La Presse Pontissalienne 208 - Février 2017

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 208 - Février 2017

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ASSOCIATION Sur les pentes de Métabief Évadez-vous sans entraves Pour Apach’Évasion, le handicap n'est pas un frein aux loisirs. Regarder les autres dévaler les pentes de ski sans pouvoir en profiter soi-même ? Hors de question pour les bénévoles de l’association qui se plient en quatre pour offrir à tous un pur moment de sensations intenses.

L a neige a recouvert les pistes de ski du Haut-Doubs depuis plu- sieurs semaines et les amateurs de poudreuse s’en donnent à cœur joie. Parmi la foule de skieurs et autres snowboarders, d’étranges attelages dévalent les pentes à grande vitesse. On y voit un guide debout qui dirige

le traîneau bien campé sur des skis et, à son bord, une personne confortable- ment assise arborant un large souri- re. Les sensations de la glisse sont garanties. Seule, la personne assise n’aurait jamais pu les éprouver, souf- frant d’un handicap physique qui aurait pu la couper des joies des sports d’hi-

ver. Mais grâce à la trentaine de pilotes bénévoles qui soutiennent l’associa- tion, ce ne sont pas moins de 500 per- sonnes en situation de handicap qui ont pu arpenter les pentes enneigées de Métabief, lieu d'implantation d’Apa- ch, en 2016. Le tandemski et le dualski sont deux fauteuils-skis spécialement conçus pour les personnes ayant une faible autonomie. Quant au kartski et au dualski autonome, il permet aux per- sonnes possédant une mobilité totale ou partielle des membres supérieurs de s’adonner librement aux plaisirs de la glisse. “Nous possédons beaucoup de fauteuils-skis, admet Marie Berger, chargée de développement au sein de l’association. Mais de tels équipements coûtent cher, tant à l’achat qu’à l’en- tretien. Rien que pour l’acquérir, il faut débourser 7 000 euros. C'est grâce à la vente des heures de ski et au mécénat que nous pouvons perdurer.” Les plannings se remplissent bien vite et déjà, pour février, seuls les parti- culiers pourront espérer décrocher quelques heures de glisse. “Pour les groupes, nous sommes au complet, annonce Marie dans un sourire. Les vacances de février sont toujours une grosse période pour nous, nous en sommes ravis !”

Parole de bénévole Gérard est bénévole de l’association depuis près de 7 ans. Il a découvert le fau- teuil-ski avec son fils souffrant de handicap il y a plus de 20 ans. “À l’époque, j’avais 4 enfants : mes 3 filles et mon petit garçon. Avant de connaître le fauteuil- ski, nous ne pouvions pas l’emmener sur les pistes et cela nous brisait le cœur. Mais dès que j’ai pu le mettre dans l’un de ces engins, j’ai vu le visage de mon enfant s’illuminer sous l’effet du bonheur. Il avait 5 ans. Depuis ce jour, nous ne passions pas un hiver sans que lui aussi ne fasse du ski avec nous. Depuis 2010, je continue à transmettre ces instants de joie aux personnes en situation de han- dicap. Leur sourire est la plus belle des récompenses.” n

L’association ouvre ses portes de décembre àmars et de juin à septembre, pour les activités estivales. D’ailleurs, cette année voit l’arrivée d’une nou- veauté : la voile adaptée. Sur le lac Saint-Point, depuis la base nautique deMalbuisson, des petits bateaux ultra- sécurisés offriront la possibilité d’ef- fectuer des promenades aquatiques. De plus, des appareils de baignade adaptés permettront à tout un chacun de savourer les eaux fraîches du lac lorsque dehors il fait si chaud. Et pour tous ceux qui préfèrent s’évader dans les grands espaces, joëlettes, C.I.M.G.O.

et autres F.F.T. vous transporteront sur et hors des sentiers battus. Une bien belle initiative qui a vu le jour en 2007 et qui depuis, n’a cessé de progresser. “Nous affichons 10 % de bénéficiaires en plus chaque année, sou- ligne Marie Berger. Nous sommes heu- reux de pouvoir apporter un peu de joie à tous ceux qui pensaient ne jamais pouvoir goûter aux bonheurs des sports d’hiver et d’été.” Retrouvez l’association, ses équipe- ments et son actualité sur www.apa- chevasion.fr n M.R.

Un sourire qui en dit long.

CHAPELLE-DES-BOIS Un nouveau bâtiment La distillerie Marcel Michel reprend racine Les repreneurs de la distillerie de gentiane investissent dans un bâtiment en cours de construction dans la Combe des Cives. Les alambics arriveront au printemps.

S’ajoutent aussi d’autres eaux- de-vie de framboise, kirsch, pru- neau. Un parfum d’eau-de-vie de gentiane devrait embaumer la Combe des Cives en fin d’an- née 2017, marquant ainsi le retour au pays d’une tradition chapelane. “Ce sera peut-être l’occasion de créer un événement festif autour de cette distilla- tion” , suggère le gérant de la distillerie. n “Aujourd’hui, pour une distille- rie comme la nôtre, il est inter- dit de collecter plus de 200 kg de gentiane jurassienne” , explique Dominique Rousselet qui comme la famille Michel importe sa matière première du Massif Central. Une incohérence au même titre que les sangles de mont d’or exportées. Aussi la distillerie Marcel Michel fait partie de l’association “Gentia- na Lutea” qui milite pour que l’on autorise à nouveau l’arra- chage des racines de gentiane dans le Jura. “Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. On a éta- bli un cahier des charges pré- cis avec l’obligation d’arracha- ge manuel. On souhaite que cela se fasse dans une démarche environnementale et respectueuse d’une plante pro- tégée. Cette activité pourrait aussi être une source de reve- nus pour des arracheurs locaux.” n Pour le retour de la gentiane jurassienne

La nouvelle distillerie Marcel Michel est désormais située au 18 bis, Combe des Cives.

L’ eau-de-vie de gentia- ne est ancrée dans les traditions de la mon- tagne jurassienne. Comme en témoigne cette dis- tillerie fondée en 1888 à Cha- pelle-des-Bois par JosephMichel. Le flambeau de cette affaire familiale s’est transmis jusqu’à son arrière-petit-fils Marcel Michel qui après un demi-siècle derrière l’alambic a cédé la dis- tillerie en 2013 à un groupe d’in- vestisseurs locaux. “On a tout gardé : le nom, le matériel, les recettes” , explique Dominique Rousselet, le gérant de la dis- tillerie Marcel Michel. Comme il est aussi directeur de la dis- tillerie des Fils d’Émile Pernot à La Cluse-et-Mijoux, des accords ont été conclus entre les deux distilleries qui restent bien sûr deux entités indépendantes l’une de l’autre. Tout le matériel a été transpo-

rompue depuis la reprise en 2013. La distillerie Marcel Michel continuera donc à fabri- quer en priorité de l’eau-de-vie de gentiane. “Le mode d’emploi n’a pas changé. Les racines sont arrachées à l’automne puis mises en fermentation avec de l’eau. Le sucre issu de cette macéra- tion va se transformer en alcool qui sera récupéré pour être dis- tillé en eau-de-vie à 45°. On esti- me que ce n’est pas nécessaire de monter plus haut en alcool au risque dégrader cet arôme incomparable.” La distillerie produit aussi de la Gentiana associant racines de gentiane en macération et vin de Rive- saltes. Beaucoup connaissent la Pontiane, boisson apéritive à 16° issue de l’eau-de-vie de gen- tiane. “C’est le résultat d’une macération de racines de gen- tiane jaune additionnée d’eau- de-vie de gentiane et de sucre.”

sé dans un local le temps de fina- liser le projet de construction d’une nouvelle distillerie sur la commune de Chapelle-des-Bois. “Il fallait d’abord trouver un ter- rain. On a travaillé avec la com- mune et nos démarches ont abou- ti à la Combe des Cives.” Aujourd’hui, le bâtiment de 280 m 2 sur deux niveaux est

“Les deux alambics de l’ancienne distillerie seront transférés au printemps dans le nouveau bâtiment”, indique Dominique Rousselet en présentant l’eau-de-vie et les produits à base de gentiane de la distillerie Marcel Michel.

pratiquement ter- miné. Il abritera l’atelier de distil- lation proprement dit avec ses deux alambics. “On ouvrira aussi une boutique” , poursuit Dominique Rous- selet en comptant ainsi sur l’attrac- tivité touristique de Chapelle-des- Bois. La production n’a jamais été inter-

“Ce n’est pas nécessaire de monter plus haut en alcool.”