La Presse Pontissalienne 212 - Juin 2017

PONTARLIER

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La Presse Pontissalienne n° 212 - Juin 2017

ASSOCIATION

Le bien-être par les plantes

La Tisanerie revient à l’essentiel Pour faire face à des difficultés, la Tisanerie a récemment lancé un appel aux dons. L’occasion pour ceux qui ne connaissent pas de découvrir une adresse unique en son genre sur Pontarlier.

E n entrant dans la boutique de l’association, une odeur douce de plantes séchées et de tisanes flat- te l’odorat. Une grande rangée de boîtes hermétiques s’aligne sur des étagères en bois, façon apothicaire. Le nomde plantes connues ouméconnues y est inscrit. Elles sont l’essence même de l’endroit et permettent une multi- tude de compositions de tisanes, pour soulager des maux ou améliorer un confort personnel… ou juste pour le plaisir du goût. Mais il n’y a pas que ça ici. “La Tisanerie a été créée autour de la plante, avec toute la gamme que la nature nous offre : huiles essentielles, gemmothérapie, phytothérapie, plantes sèches et tisanes, explique Jennifer Pain- has, responsable de gestion. Pour une meilleure qualité des produits et faire fonctionner les réseaux, nous faisons essentiellement appel aux producteurs locaux. Ils répondent à la charte du Syn- dicat des Simples, qui possède une char- te qualité très rigoureuse.” Mais au fil des années, l’offre s’est consi- dérablement diversifiée au point,aujour- d’hui, d’avoir étiolé une partie de l’iden- tité de la Tisanerie. “Nous devons

Agence Patrice BRISEBARD - Norbert AMADRY 1 rue Colin - 25300 PONTARLIER - Tél. 03 81 39 59 18 50 Grande Rue - 25140 CHARQUEMONT - Tél. 03 81 68 00 74

déstocker les produits ne correspon- dant plus à l’image de l’enseigne pour se consacrer à de nouveaux projets. “Le salon de thé va perdurer et nous allons proposer des thés glacés, des smoothies bio aux plantes et des petites pâtisse- ries à base de plantes, s’enthousiasme Jennifer. Les clients auront la possibi- lité de les déguster sur la terrasse.” En

absolument revenir à l’essence premiè- re de l’association, précise Jennifer Pain- has. Ce n’est qu’en agissant de la sorte que nous pourrons pérenniser ce lieu si cher aux Pontissaliens.” Mais la bonne volonté de celles qui font vivre la Tisanerie n’est pas toujours suffisante et la situation actuelle le prouve : “Nous connaissons de grosses difficultés actuellement. C’est pourquoi nous menons toutes ces actions et que nous avons fait un appel aux dons.” L’ai- de apportée peut être pécuniaire, par le biais de l’adhésion ou par un mon- tant libre. Le bénévolat pour aider cer- taines manifestations est également fortement apprécié. Enfin, le bouche- à-oreille reste encore lameilleure publi- cité et permettrait à ceux qui ne connais- sent pas encore l’endroit de venir le découvrir. Pour poursuivre son redressement, l’équipe de la Tisanerie a décidé de

partie-là.” En près de 10 ans d’existence, l’asso- ciation la Tisanerie a connu des hauts et des bas. Elle a toujours su surmon- ter les difficultés pour mieux rebondir et c’est ce que s’engage à faire Jenni- fer Painhas depuis son arrivée, en jan- vier dernier : “L’enjeu est de taille, stres- sant et stimulant à la fois. C’est une belle structure, unique en son genre sur Pon- tarlier. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la faire perdurer, des années encore. Je sais que je peux comp- ter sur l’aide précieuse de Josette et Peg- gy, mes deux “wonderwomen” ! Sans elles, relever ce défi serait impossible.” n M.R. Pour soutenir la Tisanerie, rendez-vous sur la page Facebook ou sur Instagram… et directement sur place

revanche, la petite res- tauration proposée en fin de semaine est suspendue temporairement.“ La cui- sinière a désiré relever de nouveaux challenges ailleurs. Nous lui souhai- tons très sincèrement le meilleur. Mais du coup, nous voilà sans cuisinier ! Cependant, nous préférons pour le moment nous consacrer à l’essentiel, avant de reprendre cette

“Pour le moment, nous

consacrer à l’essentiel.”

Jennifer Painhas met toute son énergie au service de la Tisanerie.

MUSÉE

Sept intervenants pendant quatre semaines

Coup de neuf pour les armes anciennes Après un premier chantier en 2015, Les Sentinelles des collections, agence de conservation préventive, étaient de retour au musée pour poursuivre le travail

“La conservation préventive consiste à stabiliser l’état des objets traités. On fait du préventif et non du curatif”, souligne Georges Monni de l’agence des Sentinelles des Collections.

de restauration mené sur la collection d’armes anciennes exposées auparavant au fort de Joux.

A cquise dans les années cin- quante par l’office de tourisme de Pontarlier, cette collection d’armes, de coiffes et de tenues militaires dont certaines pièces sont pratiquement uniques au monde a beaucoup souffert d’avoir été présen- tée dans des conditions particulière- ment défavorables au château de Joux. “La solution de les mettre en vitrine n’a pas forcément ralenti le processus de dégradation. L’ouverture du musée en période hivernale avec l’apport d’hu- midité supplémentaire et les variations de température et de lumière a eu des effets catastrophiques. On a vite mis

un terme à cette terrible expérience” , s’en désole encore Dominique Maran- din, un des deux conservateurs du musée d’armes.

Pour éviter le pire, décision a finale- ment été prise de mettre en dépôt la collection au musée municipal de Pon- tarlier. “On a déménagé les collections le plus vite possible en mars 2015. Elles occupent aujourd’hui deux salles au rez-de-chaussée. Ces opérations pré- ventives servent à la remise en état de toute la collection dans l’objectif qu’el- le retourne un jour ou l’autre au châ- teau” , précise Laurène Mansuy qui dirige aujourd’hui le musée municipal et le fort de Joux.

des pièces mais de stabiliser l’état dans lequel ils se trouvent. “On va d’abord les nettoyer et les débarrasser des salis- sures. Il faut absolument éviter d’em- mener des poussières dans la réserve car la poussière capte l’humidité et sert de substrat pour les insectes.” Un dia- gnostic des matériaux et des risques de dégradation évolutive a été dressé préalablement pour chaque pièce. Ce chantier mobilise différents inter- venants dont des restaurateurs solli- cités par typologie de matériaux à l’ins- tar de Morgane Millet qui intervient sur les objets en métal. Bonne nou- velle, cette collection complémentaire semble en bien meilleur état que ce

qui avait été traité en 2015. “On trou- ve souvent des objets associant des élé- ments en métal et en cuir comme les jugulaires des casques qui sont enva- hies par les stéarates de cuivre qu’on s’attache à éliminer en utilisant des solvants. Les objets subissent aussi les effets de la corrosion” , indique la spé- cialiste assistée dans son travail par Charlotte Sauzereau et Sylvain Fris- Larrouy.Après traitement, ils sont pho- tographiés. “Cela permet d’avoir une image de référence.” Chaque pièce fait aussi l’objet d’un étiquetage théma- tique indiquant la nature de la dégra- dation subie avant réparation. n F.C.

Une première tranche de “restauration” avait été planifiée en 2015 dans la fou- lée du transfert. Comme l’office de tou- risme a fait un dépôt supplémentaire de pièces qui n’avaient jamais été pré- sentées, un nouveau chantier s’impo- sait. L’opération a été confiée à l’agen- ce parisienne des Sentinelles des collections qui était déjà intervenue en 2015. “On en a profité pour contrôler les objets traités il y a deux ans” , annonce Georges Monni qui supervise le chan- tier organisé du 24 avril au 19 mai. Ce consultant en conservation pré- ventive souligne qu’ici l’objectif n’est pas de faire de la restauration totale

Précision et patience sont de rigueur pour éliminer des stéarates de cuivre traités ici par Charlotte Sauzereau.

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