La Presse Pontissalienne 205 -Novembre 2016

LA PAGE DU FRONTALIER 42

La Presse Pontissalienne n° 205 - Novembre 2016

EMPLOI Était-ce le creux de la vague ? Un marché tendu mais “un signe de reprise” L’O.S.T.A.J. publie une enquête sur le marché de l’emploi français et suisse notant un ralentissement de l’emploi frontalier. Adecco Swiss dévoile une vision actualisée des emplois de l’autre côté de la frontière.

français. Côté suisse, l’année 2015, sans surpri- se, est moins favorable : “L’effet du franc fort s’est répercuté sur l’activité indus- trielle : l’emploi du secteur secondaire a diminué et le nombre de chômeurs augmenté.” Vaud et Neuchâtel sont assez touchés, le premier cité de façon plus importante. “Malgré tout, la région, comme la Suisse dans son ensemble, s’est montrée résistante. Elle a bénéfi- cié de sa diversification.” Conséquence directe, l’emploi fronta- lier a ralenti, “même s’il porte toujours la croissance côté français” concède l’étude. L’Arc jurassien employait fin 2015 49 600 salariés, en majorité à Yverdon et Lausanne puis près d’un quart pour La Chaux-de-Fonds et Le Locle. 9 900 actifs résidaient dans la zone de Morteau et 9 000 pour celle de Pontarlier fin 2015. 500 emplois fron- taliers ont été perdus à Neuchâtel mais les emplois ont tout de même progressé sur l’ensemble du territoire (+ 4 %, soit 1 900 emplois) et de façonmoins impor- tante que les années précédentes (+ 6 % en 2014). Cette photographie prouve à quel point nos deux pays sont liés. Plus récemment en octobre, Adecco Swiss Job Market, avec l’Université de Zurich, a publié des données sur l’état de l’emploi suisse. Ils notent “ peu l Pour le Doubs, 11 266 frontaliers travaillent dans le canton de Neuchâ- tel (fin 2015), 8 112 à Vaud, 1 224 à Berne-Nord, 3 547 dans le Jura, et 575 dans d’autres cantons. Total : 24 724. l Pour le Jura, 4 928 travaillent à Vaud, 134 à Neuchâtel, 18 à Berne et 643 dans d’autres cantons. Total : 5 733. l Pour le Territoire-de-Belfort , 2 755 frontaliers. Frontaliers par lieu de résidence

L’ Observatoire statistique trans- frontalier de l’Arc Jurassien (O.S.T.A.J.) a récolté d’in- nombrables données sur l’em- ploi dans le Doubs, le Jura, le Terri- toire-de-Belfort, les cantons de Neuchâtel, Vaud, Jura, Berne-Nord. Il publie une vision du marché du travail dans l’Arc jurassien en 2015. Premier élément à retenir : “Côté français, la

conjoncture s’est améliorée en 2015 avec + 1 600 emplois dans l’intérim (+ 16 %), et + 400 dans le tertiaire marchand, pendant que l’industrie continue de baisser, mais moins fortement (700 emplois perdus). L’emploi s’est donc sta- bilisé après avoir diminué entre mi- 2011 et mi-2014, le nombre de chômeurs également” explique l’Observatoire qui collabore avec l’I.N.S.E.E. pour le côté

de l’emploi suisse, la tendance est net- tement plus à l’optimisme que l’an der- nier. Les entreprises envisagent à nou- veau l’avenir avec confiance et recrutent encore beaucoup ce trimestre.” Nicole Burth-Tschudi d’Adecco Suisse va plus loin : “Ce pourrait être le signe d’une reprise économique dans le pays avec un impact positif sur le marché de l’em- ploi suisse qui a, semble-t-il, franchi le creux de la vague.” Pour ceux qui recherchent un job : le secteur “bureau et administration” a le plus progressé par rapport à l’an- née dernière (+ 25 %). Viennent ensui- te le service à la personne et l’ensei- gnement. n

de changements mais d’importantes disparités entre les régions ainsi que de grands contrastes selon les secteurs professionnels : l’espace Mittelland (moyen pays) enregistre beaucoup plus de postes à pourvoir (+ 13 %). En revanche, la région lémanique voit sa demande de personnel reculer (- 4 %), en particulier dans les métiers clas- siques du commerce et dumanagement” dit l’étude. Les offres d’emploi se main- tiennent toutefois. Pour Marianne Mül- ler du moniteur du marché d’emploi suisse de l’Université de Zurich, “le nombre constant des offres d’emploi publiées depuis le début de l’année montre qu’à nouveau, sur le marché

Une toute récente étude transfrontalière sur l’emploi en 2015.

Quand les sangliers menacent le Creux-du-Van Des opérations de régulation de sangliers ont été menées jusqu’au 31 octobre par nos voisins. 18 d’entre eux ont été abattus pour évi- ter qu’ils ne déséquilibrent la biodiversité du secteur. ENVIRONNEMENT Faune sauvage

A u Creux-du-Van, les pho- tographes s’en donnent à cœur joie. Au-delà de la beauté du cirque rocheux duVal-de-Travers, l’es- pace regorge d’une variété d’es- pèces endémiques dans cette réserve naturelle. Le bouquetin, réintroduit ici en 1965, fait partie de la carte pos- tale. Depuis peu, il faut ajouter les sangliers. Bien que discrets, les “cochons sauvages” ont cau-

sé des dégâts aux cultures. “La décision d’opérer des prélève- ments de sangliers dans le dis- trict franc fédéral a été prise en raison de leur surnombre, d’un déséquilibre en termes de bio- diversité et des dommages récur- rents et excessifs que cette espè- ce cause aux cultures et herbages de la région” explique Chris- tophe Noël, au service de la fau- ne, des forêts et de la nature au canton de Neuchâtel.

Depuis lundi 26 septembre, le canton a mené des opérations de régulation du sanglier dans cet espace normalement inter- dit à la chasse, en accord avec l’Office fédéral de l’environne- ment. Réparties jusqu’au 31 octobre, ces sept opérations ont été réalisées sous la super- vision des garde-faune profes- sionnels du canton, avec le concours de chasseurs neuchâ- telois. “18 animaux avaient été

Les sangliers causeraient des dégâts au Creux-du-Van, en Suisse. Ils ont été chassés… (M. Taugwalder).

prélevés au 20 octobre, indique le service. C’est un peu moins que l’objectif initial qui était de 40.”

dans ce district fédéral créé en Suisse dans un but de conser- vation de la faune sauvage indi- gène. C’est l’équivalent de nos réserves naturelles. Les cantons doivent toutefois veiller à ce que les populations d’ongulés qui y vivent soient en équilibre avec leur environnement et “qu’elles ne causent pas de dommages intolérables à l’agriculture ou à la forêt” commente un spécia- liste. Ces opérations ont été plani-

fiées et organisées en collabo- ration avec la Fédération des chasseurs neuchâtelois. Celle du Doubs a également été pré- venue. Tous les chasseurs enga- gés ont été informés des pres- criptions devant être respectées. Afin de réduire au maximum les nuisances dans la réserve, le nombre de chasseurs par opé- ration a été limité, tout comme le nombre de chiens. L’équilibre du Creux-du-Van, si fragile, est préservé. n

Aucune polémique n’a été soulevée sur le sort réservé aux animaux : des pour- parlers avaient, au préalable, été enga- gés avec les asso- ciations de protec- tion de l’environnement

“Moins que l’objectif fixé.”

Des animaux prélevés durant ces battues.

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