La Presse Pontissalienne 203 - Septembre 2016

PONTARLIER : LE MALAISE DES FONCTIONNAIRES La Presse Pontissalienne n° 203 - Septembre 2016 L’ÉVÉNEMENT

Patrick Genre et ses équipes ont entrepris la mutualisation des services de la Ville et de la Communauté de communes du Grand Pontarlier en vue de rendre plus efficace le service public. Une évolution qui fait grincer des dents dans les services. Une pétition a été lancée. L’heure est aux discussions.

l Mutualisation Le personnel en première ligne La C.F.D.T. est prête à un éventuel bras de fer Le syndicat C.F.D.T. est parvenu à instaurer un rapport de force avec la municipalité. Il a obtenu qu’elle tienne compte de l’avis des fonctionnaires territoriaux concernés par la mutualisation des services de la Ville de Pontarlier avec ceux de la Communauté de communes.

L a mutualisation des services de la Ville de Pontarlier avec ceux de la Communauté de communes du Grand Pontar- lier ne passe pas inaperçue. Les grandes manœuvres ont démarré au sein de ces collectivités qui emploient au total près de 560 personnes. On assiste à un redéploiement des ressources humaines en fonction de la nouvelle organisation des services. L’opération se déroule sous l’œil vigilant des repré- sentants syndicaux qui savent à quel point les changements engagés ne sont pas sans conséquences sur le moral des personnels concernés. “Il faut savoir qu’un agent de la fonction publique territoriale est titulaire de son grade mais en aucun cas de son poste” rap- pelle Béatrice Schuh-Neff, secrétaire générale C.F.D.T. de la section de Pon- tarlier. Un fonctionnaire peut donc être muté d’un service à un autre “com- me un pion” sans avoir un mot à dire. Qu’importe qu’il perde des responsa- bilités dans l’opération, ou au contrai- re qu’il en gagne, il doit s’adapter. C’est bien ce que craint le syndicat majoritaire qui tire la sonnette d’alar- me après avoir eu connaissance de la souffrance de certains agents qui accu- sent le coup de la nouvelle organisa-

tion qui leur tombe dessus. “Nous avons l’impression d’être des pompiers de ser- vice. Chaque jour, on passe notre temps à éteindre le feu partout où on se dépla- ce. Des agents de toutes les catégories, et notamment des cadres viennent nous exprimer leur inquiétude. Certains sont en burn-out . C’est navrant d’entendre un agent animé par l’envie de s’inves- tir dans le service public nous dire qu’il n’attend plus rien de la collectivité. Nous avons actuellement un taux de syndication à deux chiffres” poursuit Béatrice Schuh-Neff. Si globalement

Béatrice Schuh-Neff, secrétaire générale C.F.D.T. rencontre quotidien- nement des agents en souffrance.

la mutualisation ne modifie pas ou très peu la mission des agents de base, ce n’est pas le cas pour les cadres inter- médiaires. Selon la responsable syn- dicale, ce malaise ambiant aurait pu être évité si la direction géné- rale et Patrick Genre, le patron des exécutifs de la ville de la C.C.G.P. avaient laissé davanta- ge de place au dialogue social en amont de ce projet élaboré dans les hautes sphères de la hié-

Ce que nous avons obtenu, c’est que les nouvelles directions soient mises en place et qu’on puisse les modifier en cours de route si on estime qu’elles ne sont pas efficaces. Il y aura des points d’étape réguliers. Nous voulons faire confiance à la mairie pour réussir cet- te mutualisation. Pour l’instant, nous lui laissons sa chance mais nous atten- dons des actes” se félicite Béatrice Schuh-Neff. Si la feuille de route n’est pas respec- tée, la C.F.D.T. est prête à lancer un appel à la grève. Le nouveau D.R.H. qui doit prendre ses fonctions à l’au- tomne aura du pain sur la planche. n T.C.

semble-t-il, d’instaurer un rapport de force entre le personnel et la direction. Fin juin, la C.F.D.T. a accepté d’ap- prouver l’organigramme des services en Comité Technique, mais sous condi- tion. “Nous avons demandé à ce que soit instauré un espace de dialogue. Une première rencontre est prévue le 9 septembre avec la municipalité. Ce sera l’occasion de faire remonter à la mairie le sentiment des agents et d’ob- tenir en échange des informations que nous pourrons communiquer. Il faut comprendre que les agents ne sont pas contre le changement. Ils veulent sim- plement être associés aux réflexions, ce qui n’a pas été le cas ces derniers mois.

rarchie avant d’être parachuté. En réaction à cette manière de faire, le syndicat a lancé une pétition dans les services pour “demander le report du projet et plus de dialogue social. Dans certains services, elle a été signée par 100 %des collaborateurs” remarque la responsable syndicale. Jamais jusque- là une telle action de revendication avait été menée dans les deux collec- tivités ainsi qu’au C.C.A.S. Selon la C.F.D.T., près d’une centaine de fonc- tionnaires territoriaux a signé le docu- ment. Bref, on n’est pas passé loin du conflit social ! Si la pétition n’a pas été suivie d’un mouvement de grève, elle a permis,

“Une pétition signée par 100 % des agents.”

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