La Presse Pontissalienne 212 - Juin 2017

DOSSIER

25 La Presse Pontissalienne n° 212 - Juin 2017

Une candidate communiste en terre de mission l P.C.F. Évelyne Ternant Évelyne Ternant sera

Ç a sent un peu la vengeance du côté de l’extrême gauche dans le Doubs. Sous prétexte qu’au- cun accord national n’a été trouvé entre Jean-Luc Mélenchon l’Insou- mis et Pierre Laurent le communis- te, alors on décide de jouer la division. Même si l’intéressée s’en défend en insistant sur sa volonté de prôner “l’unité et le rassemblement” , la can- didature d’Évelyne Ternant s’appa- rente qu’on le veuille ou non à un beau croche-pied aux Insoumis du Haut- Doubs et à leur candidate Martine Ludi. Qu’on se rassure, les Insoumis ont agi pareillement ailleurs dans le Doubs en mettant par exemple dans les pattes du communiste Christophe Lime une candidate Insoumise et de la pertinence d’une autre candidature de l’extrême gauche concurrente aux Insoumis. confrontée à une double difficulté : tenter de faire entendre les thèses du Parti communiste dans le Haut-Doubs et convaincre

Christophe Lime, en conséquence, a affiché son soutien dans une autre circonscription à la socialiste Barba- ra Romagnan, contre la candidate Insoumise. C’est à qui mettra la plus belle peau de banane à l’autre… Si Évelyne Ternant insiste sur le fait que “ce n’est pas le P.C.F. qui porte la responsabilité de la division” , elle se projette déjà dans l’après-législatives : “Vouloir rassembler la gauche sous la même bannière autour d’un seul hom- me, c’est une impasse. La gauche, ce sont des sensibilités diverses. Il sera nécessaire à l’issue de ces législatives de faire converger ces diverses sensi- bilités.” En attendant, Évelyne Ternant la Bisontine,secrétaire régionale Franche- Comté du P.C. et à ce titre assurant “avoir déjà beaucoup travaillé sur les

En dehors des grands thèmes clas- siques défendus par le P.C.F. sur le plan national (mettre la finance au pas, créer des emplois utiles sociale- ment et écologiquement, réduire les inégalités, instaurer la VI ème Répu- blique…), elle compte défendre pour le Haut-Doubs les idées de son parti. “Une des priorités est de lutter contre la désertification des services publics enmilieu rural. Il est également néces- saire de renforcer les structures d’ac- cueil pour la petite enfance et la dépen- dance.” PourM me Ternant, il faut aussi traiter la problématique frontalière qu’elle qualifie de “concentré du libé- ralisme économique qui crée beaucoup de tensions, sur le logement notam- ment.” Pour l’amélioration des condi- tions de circulation, il faut selon elle avant tout “augmenter l’offre enmatiè- re de transports collectifs, trains et bus.” Elle souhaiterait également “mettre à contribution le patronat suis- se pour lutter contre le dumping sala- rial et pour participer au financement de la formation en France.” Concer- nant les menaces qui pèseraient sur la réélection d’Annie Genevard, Éve- lyne Ternant estime qu’on est “en effet au bout d’un cycle.” Verdict final le 18 juin. n J.-F.H.

territoires” bat la cam- pagne de cette cir- conscription dont elle a dû apprendre les spé- cificités en un temps record. “Je connais éga- lement très bien le Haut-Doubs pour y avoir préparé pendant de longs mois une thè- se sur l’horlogerie” se défend la candidate.

“Mettre à contribution le patronat suisse.”

Évelyne Ternant est une ancienne professeur d’économie, elle a 40 ans de militantisme communisme derrière elle.

Le camp des travailleurs l Lutte ouvrière Myriam Springaux Myriam Springaux et son suppléant Claude Cuenot défendront les valeurs de Lutte Ouvrière sur la V ème circonscription. Un engagement sans concession contre le capitalisme.

Financement Un enjeu capital pour les partis L es élections législatives constituent une occasion unique pour les micro-partis, groupuscules et autres mouvement de se faire un trésor de guerre grâce à la loi sur le finan- cement des partis politiques. Dans le Haut-Doubs, ces “petits” partis sont présents à l’image de l’U.P.R. de François Asseli- neau représenté par le candidat Yannick Ardiet, le mouvement écologique “Le Trèfle” représenté au scrutin par Jean-Marie Pietoukhoff, ou encore Lutte Ouvrière, le mouvement anti- patrons. Si les partis tirent en partie leurs ressources des cotisations de leurs adhérents et des dons de personnes privées, les par- tis bénéficient aussi - et parfois surtout - de l’État, qui met aus- si la main au portefeuille. Une voix pour un parti aux élections législatives lui rapporte en théorie 1,42 euro en moyenne chaque année, pendant 5 ans. Mais pour bénéficier de cette aide publique, il existe tout

E mployée associative à Besançon, la candidate L.O. s’est déjà présentée aux élections législatives en 2012. “C’était en Alsace où je vivais à l’époque” , indique celle qui est engagée depuis 25 ans à Lutte Ouvrière. Son sup- pléant Claude Cuenot, enseignant à Pon- tarlier, a lui aussi déjà été candidat aux législatives. Interrogés sur l’intérêt de fai- re alliance avec la France Insoumise, ils répondent tout de go : “On ne défend pas du tout les mêmes choses. Il n’y a rien qui nous unit à la France Insoumise.” Fidèle à son leader Nathalie Arthaud, le binôme milite pour un programme de lut- te mettant en avant les intérêts des tra- vailleurs. Les mesures proposées sont radi- cales. “Il faut interdire les licenciements notamment dans les entreprises qui font des profits. On réclame aussi une meilleure répartition du travail entre tous sans dimi- nution de salaires.” Pour L.O., pas d’alter- native sur la rémunération des travailleurs. “Il faut imposer une augmentation. Pas un salaire, pas une pension ne doit être en des- sous de 1 800 euros nets. On exige aussi plus de transparence sur les comptes des entre- prises. On demande la fin du secret ban- caire et commercial.” Quand certains partis de gauche pointent les dysfonctionnements de l’Europe, Clau- de Cuenot réagit : “Le problème, ce n’est pas la mondialisation, ni l’Europe, mais le capi-

de même des conditions. La première est de réunir au moins 1 % des voix dans 50 cir- conscriptions au minimum. Il existe également une deuxième fraction d’aide. Pour chaque parlementaire élu issu de ses rangs, un parti recevra en moyenne 37 000 euros d’aide annuelle. En cumulant les deux subventions, le Parti socialiste a ainsi obtenu 24,9 millions d’euros en 2015. Les Républicains quant à eux avaient pu récolter 18,5 millions d’euros sur la même année. Même pour les micro-partis, l’enjeu est donc primordial : c’est la raison pour laquelle plus ils ont de candidats, plus ils ont de chances de réaliser ce score d’au moins 1 % dans 50 circonscriptions, élément déclencheur du financement public. D’après le ministère de l’Intérieur, une soixantaine de partis seront représentés sur le territoire national à l’oc- casion de ces élections législatives. n

Un député, c’est 37 000 euros d’aide annuelle.

Myriam Springaux et Claude Cuenot vont à la rencontre des habitants.

résonance dans le Haut-Doubs. “Quand on dit aux gens : pas de salaire en dessous de 1 800 euros, c’est encore plus vrai dans ce secteur où les bas salaires souffrent davan- tage qu’ailleurs en raison du coût de la vie, de l’économie frontalière qui rend tout plus cher.” Le parti n’organisera aucune réunion publique sur la V ème circonscription. Les candidats iront à la rencontre de la popu- lation en distribuant des tracts sur la voie publique. n F.C.

talisme. Notre drapeau n’a pas de frontiè- re, c’est le drapeau rouge, l’étendard dumou- vement ouvrier sans patrie.” Sur le très faible score de Nathalie Arthaud au pre- mier tour de la présidentielle, ils consta- tent la difficulté de se faire entendre pour un tout petit parti politique et un certain immobilisme quand on suggère aux gens qu’il faut se battre. Peu ou pas du tout impli- qué sur des dossiers locaux, les deux repré- sentants de L.O. estiment que les orienta- tions nationales du parti ont toute leur

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