La Presse Pontissalienne 205 -Novembre 2016

PONTARLIER 10

La Presse Pontissalienne n° 205 - Novembre 2016

CONSOMMATION 48 familles impliquées dans la région Haro sur le

gaspillage alimentaire ! À la vue des chiffres affolants liés au gaspillage alimentaire, quatre C.P.I.E. Dont celui du Haut-Doubs ont lancé un projet étendu sur six semaines intitulé : “Défi familles zéro-gaspi”. Quarante-huit familles vont se lancer dans l’aventure qui se déroule jusqu’à mi-décembre.

Agence Patrice BRISEBARD Norbert AMADRY

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L e but est clairement affiché : réduire à néant les déchets ali- mentaires qui pourraient être évités.Ainsi, grâce à des ateliers qui jalonneront l’avancée du projet, les familles apprendront à détermi- ner les portions justes, à n’acheter que l’essentiel, à cuisiner des restes et à stocker correctement la nourriture. Pour plus d’impact, elles visiteront des exploitations agricoles et maraîchères ainsi que des centres de valorisation des déchets. Lors de la soirée de présentation qui s’est tenue le 26 octobre au centre Pré-

val à Pontarlier, les familles intéres- sées par le projet ont pu exprimer leurs attentes quant à ce projet novateur et exposer leur propre parcours. Le constat est limpide : quelle que soit leur situa- tion (seule, en couple ou avec des enfants), les personnes ayant expri- mé leur volonté d’intégrer le défi sont déjà nettement engagées dans l’éco- logie et le recyclage. L’une d’elles par exemple, possède tout un système dans son propre jardin : les meilleurs déchets alimentaires vont aux poules, les moins bons aux vers de terre (qui nourriront les poules par la suite) et l’inutilisable

au compost. Finalement, le poids des déchets alimentaires de cette person- ne est déjà proche de zéro. Mais elle exprime son souhait d’en faire encore plus dans le zéro-gaspi, en préférant ne plus nourrir aussi grassement ses volailles avec tant de restes et apprendre à les réutiliser pour sa propre consommation. Pour Mathilde, 22 ans, il s’agit avant tout d’une démarche citoyenne. Cette jeune maman de deux enfants a pris conscience de ce monstrueux gâchis à la naissance de son aînée, il y a deux ans. “J’achetais toujours plus qu’il ne fallait, étourdie par la surabondance de produits proposés dans les immenses rayons des hypermarchés. Avec mon mari, nous avons décidé de cesser tout ça et progressivement, nous avons entiè- rement changé nos habitudes. Finies les énormes quantités dont une trop grande partie terminait dans la pou- belle. Maintenant, j’ai toujours mes sacs à graines dans mon cabas, me confie-t-elle en sortant de sa besace deux petits sacs en tissu.Ainsi, je n’achè- te que ce dont j’ai besoin, en magasin bio uniquement. Et je fabrique tout moi-même, du pain aux yaourts, en passant par les gâteaux du goûter et

Quelques chiffres-clés : Le gaspillage alimentaire en France et par an : l 20 kg de déchets alimentaires encore utilisables par personne l Dont 7 kg encore emballés l 1,3 million de tonnes de nourritures jetées l 400 euros de nourriture par foyer de 4 personnes sont jetés à la poubelle l 38 kg de nourriture consommable sont jetées chaque seconde. l 1,3 milliard de tonnes sont jetées ou perdues dans le monde l Cela représente 1/3 des aliments produits sur la planète l 1 milliard de personnes pourraient être nourries avec les déchets consommables annuels de l’Europe.

Source A.D.E.M.E. et ministère de l’Agroalimentaire

jet sont assez variées et tournent toutes autour de l’écologie, de l’éthique mais aussi de l’économie. Munies de leur programme d’animations et de leurs tableaux sur lesquels elles devront noter leurs achats et leurs déchets, les familles ont pu débuter le projet avec la ferme intention de le mener à bien. Rendez-vous le 13 décembre pour la soirée de clôture afin de connaître les résultats de leurs efforts. n M.R.

les compotes. D’ailleurs, j’en fais beau- coup lorsque les fruits commencent à se gâter dans la corbeille. Hors de ques- tion de les jeter ! Idem avec les légumes qui font des soupes délicieuses ! Mais même si je n’ai qu’une poubelle par semaine, j’aimerais arriver à ne plus en avoir du tout. C’est pour ça que je participe à ce projet : apprendre à ne rien jeter et aussi, faire profiter mes proches des trucs et astuces que je vais assimiler. Il me tarde de commencer.” Les raisons de se lancer dans ce pro-

Mathilde et sa famille se sont lancé ce défi d’atteindre le zéro déchet. Réponse le 13 décembre.

INDUSTRIE

Initiative La navette Schrader fait les yeux doux aux Bisontins

Du lundi au vendredi, elle fait l’aller-retour Besançon-Pontarlier. Un confort et un gain d’argent pour les salariés bisontins. Une solution pour résoudre des problèmes de recrutement pour la plus grande entreprise pontissalienne.

ponsable des achats. Il habite Besançon. L’idée du covoiturage a de sui- te recueilli un écho positif au sein de la direction qui met à disposition la voiture, paie l’en- tretien, l’assurance. Aux sala- riés de gérer entre eux le coût du gasoil : “L’idée est venue de mon directeur des ressources humaines de l’époque, retrace Jean-Philippe Bolmont, prési- dent de Schrader. Dans notre bassin d’emploi, le recrutement demeure problématique. Nous sommes contents de l’avoir mis en place car cette navette offre un moment de convivialité et de mixité. Tout le monde peut l’uti- liser à condition d’habiter le Grand Besançon. J’en avais assez de voir des salariés venir à pied ou en trottinette depuis la gare” indique le responsable qui a, un temps, demandé que la navet- te Mobidoubs s’arrête devant l’usine. Peine perdue. Grâce à ce dispositif, ouvriers et cadres se côtoient. “On ne par- le pas que boulot mais cette proxi- mité permet d’échanger entre les différents services” rapporte Sébastien, chef d’atelier.Marous- sia, au service commercial, a de suite été “attirée par ce service.”

C e matin-là, le Fiat Scu- do 7 places a quitté à 7 heures le centre-ville bisontin, sous le brouillard, pour une arrivée sous le soleil pontissalien. Cela ne s’invente pas : il fait toujours “meilleur” dans le Haut-doubs diront les chauvins. Pourtant, une partie des 500 salariés de Schrader habite à Besançon ou dans son agglomération. Un choix ou une obligation. Depuis deux ans, les salariés bisontins qui ne travaillent pas en 3 x 8 ont la possibilité de prendre place dans la voiture grise siglée Schrader qui les transporte de leur domicile à leur lieu de travail avec un arrêt à Saône pour ceux résidant sur le premier plateau. Ce vendredi, c’est Gonzague, responsable informatique chez Schrader, qui a conduit Romain, Emmanuel, Sébastien et

Maroussia jusqu’à la capitale du Haut-Doubs. À 18 h 15, date du départ, un autre prendra le volant pour redescendre vers la capitale comtoise. “La navette offre un confort de trajet. Le matin, cela ne me dérange pas de conduire mais le soir, je pré- fère qu’un collègue prenne le volant…On se repose ou on dis- cute” convient le conducteur du jour.

L’entreprise pon- tissalienne a mis ce service en place il y a deux ans dans l’optique de fidéli- ser ses employés ou d’en attirer d’autres. “Déjà 80 000 kmont été réalisés par la voiture. Pour ma part, je suis à 700 allers-retours” ana- lyse Emmanuel Gardot-Pyot, res-

Sur une idée du D.R.H. de l’époque.

Les salariés Schrader font chaque jour l’aller-retour Besançon-Pontarlier avec la navette mise à disposition par la société. Ils paient le gasoil.

Seul bémol : le soir, certains attendent toujours un retarda- taire qui n’a pas terminé son travail. La navette sert aussi le midi pour les salariés sportifs voulant se rendre sur un ter-

rain de sport. Vérification faite auprès des salariés utilisateurs, les pneus de l’engin n’ont jamais crevé… L’image est “sauve” pour Schra- der, industrie spécialisée dans

la fabrication de capteurs de pression qui a réalisé 90 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 contre 70 millions deux ans plus tôt. n E.Ch.

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