La Presse Pontissalienne 212 - Juin 2017

La Presse Pontissalienne n° 212 - Juin 2017

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l Syndicat 52 démissions en 2016 Hôpital silence, ça suffit ! La patience a ses limites et la C.G.T. a décidé de rompre le silence pour critiquer la manière dont évolue l’hôpital avec les risques de fermeture de services et la dégradation des conditions de travail.

ros.

l’offre, on rend les services plus fragiles.” Lydie Lefèvre estime que sur le plan budgétaire, l’A.R.S. n’a pas tenu ses engagements. Elle pointe les consé- quences de la Tarification à l’acte qui va dans le sens de réduire la durée moyenne des séjours. “On a déjà tiré la sonnette d’alarme au conseil de sur- veillance en décembre dernier pour dire que l’hôpital va dans le rouge. Aujour- d’hui, l’A.R.S. propose de réaliser un audit qui va coûter 90 000 euros pour démontrer ce que tout le monde sait déjà. C’est une dépense inutile. L’A.R.S. demande aujourd’hui à l’hôpital de réa- liser une économie de 5 millions d’eu-

“O n nous avait deman- dé de patienter mais aujourd’hui le silence met en danger la sur- vie de certains services et l’offre de soins” , indique Lydie Lefèvre, secrétaire de la C.G.T. Pontarlier et représentante du personnel. Le syndicat s’inquiète du regroupement dans le même service

de la chirurgie orthopédique, digesti- ve et O.R.L. Ce qui s’est traduit par la fermeture de 10 lits à l’automne 2016. “Avec le développement de l’activité ambulatoire, on ne remplit plus les lits et l’on craint d’autres fermetures. On n’est pas contre l’ambulatoire mais il ne faut pas que cela devienne systé- matique. À toujours vouloir réduire

qui compte plus d’un tiers de contrac- tuels sur un effectif de 1 096 agents. “On sait bien qu’ils coûtent moins cher mais à ce niveau-là, on se demande où se situe la notion de service public. Cet- te politique favorise aussi les départs vers la Suisse. Il y a un vrai souci de fidélisation avec des C.D.D. en situation précaire et qui n’osent pas trop s’expri- mer. Le problème du recrutement concer- ne également les spécialistes” , note Pas- cal Ramboz, autre syndiqué C.G.T. Cette pénurie est particulièrement pro- blématique au Grandvallier où il manque deux psychiatres, ce qui com- plique d’autant la prise en charge des patients et le travail du personnel. La situation ne semble guère plus serei- ne dans les E.H.P.A.D. et aux urgences. “À chaque poussée épidémique, c’est tout l’hôpital qui monte en pression. Il y a beaucoup d’usure ou d’agressivité de la part des patients et des familles. c’est particulièrement vrai aux urgences.” A l’E.H.P.A.D., les aides-soignantes font parfois jusqu’à 17 toilettes dans une matinée. Le manque de personnel est flagrant dans ces structures marquées par un fort turn-over au niveau des A.S.H. recrutées en C.D.D. sans possi- bilité de stagiarisation. “En 2016, on a enregistré 52 démissions à l’échelle du C.H.I.H.C. C’est assez significatif du malaise qui règne dans l’établissement. Voilà ce qui peut arriver quand on pri- vilégie une gestion trop comptable de la santé.” n

Comme c’est impossible dans le contex- te actuel, elle pourra dire que Pontar- lier n’arrive plus à équilibrer son bud- get et le C.H.I.H.C. connaîtra le même destin que les hôpitaux de Morez ou Saint-Claude.” La C.G.T. s’inquiète des répercussions sur le personnel dans un établissement

Pascal Ramboz, Lydie Lefèvre (quatrième en partant de la gauche) et d’autres syndicalistes de la C.G.T. ont fait part de leur crainte sur l’évolution du C.H.I.H.C. de Pontarlier.

l Autorité de tutelle Les réponses de l’A.R.S. La C.G.T. et Patrick Genre n’ont pas manqué de remettre en cause l’A.R.S. et les autorités de tutelle sur différents points : non-compensation des recettes liées à la fin du droit d’option chez les frontaliers, avenir de la seconde ligne S.M.U.R., de la chirurgie à Pontarlier, intérêt ou pas de lan- cer un nouvel audit, G.H.T. et offre de soins. Éléments de réponse fournis par l’Agence régionale de santé (A.R.S.).

l Droit d’option frontalier

l Audit Pour préserver ses capacités d’investissement, l’établissement doit dégager des pistes d’effi- cience interne. L’Agence Régionale de Santé, qui a rencontré les équipes de direction du centre hospitalier le 12 mai, a décidé de finan- cer l’appui d’une mission de conseil choisie par l’hôpital pour identifier précisément ces leviers d’action. La direction de l’hôpital pré- sentera un plan de performance au début du mois de novembre. Le C.H.I.H.C. constitue un acteur majeur de l’offre de soins sur son territoire, où il assure un service de santé de qualité pour un impor- tant bassin de population. Les solides coopé- rations qu’il a tissées avec d’autres établis- sements prennent tout leur sens au sein du Groupement Hospitalier de Territoire (G.H.T. Centre Franche-Comté). L’A.R.S. Bourgogne- Franche-Comté accompagne l’établissement pour qu’il retrouve dans les meilleurs délais une trajectoire financière équilibrée et puis- se pérenniser ainsi son offre de soins. n l G.H.T. et offre de soins

La réforme de la facturation des soins aux tra- vailleurs français travaillant en Suisse notam- ment, qui est intervenue en 2014, a produit ses effets en année pleine en 2016, induisant une baisse significative de recettes. Comme d’autres hôpitaux de France dans cette situa- tion, l’établissement de Pontarlier est contraint de tenir compte de cette diminution de recettes qui avait été compensée en 2015 par une aide exceptionnelle déléguée par le ministère. Ligne S.M.U.R. Le financement des S.M.U.R., revu également à l’échelle nationale, est désormais partielle- ment fonction de l’activité et requiert de fait une adaptation des lignes (une ligne corres- pond à un médecin, un ambulancier, un infir- mier). Chirurgie Aucun élément tendant à remettre en cause l’activité de chirurgie n’est évoqué par l’éta- blissement ou l’agence. l l

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