La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

VALDAHON - VERCEL 32

La Presse Pontissalienne n° 209 - Mars 2017

ÉCONOMIE

Innovation chez S.I.S.

L’autre vie des produits de luxe Au lieu de jeter les peaux déclassées utilisées pour confectionner des bracelets de montre ou de maroquinerie, S.I.S. les transforme en articles du quotidien offerts en cadeau aux salariés. C’est social et durable.

S ouvent cité comme exemple édu- catif, Radio Collège Pergaud - qui a fêté l’an dernier ses 30 ans de diffusion à Pierrefontaine-les- Varans - a donné des idées à d’autres. Le collège Edgar-Faure à Valdahon a emboîté le pas et rentre dans le cercle fermé des établissements scolaires à bénéficier d’une fréquence sur la F.M. comme le fait également celui de Vil- lers-le-Lac. “Voilà quatre ans que je me F.M. Il bénéficie de l’appui du collège de Pierrefontaine-les-Varans. Le collège de Valdahon bénéficie d’une fréquence temporaire pour émettre sur le 93.4 de la bande S ans doute en ont-elles rêvé. Chaque jour, les salariés de S.I.S., en majorité des femmes, confec- tionnent avec passion, amour, des produits maroquiniers destinés aux plus grandes marques. Dans leurs mains transitent des sacs à main, por- tefeuilles, articles en cuir, bracelets de montre. Les produits manufacturés se trouveront place Vendôme ou sur les étals des plus grandes firmes de luxe. ça fait briller les yeux. Seul problème, peu d’employées du site d’Avoudrey ou de Valdahon ont un produit de ce type au poignet ou à la maison. Ques- tion de budget, évidemment. Certains des produits confectionnés ici valent bien plus qu’un salaire mensuel moyen. S.I.S., environ 750 salariés répartis sur deux sites, a trouvé une parade. Grâce à son incubateur d’innovation qui travaille sur la recherche de matiè- re, la technologie, elle développe un principe responsable et durable. Expli- cations : “Plutôt que de jeter les peaux déclassées et non identifiées par le client, nous les valorisons à destination des salariés” témoigne un représentant de l’entreprise. Les peaux, souvent de vache, sont travaillées dans l’une des usines détachées de S.I.S. en Chine ou à Madagascar : “Cela nous permet de faire travailler ces sites de production VALDAHON

lorsqu’il y a des baisses de production, l’été par exemple, quand nos clients sont fermés. Nous offrons ainsi ces pro- duits à nos salariés en cadeau de Noël. C’est un cercle vertueux, une économie circulaire” témoigne un représentant de S.I.S. Cela évite également de mettre en chômage partiel les salariés des usines détachées. Au mois de juin, sur la boutique e-shop de l’entreprise, tous les employés d’Avou- drey et Valdahon choisissent un ou plusieurs cadeaux. Une somme leur est créditée par l’entreprise. “J’ai par exemple commandé l’an dernier un pro-

tège-cahier en cuir, un set de 4 tasses gainées de cuir, un sac à main” explique une salariée. Des ceintures, des sacs week-end, pochet- te d’ordinateur, article de décoration gainés sont aus- si proposés. “Cette innovation a fait le buzz auprès de nos parte- naires les plus proches (four- nisseurs) qui nous ont demandé de réaliser des cadeaux pour leurs sala- riés sur le même principe” dit S.I.S.. La société valdahonnaise peut se permettre cette

“J’ai choisi un sac à main.”

Exemple de valorisation : ce portefeuille réalisé par les salariés avec des peaux qui devaient partir à la poubelle.

valorisation parce qu‘elle qui maîtri- se le processus de fabrication et sur- tout, la technique lui appartient. Les firmes passant commande n’ont pas la propriété. S.I.S. s’est inventé “une marque” virtuelle à usage interne : Brutus dog’s. Elle permet de présen- ter aux clients, sous ce label Brutus dog’s, les nouveaux procédés de fabri-

cation, les nouvelles matières, les nou- velles techniques, et les nouvelles ten- dances. À noter qu’il s’agit d’unemarque blanche, sans aucun but commercial. La société industrielle, qui projette d’atteindre la barre des 1 000 salariés d’ici 2018 pour son 20ème anniver- saire, mesure l’importance du social. Après avoir créé une crèche d’entre-

prise, un restaurant, une salle de sport, S.I.S. s’échine à valoriser le travail de ses salariés. Une manière d’en attirer d’autres. Car d’ici la fin de l’année, elle doit recruter 80 personnes à Valda- hon. À noter que le début des travaux sur le futur site d’Étalans est immi- nent. n E.Ch.

EN BREF

Radio collège Pergaud Radio Pergaud déploie ses ondes à Valdahon

Frontaliers “Travailler en Suisse dans le secteur du bâtiment”. La Maison transfrontalière européenne en collaboration avec le syndicat suisse U.N.I.A. organise une réunion sur les métiers du bâtiment en Suisse mardi 7 mars de 15 heures à 17 heures à Morteau (29, Grande rue). Réunion animée par le syndicat U.N.I.A. Lors de cette conférence, l’intervenant décrira les caractéristiques et conditions de travail propre à ce secteur en Suisse. Il abordera également l’état du marché de l’emploi dans ce domaine, les salaires en vigueur, les conventions collectives de travail… Entrée libre et gratuite. Renseignements et inscriptions au 03 81 68 55 19 ou au 03 81 39 93 02. Cochon “Le porc comtois”, c’est l’ouvrage original signé Pierre Dornier, qui vient de paraître aux éditions Vandelle. Une belle histoire “cochonne”, jamais écrite jusqu’à présent, qu’il faut découvrir pour voir le porc sous un autre œil. 128 pages, 26 euros, en librairie.

En classe de 4 ème , Coraline, Cécile, Laurine et Elvina, ont enregistré un jingle.

bats pour obtenir la fréquence au C.S.A.. Nous avons eu l’autorisation le 5 octobre dernier et nous avons pu com- mencer à diffuser depuis jan- vier” indique Laurent Bar- bier, animateur de Radio Pergaud à Pierrefontaine et instigateur du projet valda- honnais. Des passerelles étaient déjà établies entre les deux établissements puisque la radio pétrifon- taine accueillait certaines classes valdahonnaises

Les premiers sons depuis janvier.

Coraline, Cécile, Laurine et Elvina, ont enregistré un jingle . La radio espère susciter des vocations. C’est en tout cas une formidable école de la vie : “À Pierrefontaine, beaucoup d’élèves ont gagné en confiance. Une maman nous a relaté que sa fille s’était ouverte et prenait beaucoup plus la paro- le en public depuis son passage” rap- pelle un représentant de la radio. Les professeurs de l’établissement sont invi- tés à utiliser ce nouvel outil pédago- gique. n

depuis quatre ans. Depuis janvier, le bassin de diffusion de la radio s’est donc étendu à l’ensemble du plateau. Une logique de territoire. L’établissement a installé dans une sal- le un studio d’enregistrement flambant neuf. La communauté de communes de Pierrefontaine-Vercel a financé la moi- tié de l’investissement, le foyer socio- éducatif du collège (F.S.E.) l’autre par- tie. Le matériel est neuf. “L’objectif avec cette fréquence (93.4) est de toucher tous les habitants” indique le programma-

teur. Pour l’instant, l’autorisation de dif- fusion est attribuée jusqu’à juin. Elle devrait être reconduite pour une plus longue durée après cette date. Des flashs information et des agendas sont enregistrés et présentés par les élèves. Les premiers travaux sont les suivants : réalisation de l’habillage, des introductions. La radio deValdahon aura sa propre identité. Les associations locales pourront appeler la radio (03 81 51 21 11) pour annoncer les mani- festations à venir. En classe de 4 ème ,

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