La Presse Pontissalienne 206 - Décembre 2016

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 206 - Décembre 2016

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SERVICE

Une innovation originale Le majordome du Haut-Doubs Pas le temps de déposer un dossier en préfecture, d’attendre chez le garagiste ou de gérer la remise des clés de votre gîte ? Julien Devilard, 32 ans, le fait pour vous. Un nouveau concept pour clients plutôt “aisés”.

S on slogan parle de lui- même : “Prenez du temps pour vous et laissez-nous gérer le reste.” JulienDevi- lard a le sens de la formule. Des codes également.Costume impec- cable, le jeune entrepreneur demeurant à Malbuisson a lan- cé“Conciergerie duHaut-Doubs”, un concept inédit ici mais déjà implanté dans de grandes villes comme Paris : c’est le service sur commande. Public visé : les caté- gories socioprofessionnelles supé- rieures, les frontaliers. Le der- nier mandat effectué par Julien Devilard a consisté à gérer pour un particulier duHaut-Doubs la réalisation d’une chape dans son garage. Julien n’a pas mis les mains dans le béton. Non, il a géré de A à Z l’assistance à maî- trise d’ouvrage, le suivi du chan- tier… “Mon client part le lundi. Il rentre le vendredi tard. Il n’a pas le temps de gérer le dossier et de recevoir les artisans” explique ce Bourguignon d’origine arrivé il y a six ans dans le Haut-Doubs pour y faire finalement sa vie. “Conciergerie du Haut-Doubs” peut réaliser les courses de der- nière minute, mettre enmarche votre poêle à granulés à votre rentrée de vacances, organiser des événements, planifier votre

déménagement, gérer la remise des clés de votre gîte si vous n’êtes pas là, gérer le planning de réser- vation, acheter les forfaits de ski pour les locataires venus en vacances, faire le ménage dans l’appartement après le séjour. “Tout est réalisable… Ce n’est pas du service à la personne. Je rends service, c’est différent. Je peux par exemple vous éviter de patienter à la sous-préfecture pour déposer un dossier.Ce temps gagné, le client peut le passer avec sa famille, profiter des loisirs” explique l’entrepreneur qui pour le moment travaille seul. Pour s’offrir ce nouveau serviceMade in Haut-Doubs, il faut - tout de

(prestation de la Conciergerie) en plus du prix du repas bien entendu. Si le déplacement est dans la zone du Haut-Doubs, il n’y a pas de frais kilométrique” détaille-t-il. Cette idée novatrice, Julien l’a eue grâce à son expérience en tant que frontalier à Lausanne : “Je travaillais 40 heures par semaine avec 3 heures de trajet. Mes vacances, je les passais à fai- rema paperasse.Au final,laSuis- se c’est bien… mais j’y ai perdu tout mon temps” avoue-t-il. Le jeune papa fera, sans doute, autant d’heures.Mais son entre- prise, c’est son bébé. Il espère le voir grandir vite d’autant qu’il a la connaissance de la relation clients pour avoir travaillé dans l’hôtellerie et la restauration. “Le bouche-à-oreille fonctionne” dit- il. Ensuite,à lui d’inspirer la confian- ce chez le client pour que celui- ci prête ses clés de maison, de voiture. Julien Devilard garan- tit la confidentialité. Ce major- dome nouvelle génération est prêt à se plier en quatre. Pas de limite. Sauf peut-être votre bud- get… n E.Ch.

même - débour- ser 45 euros la prestation de base.Des forfaits sont possibles.À 600 euros (soit 20 prestations), le client est “roi”. “Si quelqu’un du secteur veutman- ger du McDo- nald’s, je peux lui chercher la com- mande. Le client paie le service

“Le bouche- à-oreille fonctionne.”

www.conciergerieduhautdoubs.fr ou 03 81 46 89 69

Julien Devilard, dans son costume de majordome, a créé “Conciergerie du Haut-Doubs”.

STRATÉGIE

La présence sur les marchés La distillerie Émile-Pernot joue la carte de la proximité

Si l’export représente une bonne moitié du chiffre d’affaires de la distillerie de La Cluse-et-Mijoux, elle ne néglige pas la proximité immédiate. Notamment en participant à des marchés locaux.

complémentaire pour le distillateur qui participe également à des rendez- vous internationaux comme récem- ment au salon international de Milan. Au final, cette double stratégie permet à la marque Émile-Pernot de surfer sur “un marché en progression régu- lière et ce, sur la plupart de nos pro- duits.” À l’étranger, on est particuliè- rement demandeurs des produits pontissaliens aux États-Unis, au Japon, à Taïwan, au Mexique ainsi que dans les pays nordiques comme la Suède ou le Danemark. “On touche tous les âges ajoute le responsable export : les enfants avec le sirop de sapin, les adultes avec l’absinthe et d’autres liqueurs et même les anciens avec le Guignolet qui fait son retour.” Avec toute sa gamme de produits, la distillerie Les fils d’Émile-Pernot réa- lise 2 millions d’euros de chiffre d’af- faires. Taxés à 50 % par l’État, les pro- duits nets des ventes se situent donc aux alentours du million d’euros. La distillerie de La Cluse poursuit son développement dix ans après son rachat par un groupe d’actionnaires. En 2007, la société a repris la distillerie Deni- zet-Klainguer. En 2009, elle transfé- rait son activité dans le bâtiment de l’ancienne distillerie Cousin-Jeune située au centre de La Cluse-et-Mijoux et qui abritait précédemment la mai- rie. Depuis six ans, Les fils d’Émile- Pernot investissent beaucoup sur l’ex- port en axant les efforts sur l’absinthe. Sur près de 40 000 litres d’absinthe produits à l’année, 70 % partent à l’ex- port. n J.-F.H.

L e 17 octobre dernier, c’est à Pugey, dans le Grand Besançon, que l’on a pu croiser les représentants de la distillerie Les fils d’Émile-Pernot. Eux qui misent depuis quelques années sur la notoriété de l’absinthe sur le plan international - la société de La Cluse distribue déjà ses produits dans plus de 25 pays à travers le monde -, ils ont également compris que la proxi- mité était également un axe de déve- loppement stratégique.À l’image de la distillerie pontissalienne, une trentai- ne de producteurs et une dizaine de restaurateurs étaient présents à ce ren- dez-vous automnal. Et ils plébiscitent la démarche. Les Fils d’Émile-Pernot à La Cluse-et-Mijoux disent vouloir “reconquérir le marché de l’absinthe. ” Ils travaillent déjà avec des hôtels-res- taurants, “ce qui assure aussi une visi- bilité à nos produits” , concède son com- mercial et responsable export Quentin Bouvet. L’intérêt est donc multiple. La distillerie fera d’autres marchés de Quentin Bouvet, resposnable export de la distillerie, participe régulièrement à des macrhés de proximité comme ici à Pugey (photo S. George).

proximité ce mois-ci. Le 16 décembre, elle déploiera ses étals sur le marché de Gennes, du côté de Nancray et le lendemain 17 décembre, elle sera à nouveau à Pugey pour un grand mar- ché de Noël de proximité. “Si on est pré- sents à ce genre de rendez-vous, c’est plus pour la visibilité de notre marque, sa notoriété, que les ventes directes et le profit immédiat. C’est un travail de longue haleine. Nous sommes en train de refaire connaître notamment l’ab- sinthe, comme elle était connue il y a une centaine d’années et enmême temps, tous nos autres produits et la distille- rie. Paradoxalement, l’absinthe est aujourd’hui plus connue à l’étranger qu’ici où elle est née” poursuit Quentin Bouvet.

De ces marchés de proximité, la distille- rie de La Cluse dit en avoir des retours “plu- tôt positifs. C’est plus modeste que sur de plus grands rendez- vous comme le salon Talents et Saveurs comtois auquel on a également participé le mois dernier à Besançon-Micropolis, mais ça a son impor- tance.” Une stratégie

“L’absinthe est aujourd’hui plus connue à l’étranger.”

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