La Presse Pontissalienne 203 - Septembre 2016

La Presse Pontissalienne n° 203 - Septembre 2016 7

l Ressources humaines Trois réunions d’ici la fin de l’année Patrick Genre ouvre la porte au dialogue social À la demande des représentants syndicaux, le maire de Pontarlier est disposé à instaurer davantage de dialogue social dans le projet de mutualisation des services.

P atrick Genre, le maire de Pon- tarlier va mener à son terme le schéma de mutualisation. Il ira au bout de ce vaste pro- jet démarré il y a cinq ans, de moder- nisation de l’action publique et d’op- timisation des organisations communale et intercommunale. Mais il ne veut pas brusquer les choses. “Nous devons

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trouver des leviers pour être à la fois plus économes et plus efficaces. L’ob- jectif à terme est d’avoir un mode de fonctionnement plus efficient. Un des leviers est cette mutualisation qui se fait par étapes” dit-il. Le plus délicat pour Patrick Genre est de faire adhérer le personnel des deux collectivités à cette fusion nécessaire

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faire des points d’étape avec les représentants syndicaux. L’objectif est d’éviter le conflit social. “La mutualisation pro- voque des questionne- ments pour 5 à 7 % des agents.Mais la très gran- de majorité du person- nel est faiblement impac- tée. Les 4/5 èmes des collaborateurs restent dans les mêmes services même s’ils doivent chan- ger de locaux” insiste l’élu qui, pour autant, ne cherche pas à minimiser l’impact que la réforme peut avoir les fonction- naires territoriaux. “Effectivement, certains

matique par exemple sont déjà regrou- pées). Pour cela, il doit donner du “sens” à ce projet qui s’achèvera en début d’année prochaine avec la fin de l’ins- tallation de deux nouvelles directions : la D.I.T.E. (direction ingénierie et tran- sition énergétique) dont les bureaux seront à la mairie, et de la D.M.O. (direction des moyens opérationnels) qui sera localisée dans les locaux de la C.C.G.P. aux Grands Planchants. À terme, elles auront un rayonnement communal et intercommunal. La pre- mière aura en charge les investisse- ments et les projets, et la seconde la gestion du quotidien. On assiste donc à un regroupement des ressources humaines des deux col- lectivités. De part et d’autre, les per- sonnels doivent apprendre à travailler ensemble, à s’adapter à la nouvelle organisation et parfois même, à de nou- velles fonctions. Un changement désta- bilisant pour certains agents, qui est source parfois de crispations et de ten- sions. C’est précisément ce contre quoi s’érige le syndicat C.F.D.T. qui a accep- té de valider le nouvel organigramme lors du comité technique de juin à la condition que le maire instaure un dia- logue social. Message reçu pour Patrick Genre. Le maire qui est aussi président de la C.C.G.P. a présenté le projet aux prin- cipaux concernés. Il reçoit régulière- ment des agents dans le cadre d’en- tretiens individuels, et s’est engagé à

des services de la Ville et de la Com- munauté de Communes (N.D.L.R. : les directions générale, financière, infor-

“Des ques- tionnements pour 5 à 7 % des agents.”

agents vont changer d’attribution et d’activité. Je veux rencontrer à nou- veau ceux qui sont hésitants. Je vais réunir à trois reprises d’ici la fin de l’année la commission de suivi. Je me suis engagé à ce qu’on évalue cette nou- velle organisation sur le terrain. Si nous nous apercevons qu’un des aspects de la nouvelle organisation ne fonc- tionne pas, nous n’attendrons pas pour le rectifier” détaille l’élu. Il aurait pu envisager de supprimer des emplois dans la construction de ce projet de mutualisation qui se fait finalement à moyens humains constants. n T.C.

Patrick Genre : “La très grande majorité du personnel est faiblement impactée.”

l Politique

L’avis de l’opposition Le personnel souffre d’un manque de reconnaissance

S’ils ne sont pas vent debout contre la mutualisation en cours, les élus de l’opposition municipale en contestent la méthode qui déstabilise les ressources humaines. L e mal-être des agents munici- paux ne surprend pas l’élu d’op- position Gérard Voinnet (Pon- tarlier Écologie). Il est lié, selon un agent qui n’en demandait pas tant. “J’aurais souhaité que l’on prenne conscience qu’il ne s’agit pas d’une armée en campagne, mais d’agents qui savent ce qu’est le service public, qui comme ce fut le cas récemment. “On demande beaucoup aux agents sans toujours reconnaître leur travail” regret- te Gérard Voinnet.

lui, à l’absence de dialogue dans un chantier de mutualisation des moyens entre la ville de Pontarlier et la com- munauté de communes, qui en aurait davantage besoin. “Les méthodes par- ticipatives sont inconnues à la Ville de Pontarlier. La réorganisation est faite sans concertation. La direction se met dans une position difficile d’affronte- ment avec le personnel, alors que c’est le dialogue qui permet d’améliorer les choses” observe le conseiller munici- pal qui assiste au Conseil d’hygiène, de sécurité et des conditions de tra- vail (C.H.S.C.T.). La mutualisation se traduit parfois par des changements de postes imposés par la hiérarchie à

Karine Grosjean (P.S.), est également soucieuse de la condition actuelle des ressources humaines. Si elle estime que la mutualisation engagée va dans le sens de l’histoire, elle ne souhaite pas que cela se fasse au détriment du bien-être au travail des agents. “La question n’est pas simple concède l’élue. Lamutualisation doit nous faire gagner plus d’efficacité. Sur le fond, c’est une bonne chose, mais cela ne doit se faire dans la souffrance pour le personnel.” Karine Grosjean s’interroge sur les limites du système qui promet de main- tenir une qualité de service rendu au public, avec des moyens qui auront tendance à diminuer. n

savent comment il est organisé et qui atten- dent de la reconnais- sance” poursuit l’élu. La reconnaissance tient parfois à des détails mais qui ont leur importance. C’est par exemple un oubli fâcheux lorsque lamai- rie omet de mention- ner sur un carton d’in- vitation, à côté du nom des élus, celui du fonc- tionnaire territorial qui a porté le projet

“La réorganisation est faite sans concertation.”

Karine Grosjean et Gérard Voinnet de l’opposition municipale sont vigilants sur la manière dont la majorité gère la mutualisation (photos archives L.P.P.).

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