La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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La Presse Pontissalienne n° 209 -Mars 2017

VAL DE MOUTHE

Instituteur, photographe, journaliste, écrivain

Henri Cordier, un esprit éclairé du Haut-Doubs Né en 1867 à Rochejean, cet instituteur a longtemps exercé à Mouthe avant de venir diriger l’école des garçons à Pontarlier. De son séjour dans le Val de Mouthe, il nous laisse tout une série de cartes postales composées par ses soins. Diaporama avec le club des collectionneurs du Mont d’Or qui lui a récemment consacré un fascicule.

Portrait de famille avec Henri Cordier, son épouse Octavie et leurs trois enfants :

Maurice, Henriette et Albert.

Henri Cordier s’intéressait beaucoup au folk-

lore régional. Ici la crèche comtoise.

C e n’est pas un hasard si une éco- le de Pontarlier porte son nom. La juste reconnaissance d’un bel investissement au service la capitale duHaut-Doubs où il est arri- vé en 1909 pour prendre la direction de l’école laïque Cyril Clerc près de la gare. Fonction qu’il exercera jusqu’à sa retraite en 1923. Il présida également l’association de l’Orphéon qui était à l’époque une chorale. En 1925, il accep- te de s’engager dans la vie publique. Le voilà premier adjoint aux côtés d’un certain Émile-Armand Lépine. En dressant sa nécrologie après à sa disparition en octobre 1931, le journal Le Pontissalien évoque un élu qui “s’est penché sur la misère des humbles et a fait de sonmieux pour en écarter l’ombre. Il n’est personne qui ne l’ait estimé, et tous ceux qui l’ont approché ressenti- ront sa perte comme celle d’un ami.” Modeste et généreux, Henri Cordier

Chaux-Neuve au début du XX ème siècle. On distingue déjà la présence d’un tremplin à l’arrière-plan.

s’illustre dans bien d’autres domaines. Il affiche très tôt de belles dispositions intellectuelles. Suivant la voie paternelle, il entre à l’école normale de Besançon en 1883. Après un premier poste à Courvières, il se retrouve ensuite nommé à l’éco- le de Mouthe qu’il finit par diriger au bout de quelques années. Chantre, organiste, il se met assez vite à écrire son attachement au terroir. Tout l’in- téresse et surtout le folklore de la Franche-Comté et de la Suisse toute proche. Régionaliste convaincu, il fait revivre les vieux métiers, les vieilles coutumes, les vieilles chansons, les mots d’esprit des vieux. Il rédige plu- sieurs brochures sur les alpages, la forêt. À Pontarlier, il multipliera les articles et “billets” dans les journaux locaux. Correspondant apprécié de Charles Beauquier, il lui envoie nombre de chansons et des recherches sur le patois.

Ce père de trois enfants dont deux seront aus- si instituteurs s’impo- se comme un témoin attentif et méticuleux de son temps. Il fut sans doute parmi les pre- miers à figer sur du papier argentique les paysages et les scènes de la vie quotidienne du Val de Mouthe au début du XX ème siècle. Le jeune maître d’éco- le édite des cartes pos- tales montrant la plu- part des villages autour de Mouthe. Il mettra assez curieusement un

Un témoin attentif et méticuleux de son temps.

terme à sa carrière photographique en arrivant à Pontarlier, préférant se tour- ner vers d’autres passions tout aussi nobles. n F.C.

Le maître d’école a photographié tous les villages du Val de Mouthe

comme ici Le Crouzet.

Séance d’entonnage à la fromagerie où l’on pose les meules de froma- ge à l’intérieur des tonneaux avant expédition.

Sur toute la bande frontalière, il n’était pas rare de croiser des douaniers en mission de surveillance.

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