La Presse Pontissalienne 206 - Décembre 2016

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 206 - Décembre 2016

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LES CERCLES DE POUVOIR ET D’INFLUENCE DANS LE HAUT-DOUBS

Franc-maçonnerie, clubs affaires, réseaux de dirigeants et de managers, clubs services… Où sont les vrais centres de décision et d’influence sur Pontarlier ? Est-ce aussi là que se prennent les décisions sur la vie de la cité ? La Presse Pontissalienne a enquêté sur ces réseaux locaux où se tissent les relations.

Trois loges et quatre-vingts francs-maçons à Pontarlier l Organisation Depuis plus de 200 ans dans le Haut-Doubs La franc-maçonnerie à Pontarlier remonte au début du XIX ème siècle. Aujourd’hui, ils sont 80 “frères” et “sœurs” à se retrouver au moins une fois par mois dans leur temple maçonnique. Qu’y font-ils ?

L a franc-maçonnerie à Pontarlier, ce sont aujourd’hui trois obé- diences différentes : la premiè- re, historiquement et la plus importante en nombre de membres, c’est le Grand Orient de France qui regroupe à Pontarlier 32 “frères”, le nom donné aux membres de la loge pontissalienne nommée “Amitié et Progrès”. Une loge nommée “Sagesse et Tradition”, issue d’une autre obédience, la Grande Loge de France, existe également sur Pon- tarlier avec un peu moins de trente membres, tous masculins également.Une troisième loge enfin, issue de l’obédien- ce Grande Loge féminine de France, regroupe environ 25 “sœurs”. “Au total, il y a donc actuellement environ 80 francs- maçons à Pontarlier” confirme Yves Barault, le vénérable de la loge Amitié et Progrès, franc-maçon depuis une ving- taine d’années à Pontarlier. Ces trois loges partagent le même temple à Pontarlier. Situé dans un discret bâti- “Sincère et parfaite amitié”. Elle a été mise en sommeil à la disparition de l’Empire en 1815. La loge pontissalienne a été réani- mée cinquante ans plus tard, en 1869, avant d’être remise en sommeil en 1877. Elle a redémarré sous un autre nom - “Ami- tié et Progrès” -, jusqu’à la deuxième guer- re mondiale qui a été pour le mouvement maçonnique une grande période de per- sécution. “Les troupes allemandes avaient occupé le temple de l’époque. Au début de la guerre, la France comptait 38 000 Le mouvement maçonnique à Pontarlier L e mouvement maçonnique pontissa- lien remonte à l’année 1806 avec la première loge créée qui s’appelait

ment non loin des zones commerciales pontissaliennes, il appartient à la puis- sante Sogofim, la société immobilière du Grand Orient de France, basée à Paris, qui met les locaux pontissaliens à la dis- position des trois loges pontissaliennes, les deux autres loges (“Sagesse et Tra- dition” et “Pamina”) payant un loyer à Le mouvement maçonnique n’a redémarré dans le Haut-Doubs qu’en 1961 avec ce qu’on appelle le “réallumage de feux” de la loge “Amitié et Progrès”, “effectué avec l’aide de frères de Besançon et de frères suisses” note ce maçon pontissalien. Pendant de longues années, la loge “Ami- tié et Progrès” a été la seule de Pontar- lier. Jusqu’en 1995, date à laquelle coup sur coup ont été créées deux autres loges d’obédiences différentes : “Sagesse et Tra- dition” et “Pamina”, une loge 100 % fémi- nine. Ces loges représentent à ce jour 80 francs-maçons, hommes ou femmes. Une quatrième loge de création récente, à cheval entre Pontarlier et la Suisse, réuni des frères et sœurs de Suisse, du Haut- Doubs et de Besançon. n maçons. Ils n’étaient plus que 8 000 à la fin de la guerre” raconte un spécialiste de la franc-maçonnerie locale.

Les francs- maçons

la Sogofim. À charge ensuite pour les trois loges pontissa- liennes d’assurer l’entretien du bâtiment (voir l’encadré plus loin). Que se passe-t-il derrière les murs anonymes de cette bâtisse ? Chaque loge se réunit à rai- son de deux fois parmois dans ces locaux à l’occasion de la “tenue rituelle” de la loge. “Une deuxième fois dans le mois, nous avons une réunion de formation, plus informel- le et sans le rituel, où les apprentis, les compagnons et

Que se passe-t-il derrière les murs de cette bâtisse ?

pontissaliens se réunissent plusieurs fois par mois dans un discret bâtiment situé vers la zone industrielle. C’est leur “temple” (photo d’illus- tration)