La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

DOSSIER I

21 La Presse Pontissalienne n° 209 - Mars 2017

Le recensement au quotidien l Enjeux Des incidences multiples Sur une ville comme Pontarlier, la campagne de recense- ment 2017 qui vient de se terminer ne mobilise pas moins de sept personnes dont quatre agents sur le terrain qui œuvrent dans le souci de l’exactitude. Les chiffres de l’I.N.S.E.E. nous concernent au quotidien.

À quoi ça sert ? Le recensement de la population per- met de déterminer différents indicateurs. Il sert notamment au calcul de la dota- tion globale de fonctionnement (D.G.F.) pour les communes. De la population dépend aussi le nombre de conseillers communaux, le montant des indemni- tés versées aux maires et à leurs adjoints. Cette logique s’applique aussi à l’inter- communalité. Les modes de scrutin avec listes obligatoirement fermées ou ouvertes sont fonction du nombre d’ha- bitants. Tout comme les implantations d’officines de pharmacie et de débits de tabac. Les barèmes de certaines taxes : publicité, jeux, spectacles varient en fonction de la population. Parce qu’il fournit des informations sur les caractéristiques de la population : âge, profession, moyens de transport utilisés, conditions de logements, le recensement est un précieux outil per- mettant d’ajuster l’action publique aux besoins de populations en termes d’équi- pements collectifs, de gestion de l’ha- bitat, de développer des moyens de transport. Sans oublier que les données de l’I.N.S.E.E. sont systématiquement utilisées dans toutes les études de mar- chés, d’implantations de services et de commerces. n

L es communes de moins de 10 000 habitants font l’objet d’une enquête de recensement exhaustif tous les cinq ans. Dans les communes de plus de 10 000 habitants comme à Pontarlier, la col- lecte se déroule chaque année auprès d’un échantillon de 8 % de la popula- tion dispersé sur l’ensemble du terri- toire. En cinq ans, tout le territoire est pris en compte et les résultats du recen- sement sont calculés à partir de l’échan- tillon de 40 % de la population ainsi constitué. “On détermine l’échantillon représentatif des logements à partir d’un répertoire d’immeubles localisés. Les adresses qui seront visitées font ensuite l’objet d’un tirage au sort. Ce travail se fait en partenariat entre l’I.N.S.E.E. et les services de la Ville” , explique Nathalie Cuenot qui super- vise pour l’I.N.S.E.E. le bon déroule- ment du recensement sur 26 communes du Haut-Doubs et des environs. Elle assure la formation et l’accompagne- ment du personnel communal et des agents recenseurs en participant aus- si au contrôle de la collecte. Responsable du recensement à la Vil- le de Pontarlier, Agnès Nicod prépare et coordonne la campagne qui s’est éta-

lée du 19 janvier au 25 février. Elle s’occupe aussi du recrutement des agents recenseurs. “Ils sont quatre à intervenir sur la commune. Chacun gère 200 adresses.” Des agents pontis- saliens qui reviennent souvent d’une année sur l’autre à la grande satis- faction de Marie-Claude Masson, 1 ère adjointe en charge des questions de population. “Cette assiduité permet d’être plus efficace” dit-elle. Dans la plupart des villes de plus de 10 000 habitants, le recensement tend ainsi à se professionnaliser, ce qui limi- te les risques d’erreur. Christine Mat-

Si les agents continuent à distribuer les questionnaires papier, le recensement numérique l’emporte peu à peu.

Masson. Considéré comme un devoir civique rendu obligatoire par la loi, le recen- sement s’effectue dans le cadre de pro- cédures approuvées par la Commis- sion nationale de l’informatique et des libertés. L’I.N.S.E.E. est le seul orga- nisme habilité à exploiter les ques- tionnaires et cela de façon anonyme. Ils ne peuvent donc donner lieu à aucun contrôle administratif ou fiscal. Le recensement s’effectue aussi de plus en plus par Internet. Sur la notice d’in- formation distribuée par l’agent recen- seur figurent des identifiants qui per- mettent de remplir les fiches en ligne. Une personne sur deux se connecte désormais sur le site Internet. Soit une économie de 30 tonnes de papier. n F.C.

seigné.” Souci d’identification des adresses qui ne sont pas toujours mentionnées, dif- ficultés à entrer dans les immeubles fermés par digicode, refus des per- sonnes de répondre… Au quotidien, les agents recenseurs sont confrontés à toutes sortes de problèmes qui néces- sitent de repasser, de prendre le temps d’expliquer. “Il y a toujours des refus, des récalcitrants. Quand tous les moyens ont été utilisés, on remplit une fiche de logement non enquêtée. Cela représen- te tout au plus un ou deux cas par an sur Pontarlier” , note la coordinatrice communale. “Certains craignent que les informations qu’ils mentionnent donnent lieu à des croisements avec les fichiers fiscaux. Ce qui est bien sûr tota- lement faux” , complète Marie-Claude

tera n’échangerait pour rien au monde sa place d’agent recenseur. “J’ado- re le contact, explique cel- le qui s’emploie à visiter chaque foyer qui lui a été confié de recenser. On commence par une tour- née de reconnaissance en déposant les feuilles de logement et les bulletins individuels. On repasse quelques jours plus tard récupérer les question- naires. On aide et on véri- fie que tout soit bien ren-

Chacun des agents gère 200 adresses.

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