La Presse Pontissalienne 205 -Novembre 2016

La Presse Pontissalienne n° 205 - Novembre 2016 37

l Restauration

124 couverts

Chez Magali : la bonne adresse de Chaffois Le parking du rond-point de Chaffois fait souvent le plein à midi depuis que Magali a repris le restaurant qui porte désormais son prénom. Métamorphose.

À la croisée des chemins entre Pontarlier, Levier et Fras- ne, ce restaurant occupe un emplacement stratégique, à l’écart du village avec des facilités de stationnement. Encore fal- lait-il se donner les moyens humains et matériels de valoriser ce potentiel. Et Magali Verron est arrivée. Avec 35 ans d’expérience dans la restauration et le commerce, celle qui était jusque- là salariée cherchait à se mettre à son compte. Au rond-point de Chaffois, Le Chalet, ancienne dénomination du restaurant, était alors à reprendre, lui qui n’a jamais vraiment trouvé sa place sur l’échiquier des bonnes tables locales. Une belle opportunité qu’elle saisit, agrandit et remet au goût du jour pour aboutir à un restaurant digne de ce nom avec 80 places en salle et 44 en terrasse.

Le Chalet de Magali est d’abord un lieu conçu pour attirer une clientèle d’ouvriers. “On ouvre du lundi au ven- dredi en menu du jour. On accueille beaucoup de professionnels des T.P. et du second œuvre.” Changement de fonc- tionnement en fin de semaine avec une ouverture midi et soir du vendredi au samedi. “On travaille alors à la carte ou à l’ardoise avec quelques spéciali- tés comme la goujonnette de truite ou le Suprême de poulet au vin jaune et aux morilles.” Avec son chef Thomas, elle élabore une carte qui varie en fonc- tion des saisons, chasse, champignons à l’automne, grenouilles fraîches du pays au printemps, menu de l’Avent et autre suggestions du calendrier. Touristes et clientèle de passage font alors étape au chalet de Magali. Les Chaffoyards ne s’y trompent pas et viennent se restaurer sur place. Pour quelques mamies locales d’un âge cer-

Thomas le cuisinier, Nathalie et Stéphanie, les serveuses, et Magali.

tain, l’endroit est devenu un but de promenade agrémenté d’un repas convi- vial entre copines. “Je les adore” , note Magali qui travaille en salle avec deux serveuses, Nathalie et Stéphanie. “On propose aussi des repas de groupe” , conclut-elle à l’intention de ceux qui seraient à la recherche d’une bonne adresse pour festoyer collectivement. n

Devoir républicain pour les enfants l Enseignement Une frise républicaine La devise républicaine devant figurer à l’entrée de chaque école publique, décision a été prise à Chaffois d’en faire un projet pédagogique.

l Patrimoine

Un prêtre réfractaire

Le moulin cher au cœur des Chaffoyards Au cœur de la vallée du Drugeon, l’ancien moulin

A ussi surprenant que cela puis- se paraître, le moulin de Chaf- fois n’avait jamais apparte- nu à un habitant du cru jusqu’en 2010, date à laquelle Jacques Nicollier en a fait l’acquisition. Un vrai coup de cœur pour ce Chaffoyard pure souche qui fréquente ces lieux depuis sa plus tendre enfance. “C’est toujours un but de promenade pour les familles. Ces ruines ont une histoire à laquelle on est tous plus ou moins attachés. Le de Chaffois a connu la prospérité économique avant d’être le théâtre en 1794 de l’arrestation du bienheureux Dom Lessus, prêtre réfractaire à qui l’on attribue plusieurs miracles.

passait une déviation du Drugeon, et la maison d’habitation agrémentée de deux étables pouvant accueillir 6 à 8 têtes de bétail. Le moulin fut exploité par plusieurs locataires. C’est ici que les agents de la Terreur arrêtèrent le 13 avril 1794 Dom Lessus, et Barthélémy Javaux qui vivait sur place avec sa famille. Le prêtre réfractaire qui s’était caché sur le toit faillit d’ailleurs échapper à la vigilance des officiers venus l’arrêter. Il fut repéré au dernier moment par une jeune adolescente qui s’empressa de le dénoncer en criant “Le voilà ! Le voilà ! Le Calotin !” Mal lui en prit. Lui qui était si vigoureux tomba rapi- dement dans un état de langueur et mourut d’épuisement et de consomp- tion. Condamné à mort quelques jours plus tard, Jean-Ignace Lessus fut agressé par un forcené patriote alors qu’on le ramenait en prison. Pour ce geste, l’au- teur en fut puni par Dieu sur le champ par une enflure considérable à la joue dont il ne guérit qu’en implorant l’in- tercession du Bienheureux. Dom Les- sus fut condamné à la guillotine et exé- cuté à Pontarlier. Sitôt la tête du prêtre tranchée qu’un fougueux sans-culotte lui lança un coup de pied et la fit rouler loin. Il fut aussitôt puni de son atroce cruauté par une grosse tumeur à la joue. Bar- thélémy subit la même sentence que Dom Lessus qui lui avait d’ailleurs annoncé la nouvelle avant de le confes- ser. Dernier “miracle” : le meunier mou- rut avant même que ne s’abatte le fer homicide. Enterré près de l’église Saint- Bénigne, le tombeau de Dom Lessus fit ensuite l’objet d’une vénération populaire qui ne cessa d’aller en aug- mentant à mesure que son pouvoir d’intercession devint plus éclatant. n

moulin proprement dit a cessé son acti- vité vers 1850. Quelques anciens du village se souviennent encore des familles qui ont vécu ici.” Le cadre est idyllique. Si les pierres pouvaient parler, elles raconteraient que les premières traces d’existence dumoulin ont été trouvées aux archives municipales de Pontarlier. Elles men- tionnent l’existence en 1644 de ce qui semble être le premier propriétaire du site, à savoir : “Le sieur Poncet-Colin, écuyer, doit 16émines par moitié fro- ment et avoine pour le moulin de Chaf- fois payable à la Saint-Martin.” Situé à la limite des communes de Chaffois et de Sainte-Colombe au bord du Drugeon, ce moulin représentait un dynamisme capital pour la région. Les différents rouages de ce moulin servirent à diverses activités : meule- rie, huilerie, scierie, forge… Le site comprenait deux bâtiments avec l’ate- lier proprement dit au-dessous duquel

Le projet a été inauguré en juillet dernier en présence des dessinateurs.

P ourquoi aller chercher ailleurs ce qui peut servir à alimenter le projet d’établissement en joignant l’utile, l’agréable à l’ins- tructif ? “On travaille à l’école sur le civisme, d’où l’idée d’impliquer les enfants dans la réalisation d’un fron- ton intégrant la devise républicai- ne. C’est plus intéressant que d’en

sins. Les élèves de C.M.1, C.M.2 ont réalisé le dessin de fond qui servira de support.” Miracle technologique. Il existe une application numérique capable d’assembler tel un puzzle tous les dessins. L’école a sollicité ensuite l’imprimerie Pika Print pour la réalisation du support. “Cela s’est fait avec l’accord de la commune qui a financé le projet.” Le jeu consistait ensuite à retrou- ver son ou ses dessins sur ce puzz- le géant installé et inauguré en juillet dernier à l’entrée de l’école. “Ce tra- vail a été mené durant toute l’année scolaire. C’est une façon comme une autre d’évoquer la citoyenneté” , pour- suit le directeur assez fier de cette belle œuvre collective. Quant aux enfants, ils ne sont pas près d’ou- blier l’expérience et cette leçon répu- blicaine. n

acheter un tout fait” , jus- tifie Louis Minary le directeur. Le projet va impliquer les 120 enfants. Au départ, chacun peut donner libre cours à son imagination pour exé- cuter un ou plusieurs dessins sur le thème : Liberté, égalité, frater- nité. “On s’est retrouvé avec près de 180 des-

Impliquer les 120 enfants.

Jacques Nicollier a acquis ce qui reste du moulin en 2010. C’est le premier Chaffoyard propriétaire des lieux.

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