La Presse Pontissalienne 209 - Mars 2017

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 209 -Mars 2017

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URBANISME Patrimoine agricole Les anciens abattoirs en sursis Avec la démolition prochaine de ces bâtiments qui seront remplacés par la nouvelle maison de santé, c’est une page de l’histoire pontissalienne parfois chahutée qui se tourne. Souvenirs en images.

si, aussi surprenant soit-il, pour son iso- lement à 200 mètres des dernières habi- tations. Les locaux s’inscrivent dans un rectangle de 62 m x 50 m avec deux pavillons d’habitation. Les plans sont réalisés par l’architecte Pompée qui a aussi dessiné le collège Grenier et l’hô- tel de ville. Le coût estimatif de la construction s’élève alors à 101 482 francs. Toutes les pierres proviennent des car- rières locales. Inutile de s’appesantir sur les conditions d’abattage qui pro- voqueraient sans doute des ulcères fou- droyants chez les défenseurs actuels du bien-être animal. Retour vers le présent et plus précisé- ment au milieu des années soixante. Michel Léglise assure alors la fonction de receveur-régisseur de l’établissement. “L’abattoir était utilisé par des tueurs tripiers qui œuvraient pour le compte des bouchers. Je travaillais avec un can- tonnier. Il y avait aussi un inspecteur sanitaire.” De gros travaux de moder- nisation sont entrepris en 1980 sous la municipalité Blondeau. Il s’agit notam- ment d’installer des monorails sur les chaînes d’abattage porcines et bovines. Le journal municipal de Pontarlier indique qu’en 1985 le tonnage annuel avoisine 1 800 tonnes mais l’activité est menacée par le départ des grossistes Bobillier et Sica Doubs qui représen- tent 44 % des volumes. Se pose aussi la question des normes européennes.

EN BREF Roman

Les Éditions Sékoya ont réédité en format poche le premier roman de Lola Sémonin “Le Cri du milan” (Prix Louis Pergaud 2000) qui était sorti en 1999 aux Éditions J.C. Lattès. Après 15 000 exemplaires, il a été épuisé et ce sont les Éditions Sékoya qui l'avaient réédité en 2007 à 7 000 exemplaires, à nouveau épuisés. Cette nouvelle réédition fera la joie des lecteurs qui aiment le beau style, le polar, la défense de la nature. Avec ce roman, Lola Sémonin avait signé un travail de haut vol, balançant entre le polar pure race et le conte philosophique à la sagesse inspirée. Voir des extraits sur ww.madeleineproust.fr Pour son traditionnel concert de printemps L’harmonie municipale de Pontarlier accueille son homologue de Pouilley-les- Vignes le samedi 25 mars à l’Espace Pourny. Une première pour cet ensemble de 45 musiciens dirigé depuis 21 ans par Laurent Silvant. Entrée libre. Concert Harmonie de Pontarlier samedi 25 mars à 20h30 l’association Eaux-Vives, une soirée-cabaret aura lieu le samedi 11 mars à 20 h 30 à la salle des fêtes de Vaux-et-Chantegrue. Au programme : magie et chansons françaises avec le duo Les Enchanteureux. Tarifs : 8 euros et 4 euros pour les moins de 16 ans. Rens.: 03 81 49 86 41. Sécu Les assurés du régime général d’assurance- maladie dans le Doubs peuvent désormais créer leur Dossier Médical Partagé (D.M.P.) en ligne. Rendez-vous sur www.mon-dmp.fr. Ce nouveau service en ligne permet de stocker en un seul espace dématérialisé toutes les informations utiles liées à sa santé pour bénéficier de la meilleure prise en charge possible, notamment en cas d’urgence. Concert printanier Concert printanier Espace Pourny Soirée cabaret Organisée par

qui lui permettrait de toucher une coquet- te indemnité de 300 000 francs. Sauf que le monde agricole et les profession- nels de la viande s’opposent vivement à cette décision. La ville argue de charges excessives par rapport à la rentabilité. “La mise aux normes est hors de pro- portion avec les possibilités financières de la ville” , estime Michel Malfroy, l’ad- joint chargé du dossier. Bataille des chiffres. L’activité est en sursis. Le changement de municipalité en 1995 change la donne. “La résistance va abou- tir finalement à la création d’un syndi- cat d’étude présidé par l’adjoint pontis- salien JeanTurberg. Cette structure qui rassemble les communes duHaut-Doubs va travailler à la réalisation du nouvel abattoir qui verra le jour en 1998 face à l’usine d’incinération” , se souvient Alain Létondal qui accompagnera la mise en route de l’outil jusqu’à sa retraite en 2005. Plusieurs destinations avaient été étudiées pour donner une seconde vie aux anciens abattoirs qui servirent un temps de fourrière. n F.C. En 1885, la Ville de Pontarlier ouvre l’appel d’offres de l’abattoir. Réaction de Gérard Voinnet “À Pontarlier, on n’aime pas le patrimoine” S’ il admet que le site des anciens abattoirs ne bénéficie d’aucune protection spécifique, l’élu de Pontarlier Écologie regrette que la Vil- le n’ait pas la volonté de préserver ce qui constitue à ses yeux “peut-être l’un des derniers éléments du patrimoine agricole avec la fromagerie. On a un bâtiment d’un certain cachet. Le cabi- net d’urbanisme retenu pour travailler sur l’îlot Saint-Pierre n’a rien spécifié quant à sa valorisation quand la com- mande ne portait pas sur ce sujet. Aprio- ri, la structure du bâtiment est bonne. Il s’agirait alors de définir les aménage- ments pour ne pas le laisser vide. Mais à Pontarlier, on n’aime pas le patrimoi- ne. On préfère tout raser et repartir sur des bâtiments qui ne sont même plus au goût du jour” , déplore le conseiller municipal. n

Sans être ni inscrits ni classés aux monuments historiques, les anciens abattoirs présentent un certain cachet architectural que certains auraient bien voulu préserver ou réhabiliter.

C ertaines voix s’élèvent, notam- ment celle de GérardVoinnet l’élu du groupe Pontarlier Écologie, pour contester la décision muni- cipale de démolir ce qui constitue peut- être le dernier témoignage architectu- ral du patrimoine agricole de la ville. “Cette éventualité a été étudiée mais n’a finalement pas été retenue. On ne peut pas tout conserver. Il est néanmoins prévu de garder une trace mémorielle de l’établissement avec une plaque his- torique”, justifie Christian Pourny, l’ad- joint à l’urbanisme. Pour évoquer les origines de ces abat- toirs municipaux, il faut remonter à la fin du XIX ème dans un Pontarlier à l’époque beaucoup plus ramassé qu’au- jourd’hui. Il existait déjà un autre abat- toir situé rue Basse, c’est-à-dire rue Jean- ne d’Arc. En juillet 1885, la Ville décide d’acheter à Antoine Maret 1 hectare de terrain route nationale,au lieu-dit Devant chez Parnet. Cet emplacement est choi-

En 1990, la Ville de Pontarlier concède l’af- fermage du site à la société d’abattage de Pontarlier gérée par Alain Létondal alors associé à Jean Brigat- ti. Le départ des gros- sistes annonce le début de la fin. Les tonnages chutent à 871 tonnes en 1991. À l’automne 1992, la municipalité Lagier approuve la fer- meture de l’abattoir, ce

Le départ des grossistes

annonce le début de la fin.

De gros travaux de

modernisation sont effectués

en 1980 et 1981.

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