La Presse Pontissalienne 205 -Novembre 2016

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 205 - Novembre 2016

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ÉTALANS

Bois Charm’ossature, un parcours semé d’embauches

L’entreprise d’Étalans spécialisée dans les éléments à ossature bois a multiplié par quatre son chiffre d’affaires en 6 ans, et par trois son effectif. Elle se diversifie avec la création d’abris de jardin et pergolas, pour le particulier.

D evant plus d’une centaine de personnes réunies dans son atelier de production, Domi- nique Charmoille devait lire dans son discours inaugural que la réalisation de Charm’ossature “fut un véritable parcours semé d’embûches.” Sa langue a fourché… si bien que le gérant a transformé “l’embûche” en “embauches”. Éclat de rire dans la sal- le face à ce lapsus révélateur qui résu- me cette société où sont accrochés 10

panneaux rappelant les 10 comman- dements aux salariés. S’entraider, com- muniquer, être honnête, positiver, être accueillant, satisfaire le client… sont autant de valeurs placardées et res- pectées : “Je peux avoir le meilleur sala- rié en termes de travail réalisé mais s’il ne respecte pas ces valeurs, il n’a rien à faire ici” lâche Dominique Char- moille qui promeut l’esprit d’équipe et la transmission du savoir-faire par les salariés.

Ces mots n’ont pas fait à eux seuls la renommée de Charm’ossature, entre- prise spécialisée dans la création d’élé- ments ossature bois sur-mesure et de manière industrielle. Créée fin 2008 “en pleine période de crise du bâtiment et financière” , Charm’ossature produit aujourd’hui plus de 100 maisons ossa- ture bois, taille 2 300 m 3 de bois par an pour environ 30 000 m 2 de murs fabriqués. Le tout avec du bois en pro- venance de Franche-Comté et notam- ment des scieries du Haut-Doubs. “Il y a 6 ans et demi lorsque ma fille me disait que les folies sont les seules choses que l’on ne regrette jamais, et bien je le confirme, je ne le regrette pas” com- mente Dominique Charmoille. Il est parvenu avec ses équipes à fidéliser des clients et surtout de grands groupes comme Bouygues. “Entre autres folies, nous espérions, dans une conjoncture difficile, atteindre les 4 millions de chiffre en 6 ans. L’objectif sera atteint (1,6 million la première année) grâce notamment au marché suisse, aux grands groupes, clients fidèles, aux constructeurs de maisons individuelles.” L’équipe est passée de 12 à 33 sala- riés. L’inauguration vendredi 23 octobre de Charm’abris est la cerise sur le gâteau. “Nous n’avons pas trouvé de parte- naires fiables donc nous créons et ven- dons des pièces et abris de jardin, per- golas, terrasse, auvents…Des kits seront fabriqués. Au client de le poser ou de le faire poser par un partenaire” dévoi- de 2016). Devant une centaine de par- ticipants du monde de l’entreprise, des collectivités, d’élus, l’exemple du Haut- Doubs fait “rêver” ceux qui font des affaires et interpelle ceux qui souhai- tent s’y installer. Morteau et Pontar- lier demeurent les endroits les plus prisés, loin devant Maîche. À l’inverse de Morteau où une baisse du prix dans l’ancien est ressentie, rien de tel à Pontarlier : “ÀMorteau, le prix des appartements anciens est de 1 950 euros le mètre carré en moyen- ne, soit une baisse sur un an de - 5 % alors qu’il affiche 2 190 euros à Pon- tarlier (+ 0,3 % en un an). Pour les mai- sons anciennes, le prix médian est de 243 500 euros à Pontarlier, 210 500 euros à Mont d’Or-Deux lacs (+ 28 % sur 10 ans), en baisse de - 9,9 % à Morteau et 176 000 euros (- 0,6 %) à Maîche” indique le notaire. À Valda- hon, le prix d’un appartement ou d’une maison est plus bas que sur la bande frontière mais il augmente : 1 510 euros le mètre carré pour les appartements anciens (+ 25 % sur 10 ans), 168 500 euros pour les maisons anciennes (+ 26,5 %). Plus on s’éloigne de la frontière, plus les prix diminuent. Le neuf reste dynamique, porté notam- ment par la nouvelle loi Pinel. Les appartements neufs créés à Pontar- lier trouvent preneurs. Le secteur est porté par la frontière, ce que confirme la C.C.I. du Doubs dans une de ses études. Avec un bémol relate la chambre consulaire : “Si la baisse de l’activité horlogère baisse de

Dominique Charmoille,fondateur et gérant de Charm’ossature à Étalans.

comité de direction pour prendre des décisions. Le bois, tendance, fait recette. La concur- rence est toutefois rude même s’ils sont seulement une dizaine de la taille de cette entreprise à se partager le mar- ché français. La force des “charpen- tiers, menuisier” d’Étalans : être un des rares sites en France d’industria- lisation d’éléments ossature bois sur- mesure où sont conjuguées souplesse de la P.M.E. et puissance industriel- le… Reste à savoir si le chef d’entre- prise tiendra sa promesse : à savoir donner à ses salariés la balle en bois destinée au baby-foot, mais cachée avant l’inauguration pour éviter les parties. Un nouveau match débute… n E.Ch.

le le patron qui embauche une per- sonne pour commercialiser la nou- veauté. En 6 ans, la société dotée de 3machines à commandes numériques s’est déjà étendue deux fois : en 2012 (+ 1 200m 2 ), en 2013 (+ 1 200 m 2 ), pour un total en 2016 de 5 800 m 2 , soit la plus grande entreprise en taille de la zone de la Croix de Pierre à Étalans. “Le maxi- mum possible ici est de 50 salariés” concède l’entreprise qui a développé un logiciel de productivité pour anti- ciper la charge de travail, la planifier, l’analyser. La production peut travailler en 2 x 8 ou 3 x 8. Pour les décisions, Dominique Charmoille reste le seul maître à bord (car pas d’actionnaire) mais il s’appuie depuis 2013 sur un

Charm’abris, la nouveauté, consiste à vendre des pergolas, abris de jardins, auvents…

PONTARLIER Immobilier L’insolente santé immobilière L’état des ventes immobilières présenté par les

notaires du Doubs rappelle que la zone pontissalienne et Mont d’Or-Deux Lacs est un cas à part dans le département. Ce qui ne surprend plus ici.

D ans l’ancien, comme dans le neuf, le prix de vente des mai- sons ou des appartements n’a cessé de progresser dans le Haut-Doubs depuis 10 ans. La palme revenant à la zone de Mont d’Or-Deux Lacs (+ 56 % pour le prix d’un appar- tement ancien), suivi de près par la zone urbaine de Pontarlier (+ 32 % sur 10 ans). Viennent ensuite Morteau (+ 22 %) et Maîche (+ 12 %) bien que ces dernières aient connu une tendance baissière l’an dernier. Levier et Fras-

ne arrivent un peu plus loin même si les notaires n’ont pas de chiffres pré- cis pour ces zones. “Le Haut-Doubs concentre toujours dans le département les prix les plus élevés que ce soit pour les appartements, les maisons, les ter- rains” explique Sacha Vetter, notaire à Morteau. Ce dernier a présenté les derniers chiffres de l’état des ventes immobi- lières dans le secteur lors de l’Obser- vatoire immobilier des notaires du Doubs, à Besançon-Micropolis (chiffres

Sacha Vetter, notaire à Morteau, présente les chiffres de l’immobilier du Haut-Doubs.

25 %, et si le franc suisse reste iden- tique, il y aura une baisse du nombre de frontaliers et mécaniquement une baisse pour l’immobilier et le commerce”

vendeurs ne veulent toujours pas bais- ser le prix.” Pour autant, le moment n’a jamais été aussi opportun pour se lancer : “C’est le moment d’acheter” pointe Christophe Chevriaux, notaire à Saint-Vit. Taux d’intérêt bas (1,5 % sur 20 ans), prix redevenus raisonnables, aides, voilà un cocktail positif. “Un bémol cepen- dant : l’augmentation des taxes fon- cières” pointe un autre notaire. Et enco- re faut-il trouver le bien que l’on recherche. Autre point : l’année 2017, électorale, pourrait créer un attentisme chez les acquéreurs. L’immobilier dans le Haut- Doubs est toujours survitaminé par ces salaires élevés. n

l AppArtements (prix médians) 2 190 euros du m 2 à Pontarlier (+ 32 % sur 10 ans, + 0,3 % en 1 an), 2 510 euros à Mont d’Or-Deux Lacs (+ 56 % sur 10 ans, + 9,7 % sur 1 an), 1 510 euros à Valdahon (+ 25 % sur 10 ans, + 14 % sur 1 an). 1 390 euros (- 5 % sur 1 an) à Maîche, 1 950 euros à Morteau (- 9,9 % sur 1 an), 1 600 euros à Besançon (- 4,5 % sur 1 an).

indique le directeur des études économiques et territoriales à la C.C.I. L’eldorado immobilier demeure fragile. L’ancien est en baisse aussi parce qu’il est plus énergivore en consom- mation… et parce qu’il y a plus de biens sur le marché indique un pro- fessionnel de l’immobi- lier à Pontarlier, “et aus- si parce que certains

Le moment n’a jamais

été aussi opportun

l mAisons Anciennes 243 500 euros à Pontarlier (+ 3,4 %), 210 500 euros à Mont d’Or-Deux Lacs, 176 000 euros (- 0,6 %) à Maîche, 245 000 euros (- 9,9 %) à Morteau, 221 900 euros à Besançon (- 1,7 %) %)

pour se lancer.

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