La Presse Pontissalienne 204 - Octobre 2016

La Presse Pontissalienne n° 204 - Octobre 2016 35

l Population

Surtout des frontaliers

À la rencontre des nouveaux Touillonnais Attirés par le travail en Suisse, ils viennent d’un peu partout, s’installent d’abord en location avant de chercher un terrain pour s’établir durablement sur la bande frontalière. La relève.

Franck, Dominique et Vincent, tous les trois sont ravis d’avoir bâti à Touillon-et- Loutelet. Question d’ambiance.

“A ujourd’hui, on ne chan- gerait pour rien aumon- de” , apprécie Vincent venu avec femme et enfants s’installer au nouveau lotis- sement duTouillon en avril 2015.Après avoir trouvé un emploi en Suisse, il a débarqué en 2011 dans le Haut-Doubs. Le début d’une nouvelle vie. En loca- tion sur Métabief puis Pontarlier, il se stabilise. “On a commencé à prospec- ter du terrain à bâtir avec l’envie de se rapprocher du Mont d’Or et de la fron- tière, si possible dans un petit village.” Les recherches aboutissent finalement au Touillon oùVincent et sa compagne se sentent immédiatement chez eux. “On se plaît bien dans ce village. Mes parents habitaient dans le secteur qui ne m’attirait pas forcément quand j’étais plus jeune. Les choses ont bien chan-

gé” , reconnaît l’épouse pas gênée de se rendre tous les jours à son travail sur Pontarlier. Une technique comme une autre pour éviter les bouchons. Originaire de Seine-et-Marne, Domi- nique a également trouvé chaussure à son pied dans cette commune plutôt

te quelques mois. Même lotissement, même statut fron- talier, même génération, ces nouveaux arrivants partagent pas mal de points communs. Ils ont la pêche, l’envie. S’il n’a pas encore goûté aux joies de la paternité, Franck, 30 ans, deux chats, a quitté en couple sa Haute-Saône il y a quatre ans. Cap sur les Hôpitaux- Neufs où il résidait jusqu’en août der- nier avant de s’installer ici. “Avec un peu de recul, j’étais loin de penser que la montagne me plairait autant.” Tous au Touillon donc. n

discrète. Il évoque même “une agréable découverte. C’est tout sauf un village mort.” Son déménagement de la région parisienne procède d’un rapproche- ment familial. À partir de quoi, direction la Suisse pour le travail. “On tenait aussi à s’installer sur le haut” , poursuit ce fan de lamontagne qui a pris pos- session de sa nouvelle demeure depuis tout jus-

Le sculpteur qui voit la vie en bois l Travail du bois Une large palette Touillonnais pure souche, Claude Vuez embellit son temps libre de retraité en sculptant toutes sortes d’objets et d’animaux en bois.

“Tout sauf un village mort.”

l Économie

Près de 5 millions de boîtes par an

Les emballeurs du mont d’or L’activité bat son plein au sein de l’entreprise Tosseri, le principal fabricant de boîtes à mont d’or où travaillent 22 personnes en haute saison.

talière, E.B.T. peine parfois à recruter du personnel. “Cette année, on peut compter sur une équipe d’ouvriers moti- vée et très sérieuse” , apprécie Virginie Tosseri. En 2015, le chiffre d’affaires s’élève à 2,1 millions d’euros. La bonne santé de la filière mont d’or dont les volumes sont passés de 450 à 5 000 tonnes en 25 ans a posé des conditions favorables. Encore fallait-il saisir l’opportunité et se donner les moyens de suivre l’évo- lution des besoins. La maison Tosseri n’a pas hésité à investir pour trouver des solutions techniques performantes pour augmenter la production en quan- tité et en qualité. Cette dynamique a permis d’automatiser un certain nombre de tâches et de mettre ainsi au point des machines spécifiques dédiées à la découpe, à l’assemblage, à la sérigra- phie des boîtes. Le site a aussi fait l’ob- jet de plusieurs extensions notamment avec la construction de la partie scie- rie et l’aménagement de la place de stockage où sont entreposées les grumes. Unematière première composée à 100% d’épicéa comme le stipule le cahier des charges de l’A.O.P. mont d’or. La fabri- cation des boîtes de mont d’or requiert du bois d’excellente qualité où l’on puis- se par exemple extraire des targes sans nœud pour garantir la qualité de la boîte qui se décline toujours en quatre formats : mini, moyen, familial et à la coupe. Quand la production du mont d’or arrive à son terme fin mars, on continue toujours à travailler chez Tos- seri. L’activité consiste alors à prépa- rer la saison suivante avec les opéra- tions de tri, découpe, tranchage, séchage et impression de tous les composants des boîtes qui seront prêts à l’assem- blage à l’arrivée dumont d’or nouveau. Un vrai savoir-faire. n

L a plus grosse entreprise du vil- lage a été créée en 1974 par Constant Robbe-Grillet. Le grand-père deWilliam et Fabri- ceTosseri, actuels dirigeants, travaillait à l’époque avec son épouse et le couple fabriquait environ 50 000 boîtes par an. Le fondateur transmet en 1979 les commandes à sa fille Mireille et son gendreAlbert Tosseri. La seconde géné- ration entreprend de moderniser peu à peu l’outil de production. L’activité se développe et nécessite le renfort de deux salariées saisonnières à partir de 1980.Albert Tosseri prend la direction

de l’entreprise trois ans plus tard. La production s’élève alors à 350 000 boîtes par an. La troisième génération pointe le bout de ses mains travailleuses en 1986 avec l’arrivée deWilliamTosseri. Il est rejoint par son frère cadet Fabrice en 1990. L’entreprise familiale passe en S.A.R.L. au 1 er janvier 1993. La société Emballage Bois Tosseri (E.B.T.) fabrique aujourd’hui près de 5 millions de boîtes et emploie 22 per- sonnes dont 9 saisonniers de septembre à finmars. Comme beaucoup d’acteurs économiques situés sur la bande fron-

Claude Vuez est un sculpteur très éclectique.

À 78 ans, Claude Vuez qui est déjà le doyen du village se porte comme un charme. Ce fils d’agriculteur né dans une ferme au Touillon est toujours resté fidèle à son pays. Il y a gran- di, bâti sa maison, fondé une famil- le. Son parcours professionnel est assez diversifié. “J’ai d’abord tra- vaillé dans une carrière. Puis j’ai changé d’orientation pour exercer commemoniteur d’auto-école” , détaille

plus sérieusement à la sculpture après la retraite.” Ciseau à bois entre les mains, rien ne l’arrête. Sa palet- te est très large. Elle s’étend des reproductions animalières aux objets du quotidien et aux personnages. Bêtes à poils et à plumes remplis- sent les étagères d’exposition en pri- vilégiant la faune sauvage et domes- tique locale et quelques écarts exotiques. Lors d’un séjour au Cap-d’Agde, il tombe sous le charme d’un couple de totems indiens exposés dans le hall de l’établissement où il résidait. “J’ai demandé aux propriétaires si je pouvais les photographier sous toutes les coutures.” De retour dans l’atelier installé dans la remise à bois qui jouxte sa maison d’habita- tion, Claude Vuez reproduit les deux totems. Il affiche aussi un penchant pour les morilles en bois. Ses sculp- tures sont travaillées dans diverses essences : coudrier, orme, frêne, tilleul, hêtre…La voiture à échelle avec sa mécanique, ses roues cerclées, illustre la précision du geste et le souci de véracité d’un sculpteur qui ne vous laissera pas de bois. n

celui qui terminera son parcours comme can- tonnier aux Hôpitaux- Vieux. Ce qui n’était pas pour lui déplaire lui qui apprécie la vie au grand air et ne se prive pas de faire son bois de chauf- fage. La forêt est son élément. Quand il n’est pas pris par ses activités de bûcheronnage, il s’em- ploie à récupérer des souches, des branches aux formes insolites. “J’ai toujours travaillé le bois et je me suis mis

La forêt est son élément.

En pleine saison, l’entreprise E.B.T. emploie une vingtaine de salariés.

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