du passé au présent Bourse d’emploi, bains douches, boulodrome, locaux associatifs et syndicaux, ce bâtiment a vu passer des générations de Pontissaliens dont certains pourraient être mis à l’honneur avant que tout cela ne disparaisse.

“Q uand le bâtiment sera démoli, il ne restera plus aucune trace de ce qui s’est passé à cet endroit. Il nous

semblait sympa et surtout très impor- tant de créer un événement pour rendre hommage aux gens, au lieu. C’est l’oc- casion de poser des questions : quels sont aujourd’hui les lieux et les moyens

l’ancienne “Tricote” en bas du Tou- lombief. Une partie des locaux du Centre Sportif servait de M.J.C. où des ribambelles de jeunes venaient s’épanouir le mercredi et le samedi. Une vraie fourmilière. On faisait un peu de tout au centre sportif : sport, montagne avec le club alpin, éduca-

portraits et de les afficher dans les lieux publics. C’est un acte politique et artistique. Ce sont des gens, les sin- guliers, qui pour une fois s’affichent. Ce sont les inconnus du quotidien qui deviennent des héros. “On va créer un groupe sur le site Internet d’Inside out. On enverra les photos et eux nous retour- neront les portraits pour les suspendre aux murs extérieurs du centre sportif municipal. Tous les participants rece- vront un livret témoin.” François Lacroix et les autres béné- voles mobilisés dans la création de cette performance participative et artistique ont prévu d’identifier les participants et de recueillir leurs témoi- gnages au cours de l’année scolaire 2017-2018. “On ne fera pas des bio- graphies mais plutôt des messages courts et vivants. On aimerait pouvoir afficher les portraits en juin ou sep- tembre 2018” , conclut l’organisateur en comptant sur le soutien de la Vil- le pour mener à bien l’opération. n F.C. contact : francois@aliceadsl.fr

qui créent du lien social ? La mémoi- re de ce lieu est-elle encore vivante ? Quel est l’héritage et qui sont les héri- tiers ?” , interroge François Lacroix de la section C.F.D.T. qui pilote ce projet sans aucun militantisme. Cette section disposait également d’un local syndical au centre sportif muni- cipal avant de migrer dans la nouvelle Maison des associations près du parc des Ouillons.Après le cinéma, le centre- ville va ainsi perdre un autre point de rencontre ? Simple constat. “Ce pro- jet se veut collectif. On a déjà échangé avec les services de laVille. On a envoyé un courrier à Patrick Genre pour lui présenter notre démarche. On est tou- jours sans réponse” , s’étonne François Lacroix. Comment rendre hommage à un bâti- ment qui fut bien avant l’heure une maison des associations à part entiè- re ? Quelques-uns des meilleurs spor- tifs pontissaliens : judoka, boxeurs, escrimeurs, lutteurs ont été formés dans les clubs qui occupaient les lieux puis ont migré au dojo aménagé dans

tion populaire, travail social, action syndica- le… Le projet porté par la section C.F.D.T. de l’Union locale de Pon- tarlier consiste à recueillir la mémoire des lieux sous forme de témoignages singuliers et de photographies, puis de créer un événement pour la valoriser. “La restitution s’inspire du projet international “Inside out” de l’artiste J.R.” , souligne François Lacroix. J.-R. propose dans le monde entier à des groupes de faire des

Les inconnus du quotidien deviennent des héros.

La déclinaison pontissalienne d’Inside out mettrait en haut de l’affiche des anonymes qui ont œuvré au bon fonctionnement du centre sportif municipal.

JUSTICE

L’hôpital de Pontarlier et son ancienne directrice jugés

Verdict le 8 septembre au procès de l’amiante Des salariés auraient été exposés au produit cancérigène entre février et mars 2012 au 4 ème étage du bâtiment B du centre hospitalier pontissalien.

L’hôpital de Pontarlier et son ancienne directrice, ici en discussion avec son

À la barre du tribunal de Besan- çon, vendredi 30 juin, l’hôpi- tal de Pontarlier et son ancien- ne directrice Gaëlle Fonlupt comparaissaient pour mise en danger de la vie d’autrui. Ils auraient exposé entre février et mars 2012 des agents de sécurité à l’amiante lors de travaux menés au 4 ème étage du bâti- ment B. Le ministère public a requis 4mois d’emprisonnement et 2 000 euros d’amende à l’encontre de l’ancienne directrice, en pleurs à l’énoncé, et 10 000 euros pour l’hôpital. Désormais magistrate à la chambre régionale des Comptes, “une peine ruinerait sa car- rière pour quelqu’un qui a sauvé près de 1 000 emplois dans les quatre éta- blissements” plaide son avocat Jean- Pierre Degenève. Un argument qui ne convainc pas les agents qui auraient été exposés à l’amiante, inquiets pour leur santé. Décision vendredi 8 sep- tembre. Les faits se sont déroulés entre février et mars 2012 au 4 ème étage du bâti- ment B du centre hospitalier. Domi- nique Gueutal, agent au service sécu-

rité incendie, est à l’origine de la plain- te après être tombé par un hasard sur un rapport de l’A.P.A.V.E., société qui a effectué un diagnostic avant travaux. “On travaillait constamment dans la poussière. Ils nous ont mis en danger simplement pour économiser de l’ar- gent” indique-t-il. À ses côtés, Julien Drezet, agent de sécurité, dit aussi avoir été exposé. Il a notamment décou- vert un sac-poubelle indiqué “atten- tion amiante” dans un couloir. Une jeu- ne femme venue en stage de 3 ème dit aussi avoir été exposée lors de travaux,

avocat, au tribunal de Besançon.

te. Le produit cancérigène est ache- miné avec un camion de l’hôpital dans un centre spécialisé à Saint-Lupicin. Le président du tribunal Alexis Per- rot relève que l’hôpital n’a pas créé de fiche d’exposition alors “qu’il avait par- faitement connaissance de la présen- ce d’amiante” dit-il. Deux plaques de fibre auraient été cassées sans qu’il n’y ait eu confinement. L’hôpital rap- pelle que seul son ingénieur était mis- sionné pour l’enlèvement et qu’il igno- rait que des plaques avaient été stockées devant le local des services techniques. “L’hôpital et sa directrice de l’époque n’ont pas pensé à protéger les salariés” constate Edwige Roux-Morizot, la pro- cureure. Les salariés attendent beaucoup de

tic est clair : il y a bien de l’amiante dans le plafond. Le devis est estimé à 12 000 euros pour l’enlever via une entreprise spécialisée. Il faut retirer 880 kg de matière. L’hôpital décide de le faire en interne. Son chef des tra- vaux se propose d’ôter les plaques de faux plafond supposées contenir de l’amiante dans deux salles de bains, sur une surface totale de 60 m 2 . Il gère lui-même leur enlèvement et de la des- truction des 880 kg de matériaux dan- gereux, en interdisant l’accès des employés à ces pièces pendant l’opé- ration. Ce dernier est équipé d’équi- pements de protection, les locaux sont aérés un week-end. Les rails suppor- tant les plaques sont enlevés des pla- fonds à partir de la semaine suivan-

procès… dont ils ne parlent jamais à l’hôpital. La direction a envoyé un cour- rier à ses agents leur expliquant que quiconque évoquait ce sujet dans l’en- ceinte de l’établissement pouvait être poursuivi. Dans un communiqué, l’hô- pital rappelle “qu’il prend très au sérieux cette situation. Pour pallier toute incer- titude, le C.H.I. a entrepris un repéra- ge d’ampleur de ses locaux. Plus de 1 000 prélèvements ont été réalisés depuis 2012 pour assurer la fiabilité des diagnostics. 440 000 euros sur les fonds du Centre Hospitalier ont été engagés dans les travaux de désa- miantage sur les différentes rénova- tions au C.H.I. de Haute-Comté.” Ver- dict à la rentrée. n E.Ch.

ce que conteste l’hôpital de Pontarlier car cette der- nière n’était pas en stage à l’époque des faits. En 2012, l’hôpital de Hau- te-Comté est dans le rou- ge financièrement avec un passif évalué à 5,7 mil- lions d’euros. Une direc- trice, Gaëlle Fonlupt, le dirige. Son objectif : le remettre à flot. Des tra- vaux sont entrepris dans les plafonds. Le diagnos-

“Cela ruinerait sa carrière.”

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