La Presse Pontissalienne 205 -Novembre 2016

VALDAHON - VERCEL 34

La Presse Pontissalienne n° 205 - Novembre 2016

L’étang du Breuillez à

Un joyau naturel préservé dévoilé BREMONDANS Espace naturel sensible L’étang du Breuillez à Bremondans est un espace naturel sensible. Un sentier d’interprétation d’1,2 km a été créé pour découvrir la richesse naturelle du site qui abrite notamment un papillon menacé.

Bremondans (à 10 minutes de Valdahon).

François Dehondt explique à la présidente du Doubs que le Mélibée, espèce de papillons rares, vit ici.

D évoiler les secrets de la nature sans les mettre en danger, voilà l’objectif du sentier de la zone humide de l’étang du Breuillez à Bremon- dans. Un sentier d’interpréta- tion d’1,2 km - ouvert à tous -

dévoile la richesse naturelle du site grâce à un cheminement piétonnier suivant les berges de l’étang rendu accessible depuis l’installation de 700 mètres de pontons sur le marais. “Il fau- dra effectivement veiller à ce que le site soit respecté” commente

Brigitte Taillard, maire de Bre- mondans. Inauguré vendredi 21 octobre à la lumière des couleurs autom- nales, le sentier de l’étang du Breuillez, situé à 1 km du vil- lage, est magnifique. Il fait par- tie “des 18 espaces naturels sen-

sibles du département” rappel- le Christine Bouquin, présidente du Département, collectivité qui a financé à 80 % l’investisse- ment (137 000 euros hors taxes). La communauté de communes de Pierrefontaine-Vercel a appor- té également sa contribution et voit dans l’étang du Breuillez un avantage touristique avec un autre site sensible qu’est la pelouse sèche d’Hautepierre-le- Châtelet. Sur 1,2 km du tracé, des bornes d’interprétation apprennent aux piétons la gestion de la faune piscicole de cet étang “créé en 1982 et ouvert à la pêche depuis 1984” rapporte Emmanuel Gul- laud, président de l’association de pêche. La seconde borne dévoi- le la spécificité floristique “avec la molinie qui est une grande herbe aux feuilles raides et dres- sées, spécifique aux prairies humides” témoigne François Dehondt, directeur du Conser- vatoire botanique de Franche- Comté. Derrière ces herbes se plaît une espèce de papillon menacée : le Mélibée. “Nous avons une immense responsa- bilité de le préserver ! Il y a un enjeu de préservation autour de

humides, sont expliqués sur les trois autres bornes. Les écoles pourront utiliser le lieu comme outil pédagogique. “Nous avons réalisé ici une belle réalisation loin des doctrines sectaires…de certains partis politiques” lâche Albert Grosperrin, président de la communauté de communes et maire de Vercel, village voi- sin. Aux promeneurs de bien prendre garde à ne pas bous- culer cet écosystème si fragile et magnifique. n

ce papillon. Bremondans recueille la plus importante colonie de Mélibées en France” poursuit le conservateur. Des comptages seront régulièrement organisés par les spécialistes pour éva- luer la santé de l’espèce. Pour assurer la conservation des prairies humides, et donc du papillon, des bois ont été cou- pés et débardés grâce à des che- vaux de trait comtois. La vie des libellules, de la couleuvre à col- lier, de grenouilles, d’arbres com- me le tremble, le genévrier com- mun, ou de la flore des prairies

Sur 1,2 km de sentier autour de l’étang, 700 mètres de pontons pour découvrir la zone humide de l’étang du Breuillez.

E.Ch.

VALDAHON Environnement Cure de jouvence pour l’étang de la Lièze Creusé en 1882 pour acheminer l’eau nécessaire à l’alimentation des locomotives à vapeur, le réservoir dédié à la pêche est vidé pour travaux.

C’ est un écrin de verdure proche du centre de Valda- hon encore méconnu de nom- breux habitants. L’étang de la Lièze, bassine de 3 280 m 2 , est pour- tant un endroit prisé par les pêcheurs, promeneurs, jusqu’aux hérons. Des espaces de pique-nique, un abri, et

même des toilettes sont à disposition. C’est d’ailleurs la seule retenue d’eau de Valdahon, gérée par l’amicale de la Lièze qui alevine et entretient l’espa- ce. Mais depuis septembre, les mètres cubes d’eau et la tonne et demie de poissons ont disparu. La Lièze est à sec : “Nous l’avons vidé pour réaliser

Municipalité et pêcheurs devant l’étang de la Lièze vidé.

craindra les baisses de niveau. Pour la mairie, ces travaux sont bud- gétés (déjà 200 000 euros provision- nés). Une façon de valoriser un patri- moine original : “Ce réservoir a été creusé vers 1882-1883. Il acheminait l’eau nécessaire à l’alimentation des locomotives à vapeur jusqu’aux châ- teaux d’eau de la gare de Valdahon par le biais d’un système de canalisations. Lors de la seconde guerre mondiale, les troupes d’occupation ont aménagé cette retenue pour l’utiliser comme pis- cine. Des barres et des échelles ont été scellées dans les parements, un esca- lier et un petit plongeoir ont été

construits” relate Colette Lombard. Le sol est d’ailleurs une dalle béton. En 1985, l’association de pêcheurs a été créée. Elle obtient de la mairie l’auto- risation de réhabiliter et d’utiliser les installations. Quant à l’origine du nom “Lièze”, Ber- nard Savoy, trésorier de l’Amicale, a son idée : “le plan d’eau se situant à proximité de l’emplacement de la vieille église qui en patois local se dit iglièse ou lièse, il prend le nom d’étang de la Lièze.” Les pêcheurs orphelins de leur plan d’eau jusqu’en 2018 pourront tou- jours poser leur bouchon à Bremon- dans ou à Étalans. n

des travaux de consolidation de la digue, de création d’un moine et de curage de la boue. Il y en a presque 80 centimètres au fond” relate Colette Lombard, adjoin- te à Valdahon, en charge de ce projet qui lui tient à cœur. Début septembre, une pisciculture a récupéré carpes (dont une de 17 kg), brochets, gardons, goujons. Ils revien- dront dans deux ans. “C’est la perte d’eau en raison de fuites qui nécessite ces travaux.Au lieu d’1,8 mètre au plus profond, on atteindra presque 2,5mètres grâce à l’enlèvement de la boue” explique Jean-Charles Calais, président d’en- viron 140 pêcheurs. L’été, la Lièze ne

Les poissons ont été pêchés en septembre. Ils reviendront une fois le chantier terminé.