La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

ÉCONOMIE

37 La Presse Pontissalienne n° 209 - Mars 2017

Interstice, une affaire qui roule Dans ce Haut-Doubs où il peut vite s’avérer difficile de se déplacer sans voiture, les sociétés de taxis et de transport à l’image d’Interstice à Houtaud tirent encore leur épingle du jeu et anticipent l’ubérisation du métier. HOUTAUD Un contexte favorable

“T axi, c’est un métier” , sou- ligne Frédéric Bougeot qui dirige Interstice, alias les Taxis Violette qu’il a repris en 2012 en conservant la dénomina- tion commerciale. Avant cela, ce pas- sionné de musique originaire de Cubry vers Baume-les-Dames a pas mal rou- lé sa bosse. Formé dans la gestion, il a longtemps exercé à la tête du rayon disques à la F.N.A.C. de Colmar. “C’était une super expérience qui m’a permis de côtoyer pas mal d’artistes. Dommage que la F.N.A.C. ait complètement raté, à mon sens, le virage de la dématéria- lisation du disque. Au bout de 10 ans,

rant passe assez bien avec Frédéric Violette. Quand ce dernier lui annon- ce qu’il compte remettre son affaire, Frédéric Bourgeot qui a toujours le goût d’entreprendre se lance dans une nouvelle aventure, celle de chef d’en- treprise. “J’étais surtout intéressé pour pérenniser et développer l’activité en restant dans une dynamique à taille humaine avec le souci de motiver l’équi- pe.” Il lui faut alors compléter sa for- mation en passant les qualifications pour le transport de voyageurs et de marchandises en minibus. Interstice qui réalise environ 600 000 euros de chiffre d’affaires annuel emploie aujourd’hui sept chauf-

j’ai choisi de donner une autre orien- tation à ma vie professionnelle.” Direction l’Afrique de l’Ouest où le mélomane travaille dans l’univers du spectacle et développe en parallèle un commerce de vente de pièces détachées automobiles. Fidèle à son cycle, il revient dix ans plus tard dans sa région com- toise et passe son certificat de capaci- té professionnelle de conducteur de taxi. “En 2007, j’ai acheté une place à Métabief” , explique celui qui est tou- jours propriétaire d’A.T.S. Taxi. Il lui arrive alors de travailler avec les Taxis Violette. Question de feeling sans doute, le cou-

Frédéric Bougeot a conservé le siège de la société à Houtaud où Marine Vuillaume son assistante assure toute la logistique

échappe encore à la concurrence exa- cerbée des services de Voitures de Tou- risme avec Chauffeur (les fameuxV.T.C.) généralisées par l’entreprise Uber. Pour autant, la menace est latente. Aussi a-t-il préféré prendre les devants en créant il y a un an le groupement “e-taxi”. “Cela n’a pas été facile de se mettre d’accord mais on y est arrivé.” “E-taxi” réunit six sociétés locales. “On utilise l’application eCab qui permet aux bénéficiaires de commander un taxi immédiatement, où qu’il se trou- ve. Le règlement de la course est déma- térialisé. Avec cet outil, on a pris les devants. Cela nous permet de propo- ser un service élargi, d’être plus réac- tif.” n F.C.

collectivités. On fait aussi du trans- port de marchandises et d’échantillons sanguins par exemple.” Le gros morceau reste bien sûr le trans- port médical assis conventionné et les missions d’assistance avec des rapa- triements aux quatre coins de la Fran- ce. “On compense le manque de trans- port public dans le Haut-Doubs. C’est une chance pour nous, il faut le recon- naître.” Pour être régulièrement en relation avec des chauffeurs de taxis établis hors du Haut-Doubs, Frédéric Bourgeot apprécie aussi le bonheur de travailler dans une région à fort pou- voir d’achat où les gens sont moins regardants qu’ailleurs pour se dépla- cer en taxi. À la différence de ses col- lègues dans les grandes métropoles, il

feurs et une secrétaire comptable, Marine Vuillaume. “On peut même considérer qu’el- le occupe la fonction d’as- sistante de direction” , complète son patron visiblement satisfait de son travail. En plus du taxi à la demande, l’en- treprise d’Houtaud se diversifie dans d’autres modes de transport. “On a une activité minibus assez importante avec des entreprises ou des

Il compense le manque de transport public.

Battant toujours pavillon commercial Taxis Violette, Interstice mobilise aujourd’hui une équipe de neuf personnes.

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