La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 209 - Mars 2017

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l Pontarlier

18 167 habitants en 2017

Que faire pour attirer de nouveaux Pontissaliens ? Après des années de déclin, la population de

habitants en Bourgogne-Franche-Com- té ont perdu de la population entre 2009 et 2014 à l’exception de Dijon, Chenô- ve et Chevigny-Saint-Sauveur. À Pon- tarlier, certains spécialistes se sont étonnés de l’ampleur du déclin au vu de la situation économique plutôt attrac- tive. Pontarlier apparaît ainsi comme l’une des rares villes pour ne pas dire la seule de la zone frontalière à perdre de la population. L’opposition munici- pale s’est bien sûr emparée du sujet dénonçant le manque d’offre, le prix des loyers et des biens et l’absence d’une politique municipale volonta- riste en matière de logements sociaux ou de projets communaux. À Pontar- lier plus qu’ailleurs il semblait donc

difficile de retenir les jeunes familles avec enfants. Étaient également poin- tés, le manque d’infrastructures d’ac- cueil petite enfance et, pour la popu- lation frontalière, les soucis d’engorgement aux heures de pointe qui incitaient à bâtir en amont du bou- chon de La Cluse. Pour autant, l’équipe de Patrick Gen- re n’est pas restée les bras croisés. Elle a encouragé le lancement d’importants programmes immobiliers comme aux Épinettes. Elle a aussi profité de la révision du P.L.U. pour favoriser la res- tauration dans l’ancien et la densifi- cation de l’habitat comme on peut le voir au centre-ville. Les effets de cet- te dynamique commencent à se faire sentir. Depuis 2011, la baisse de popu- lation s’atténue. “On note une amélio- ration. On peut parler de l’amorce d’un redressement. Pour la première fois depuis longtemps, la courbe s’est inver- sée avec une progression de 21 habi- tants entre 2013 et 2014 (population totale). Parallèlement à cela, l’offre de logements n’a jamais été aussi élevée. On est passé de 9 196 en 2009 à 9 515 en 2014. On a un des taux de construc- tion parmi les plus élevés de la région Bourgogne-Franche-Comté” , observe le maire Patrick Genre. La dynamique frontalière explique en partie ce paradoxe car elle permet aux jeunes d’être très vite indépendants et d’avoir les moyens de se loger. Entre 2008 et 2014, le nombre de per- sonnes par ménage a évolué de 2,12 à 1,99. “Si l’on veut que la population augmente, on a presque l’obligation de

construire plus de logements qu’ailleurs pour arriver au même résultat, d’où l’importance de la Stratégie Globale d’Aménagement Urbain qui oriente désormais la dynamique de construc- Population municipale de Pontarlier Année Population 1999 18 380 2007 18 939 2008 18 639 2009 18 267 2010 18 456 2011 17 998 2012 17 631 2013 17 398 2014 17 413

la capitale du Haut-Doubs semble se stabiliser voire repartir légèrement à la hausse. Il reste à densifier et diversifier encore l’offre de logements pour confirmer cette reprise démographique.

A u 1 er janvier 2017, la popula- tion totale de Pontarlier s’élè- ve 18 167 habitants en inté- grant la population comptée à part. Si l’on s’en tient uniquement à la population municipale, c’est-à-dire liée aux personnes ayant leur résidence habituelle dans la commune, elle s’éta-

blit alors à 17 413 en sachant qu’il s’agit des chiffres du recensement 2014. En cinq ans, la ville a perdu 754 habi- tants. Si l’on se réfère au record de l’année 2007 avec 18 939 Pontissaliens, l’écart passe à 1 526 habitants, soit une baisse de 8 % en 7 ans. Pratique- ment toutes les villes de plus de 10 000

tion. On s’est fixé comme principe de reconstruire la ville sur elle-même et d’engager des pro- grammes communaux comme l’îlot Saint-Pier- re, les lotissements Mon- taigne en face du lycée Marmier ou aux Plans Battelin. D’ici la fin du mandat, plus de 500 loge- ments seront ainsi pilo- tés par la Ville. Sans compter les projets pri- vés.” n F.C.

En cinq ans, la ville a perdu 754 habitants.

L’amorce du redressement démogra- phique à Pontarlier suit la dyna- mique de création de nouveaux logements.

L’A.M.F. demande plus d’objectivité dans le recensement l Collectivités locales Revendication L’Association des maires de France (A.M.F.) critique la précision du recensement par échantillonnage appliqué par l’I.N.S.E.E. dans les communes de plus de 10 000 habitants. Elle réclame une révision des procédures de recensement comme s’en explique Patrick Genre qui est aussi président des maires du Doubs.

L a Presse Pontissalienne : Qu’est- ce qui ne va pas dans cette méthode ? Patrick Genre : On ne remet pas en cause la qualité du travail de l’I.N.S.E.E. La critique por- te sur le principe de recense- ment mis en place depuis 2004 dans les communes de plus de 10 000 habitants. La méthode procède par sondage sur un échantillon de 8 % de la popu- lation recensée chaque année. En cinq ans, tout le territoire est couvert et les résultats du recensement sont calculés à par- tir de cet échantillon qui repré- sente 40 % de la population. Mais on constate un certain nombre d’aberrations dans l’échantillonnage, sur les taux de vacance, dans la prise en compte ou non des naissances, des décès.

41 000 euros. Pour un habitant en moins, il faut compter pra- tiquement une centaine d’euros en moins en D.G.F. Les enjeux sont donc multiples. C’est pour- quoi l’A.M.F. réclame une révi- sion des procédures de recen- sement. Le sujet a été évoqué au dernier comité directeur qui s’est tenu le 16 février. L.P.P. : Qu’en est-il ressorti ? P.G. : On réclame la création d’un groupe de travail réunissant l’État, l’I.N.S.E.E. et l’A.M.F. pour trouver des solutions. Il y aura deux critères essentiels à bien valider, à savoir le taux de vacance du parc de logements et le nombremoyen de personnes par ménage. Ces deux critères entrent aussi dans le calcul de la population. L’A.M.F. deman- de qu’une réflexion soit enga-

L.P.P. : Quelles peuvent être les consé- quences ? P.G. : Le recensement, ce n’est pas insignifiant. Les chiffres de l’I.N.S.E.E. sont ceux utilisés pour le calcul de dotations et

“à Pontarlier en 2015, on a perdu environ 400 habitants selon l’I.N.S.E.E., ce qui représente une baisse de D.G.F. de 41 000 euros”, illustre Patrick Genre solidaire de l’Association des maires de France qui réclame une révision des procédures de recensement.

d’aides diverses. On pense bien sûr à la D.G.F. (Dotation globa- le de fonction- nement) qui est assise en priori- té sur le recen- sement. Exemple à Pon- tarlier en 2015, on a perdu envi- ron 400 habi- tants selon l’I.N.S.E.E., ce qui représente une baisse de D.G.F. de

“Avoir une vision plus

gée sur la création d’un droit option à destination des maires des communes de plus de 10 000 habitants. Ils pourraient soit conserver la méthode par son- dage actuelle, soit opter pour une alternative comprenant des recensements totaux tous les cinq ans complétés entre-temps par des recensements intermé- diaires pour suivre l’évolution démographique au plus près de la réalité.

résultats et la réalité. D’un côté on constate que le nombre d’en- fants dans les écoles augmen- te, que les services envoient davantage de factures au niveau des ordures ménagères, qu’il y a de plus en plus de personnes soumises à la taxe d’habitation et de l’autre, on nous annonce une population locale que ne cesse de diminuer. On a vrai- ment besoin d’avoir une vision plus réaliste de la population. n

à cette alternative pour Pontarlier ? P.G. : Tout à fait, même s’il faut reconnaître qu’ici la qualité du sondage est plutôt bonne. Le nombre de personnes qui refu- sent de répondre au recense- ment tend à augmenter de façon globale. Il reste encore très faible à Pontarlier. C’est l’avantage d’une petite ville où la proxi- mité joue beaucoup. Les gens se connaissent et répondent plus facilement à ce type de sollici- tations. Pour autant, on consta- te aussi un décalage entre les

réaliste de la population.”

Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Vous êtes donc plus favorable

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