La Presse Pontissalienne 203 - Septembre 2016

MOUTHE - RÉGION DES LACS 26

LaPressePontissalienne n° 203-Septembre2016

REMORAY-BOUJEONS Une troisième chaufferie Une commune pleine d’énergie positive Remoray-Boujeons privilégie depuis 2009 le bois- énergie pour chauffer ses bâtiments publics, ce qui lui vaut d’être reconnu jusqu’au ministère de l’Écologie. 43 000 litres de fioul sont économisés chaque année.

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L’ événement est presque pas- sé inaperçu. En novembre der- nier, Jean-Marie Pourcelot le premier adjoint s’est rendu au ministère de l’Écologie à Paris pour signer avec Ségolène Royal la conven- tion T.E.P.C.V. : territoire à énergie positive pour la croissance verte. Une

centaine d’autres collectivités était également signataire du document qui permet à la commune du Haut-Doubs de bénéficier d’une subvention de 50 % pour financer la troisième chaufferie bois communale de 30 kW dont le coût prévisionnel s’élève à 56 000 euros. “Elle sera mise en service dans les mois

Jean-Marie Pourcelot. Ce projet a été retenu par le Parc naturel régio- nal du Haut-Jura qui s’est engagé dans un Plan Climat Énergie ter- ritorial avec l’ambition de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2022. Six actions et neuf pro- jets ont finalement été sélectionnés à l’échelle du parc pour répondre à l’appel à projet T.E.P.C.V. lancé par le

ferie à plaquettes qui lui permet de couvrir les besoins de l’école. L’opéra- tion est une réussite. Elle conforte le maire Jean-Paul Vuillaume et ses conseillers à renouveler l’expérience à plus grande échelle avec une secon- de chaufferie au centre de Remoray. L’installation alimente un petit réseau de chaleur qui chauffe la plupart des bâtiments publics : mairie, auberge, bâtiment périscolaire, salle des fêtes, maison du patrimoine. “Cela représente en tout 2 400 m 2 chauffés au bois-éner- gie. On a aussi construit un hangar de stockage de plaquettes” , explique le maire assez satisfait de cette autono- mie énergétique. Cette stratégie permet à la commune d’économiser près de 43 000 litres de fioul chaque année. “On fait même des économies dans la gestion sylvicole des coupes. D’autres communes des envi- rons s’intéressent aujourd’hui à ce que nous avons entrepris ici depuis quelques années.” On n’a peut-être pas de pétro- le dans le Haut-Doubs mais le bois abonde. Pourquoi s’en priver ? n F.C.

à venir et servira à chauffer la salle des fêtes de Boujeons avec l’apparte- ment à l’étage du bâtiment” , souligne

Jean-Paul Vuillaume le maire et Jean-Marie Pourcelot le premier adjoint devant la chaufferie qui alimente le réseau de chaleur au

Une subvention de 50 %.

ministère en partenariat avec le Conseil régional, l’A.D.E.M.E. et la D.R.E.A.L. Franche-Comté. Cette belle reconnaissance valorise surtout une politique communale volon- tariste en matière d’énergie renouve- lable. Comme d’autres communes fores- tières du Doubs, Remoray-Boujeons ne manque pas de ressources en termes de bois-énergie. En 2009, la commune choisit de s’engager dans cette filière. Elle investit dans une première chauf-

centre de Remoray.

La restauration du grand étang touche à sa fin Les travaux sont en cours de finalisation sur cet ouvrage qui était sujet à de nombreuses fuites. L’étang deviendra même le support à un sentier à découverte sur le thème de l’eau. JOUGNE 300 000 euros de travaux

C omme tout projet qui pei- ne à aboutir, on aura entendu des vertes et des pas mûres sur cette méchante station de Métabief qui vide impunément cette réserve d’eau au mépris de tout respect de la faune piscicole pour satisfaire ses besoins en neige de culture. Construit au XIX ème siècle, ce grand étang servait à alimenter en énergie les tréfileries, taillanderies et autres usines métallurgiques implantées à la Ferrière le long de la Jougnena. Propriété de la commune de Jougne, cet ouvrage a été mis à disposition du Syndicat Mixte du Mont d’Or pour remplir en eau la retenue collinaire du Morond. Ce que l’on sait moins, c’est que les prélèvements sont réglementés par la Police de l’eau pour garantir la bonne santé de la vie piscicole de la rivière. Conséquences : les pompes d’ali- mentation du lac du Morond s’arrêtent automatiquement dès que la cote limite est atteinte.

La ponction “neige de culture” correspond à 0,4 % de la pro- duction annuelle de la rivière. La station remplit sa réserve au printemps et ce prélèvement n’est en rien la cause des varia- tions du niveau du grand étang. La Police de l’eau avait d’ailleurs demandé qu’une restauration du plan d’eau soit réalisée car cet ouvrage qui n’était plus entre- tenu depuis des décennies souf- frait de nombreuses fuites,causes des assèchements brutaux.

Commencés ce printemps, les travaux de restauration du grand étang de Jougne seront terminés fin octobre.

Le montant des travaux s’élève à 300 000 euros.

Restait à déterminer qui faisait quoi et comment régler la facture. “Il y a eu pas mal de discussions entre les élus de Jougne et la station. Cela a abouti à un accord de mise à dis- position gratuite de l’eau du grand étang sous réserve que la station en assure la gestion” , rappelle Oli- vier Érard, le direc-

teur de la station de Métabief. La commune et le syndicat ont finalement élaboré un projet de restauration patrimoniale et tou- ristique avec l’appui technique du Commissariat du massif du Jura. Un chenal a été creusé pour maintenir les zones

humides installées suite à la sédimentation des berges. Le chantier comprend aussi la remi- se en état des ouvrages hydrau- liques, le changement des vannes avec l’installation de dispositifs plus fiables pour gérer les crues et les étiages.

Le montant des travaux s’élève à 300 000 euros financés par l’État, l’Europe et le Syndicat mixte de la station. Le planning est tenu et la restauration devrait être achevée dans les délais, d’ici fin octobre. Il restera à termi- ner ensuite le parcours de décou-

verte axé sur l’hydrologie de montagne et l’histoire écono- mique liée à l’eau. Ce sentier qui fera le tour de l’étang compren- dra 7 tables de lecture. Il sera accompagné d’un livret de décou- verte ludique, le tout disponible à partir de mai 2017. n

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