La Presse Pontissalienne 207 - Janvier 2017

FRASNE - LEVIER 30

La Presse Pontissalienne n° 207 - Janvier 2017

LE FILM COUP DE CŒUR DE VILLAGES FM Musique composée, orchestrée et dirigée par le Bisontin Philippe JAKKO

CHAPELLE-D’HUIN

Portes ouvertes

La ferme Maugain est un bel exemple d’atelier de diversification réussi. La motivation de Fabrice et son sens du management permettent aujourd’hui de faire vivre treize personnes sur cette exploitation du Haut-Doubs. L’entreprise familiale qui a fait le choix de la diversification

C’ est à l’âge de 11 ans que Fabrice Maugain, dirigeant- paysan, arrive à Chapelle- d’Huin avec ses parents (aujourd’hui retraités) pour reprendre la ferme familiale des grands-parents. Il les rejoint dans le G.A.E.C. en 1997, et pour le rendre viable pour trois per- sonnes, s’oriente vers une diversifica- tion. “Je ne me voyais pas uniquement traire les vaches pendant quarante- quatre ans et demi…” , précise-t-il. Il crée dans un premier temps un ate- lier bovins allaitants, mais le cours de

la viande n’étant pas assez rémuné- rateur, celui-ci est abandonné au pro- fit de la transformation laitière, la fabrication de yaourts, d’autant plus qu’une opportunité locale s’est pré- sentée avec le rachat de la petite fro- magerie Fortin à Aubonne. Pour apprendre les techniques de trans- formation laitière, Annie, la femme de Fabrice, part en formation à l’E.N.I.L. de Mamirolle. En 2009, la ferme Mau- gain transforme donc une partie de son lait sur le site de l’entreprise For- tin à 20 kilomètres. La situation n’étant

pas idéale, les associés font le choix d’investir sur le site de la ferme dans un laboratoire agréé C.E. en 2012. Au fur et à mesure que l’atelier de diversification prend de l’ampleur, le nombre de personnes nécessaires au bon fonctionnement de la ferme aug- mente. C’est ainsi que le G.A.E.C. comp- te deux associés et onze autres per- sonnes sont salariées du G.A.E.C. et de la S.A.R.L. : des employés admi- nistratifs et de production, un com- mercial, un chauffeur-livreur qui per- met aux yaourts Maugain d’être

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présents dans toute la région, une assistante commerciale pour gérer les marchés de la restauration collective et des artisans revendeurs locaux. L’exploitation Maugain en chiffres, c’est 250 hectares d’herbe, 120 vaches laitières de race montbéliarde qui pro- duisent 800 000 litres de lait par an : 550 000 litres sont vendus à la coopé- rative des Monts de Joux, et 250 000 litres à la S.A.R.L. (créée pour la par- tie transformation) et transformés à la ferme en yaourts essentiellement. Deux millions de yaourts sont ainsi produits annuellement. En choisissant un yaourt Maugain, c’est “un bout d’environnement que l’on achète, un bout d’économie rurale” , tient à souligner Fabrice Maugain, qui aimerait obtenir l’appellation “yaourts fermiers” à la place de “yaourts arti- sanaux” sur ses petits pots, afin de mettre en valeur le fait que ce sont les

mêmes personnes qui traient les vaches matin et soir, puis qui gèrent l’atelier de transformation, ce qui est unique dans la région. C’est cette envie “d’innover dans la zone comté” , que la famille Maugain invite les visiteurs à découvrir son entreprise lors de ses portes ouvertes les 19, 20 et 21 janvier. Dans un esprit campagnard, paysan, Fabrice et son équipe répondront à toutes les ques- tions, autour d’une soupe aux pois, d’une dégustation de produits, ainsi que d’une dégustation-vente de vin Jurançon. Les projets de la laiterie Maugain ne manquent pas. Pour 2017, l’embauche d’une directrice est programmée. Un pot de yaourt en carton 100 % recy- clable est à l’étude. Et pour 2017-2018, Fabrice souhaite élargir sa gamme de fromage au lait cru. n M.T.

Fabrice Maugain et Chloé, assistante commerciale,

devant le magasin.

BANNANS 750 000 euros Une association pour sauver l’église Face à l’accumulation des travaux à effectuer dans l’église du village, des personnes, attachées à ce patrimoine, se sont réunies pour redonner vie à l’édifice et participer à sa rénovation.

L e chiffrage de la totalité des travaux est impres- sionnant : 750 000 euros H.T. Ce prix comprend la réfection de la toiture et de la façade du clocher, qui est la prio- rité de la commune, les toitures de l’entrée latérale et de la chauf- ferie, la réfection des enduits des façades sud, la restauration de l’ensemble des vitraux, la peinture intérieure limitée aux voûtes et la remise à neuf de l’installation de chauffage. Dans l’urgence, un vitrail qui mena- çait de tomber a déjà été répa- ré par unmaître-verrier de Poli- gny. Pour la suite de la restauration des vitraux, un appel d’offres sera soumis et, compte tenu des difficultés à

obtenir des aides de l’État, un étalement des travaux sur plu- sieurs exercices s’impose. Face à l’ampleur de la remise en état de cette imposante bâtis- se, des personnes du village, et d’autres extérieures au village,

que l’église a les atouts pour séduire, car elle possède unmobi- lier remarquable parmi les- quels une chaire à prêcher, en bois taillé, octogonale et à bal- daquin datant de 1730, le maître-autel, le tabernacle, l’exposition, le retable et la gar- niture en bois taillé en partie doré, les fonts baptismaux ain- si que leur retable et leur bal- daquin, deux aigles lutrins, deux autels et retables secon- daires en bois sculpté et doré datant du XVIII ème siècle, deux volets de polyptyques repré- sentant Saint-André et Saint- Antoine en bois peint datant du XVII ème siècle, un tableau représentant la Sainte-Famil- le datant du XVI ème siècle.

mais toutes atta- chées à cette égli- se construite en 1725 et inscrite au titre des Monu- ments Historiques depuis 1980, se sont regroupées pour créer l’A.R.E.B. : l’As- sociation pour la Restauration de l’Église de Ban- nans. Il est vrai

De riches et très nom- breuses sculptures.

L’église de Bannans date de 1725.

Créée fin 2015, l’association a déjà fait preuve de dévouement en organisant un repas chou- croute à la salle des fêtes du vil- lage auquel une centaine de per- sonnes a répondu présente, la vente de stylos à l’effigie de l’as- sociation, et un concert de Noël, durant lequel les voix de la cho- rale masculine “L’Écho duVour-

bey” ont résonné dans le chœur de l’église. L’A.R.E.B. apporte ainsi son sou- tien à la commune dans le finan- cement des travaux qui sont à prévoir sur l’édifice. Les projets pour continuer à récolter des fonds sont par exemple la créa- tion d’un flyer qui permettra de participer à une souscription,

la réalisation d’une plaquette qui retracera l’histoire de cette église qui renferme de riches et très nombreuses sculptures de Fauconnet. “Il est de notre devoir de poursuivre l’actionmenée par les générations qui nous ont pré- cédés et transmis ce beau patri- moine” tient à souligner le pré- sident, Robert Leclerc. n M.T.