La Presse Pontissalienne 201 - Juillet 2016

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n°201 - Juillet 2016

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La route des Sapins doit réinventer son avenir touristique LEVIER Les aménagements en décrépitude

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L a route des Sapins mériterait- elle encore les deux étoiles que lui attribuait le guide vert Miche- lin ? Pas sûr. Si son tracé reste identique, sa physionomie a bien évo- lué depuis la création de cet itinérai- re de 50 km qui relie Levier à Cham- pagnole en traversant les forêts domaniales de Levier et de la Joux. “La première version remonte aux années soixante-dix. Il existait déjà une route forestière qui a été élargie. Le projet comprenait aussi la création du parc à chevreuils au Rondé et plusieurs aires d’accueil agrémentées de bancs, tables et aires de jeux pour les enfants. Tout avait été réalisé par des entreprises du secteur. La signalétique se faisait sur des panneaux métalliques vert avec les indications écrites en blanc” , rappelle Claude Courvoisier, le maire de Vil- lers-sous-Chalamont. Les familles du secteur et d’ailleurs apprécient vite ces sorties dominicales en forêt. On est encore loin d’Internet et de l’offre pléthorique des activités actuelles. Les choses évoluent dans les années quatre-vingt-dix quand le dis- trict rural du plateau de Levier choi- superbe même s’il subsiste quelques lueurs d’espoir. Sentiers à l’abandon, belvé- dères qui se ferment, bords de route qui ne sont plus fauchés : cet itinéraire tou- ristique a perdu de sa

Claude Courvoisier pointe le site du Rondé sur lequel la communauté de communes C.C.A. 800 est prête à investir.

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sit de rénover en globalité les équipe- ments pour des raisons de mise aux normes. Les collectivités locales, l’O.N.F. et les conseillers généraux du Doubs et du Jura apportent leur contribution technique ou financière à cette remi- se au goût du jour. L’opération est lour- de avec le renouvellement du mobilier, une toute nouvelle signalétique, des totems pour signaler chaque aména- gement et toute la panoplie des sup- ports de communication.

Avec l’évolution des habitudes de consommation des loisirs, la route des Sapins perd peu à peu de son attrac- tivité. “Les comptages qui ont été effec- tués en période estivale montrent une baisse de fréquentation. Les gens ne font plus le linéaire dans sa globalité. Les circuits V.T.T. mis en place n’ont pas remporté un gros succès.” Pour cou- ronner le tout, à cette désaffection s’ajou- te la tempête de 1999 qui va causer des dégâts importants par endroits. L’aire aménagée de la Vessoye n’y survivra pas. Cette catastrophe va aussi transfor- mer les méthodes de travail. Devant l’ampleur des chablis, il faut travailler vite pour éviter que le bois mis à ter- re ne se déprécie. “On va perdre en qua- lité d’exploitation et il ne sera plus pos- sible de revenir en arrière. Il faut travailler vite et cela se fait forcément au détriment de l’entretien de la route qui est sale et souvent boueuse. Ces pro- pos n’engagent que moi” déplore Clau- de Courvoisier. À l’O.N.F., on fait aussi preuve de réa- lisme. “Dans le contrat 2016-2020, l’État impose à l’O.N.F. certains points impor- tants comme lamultifonctionnalité des forêts. Ce qui signifie que l’on doit

Les circuits pédestres le long de la route des Sapins souffrent d’un manque d’entretien.

répondre à différentes attentes : récol- ter du bois, protéger les ressources en eau, accueillir du public. La priorité dans les forêts de Joux et de Levier res- te la production. C’est vrai que les équi- pements touristiques deviennent obso- lètes et parfois hors d’usage”, noteMarc Nouveau, le directeur départemental de l’O.N.F. Depuis quelques années, l’entretien de la route des Sapins et des aires d’ac- cueil du public laisse à désirer. “Sur la partie Doubs, toutes ces questions font l’objet d’une convention entre la com- munauté de communes Altitude 800 (C.C.A. 800) et l’O.N.F. Elle s’appuie sur un budget partagé qui s’élevait autour de 30 000 euros par an. Face aux baisses de dotations, la communauté de com- munes a réduit considérablement sa participation. L’enveloppe globale a été divisée par deux et l’O.N.F. ne veut plus porter cette charge tout seul” , résume le maire de Villers-sous-Chalamont en charge du dossier au niveau commu- nautaire. La donne a donc changé. L’O.N.F. ne souhaite pas laisser les choses en l’état. “On travaille sur un schéma d’accueil à cheval sur les deux massifs forestiers. On a missionné une personne de l’O.N.F. pour établir un diagnostic et définir des enjeux, cir- conscrire les besoins. Ce dossier est pilo- té en amont d’une concertation enga- gée avec les partenaires locaux. Reste

à savoir s’ils sont prêts à nous accom- pagner. Tout dépendra des moyens que les collectivités voudront mettre en œuvre.” Pour sa gouverne, la C.C.A. 800 est prê- te à investir de façon plus ciblée qu’au- paravant. “On souhaite développer le potentiel du site du Rondé en achemi- nant par exemple l’eau et pourquoi pas en ouvrant un point de restauration. L’Office n’était, pour l’instant, pas trop emballé” , reprend Claude Courvoisier qui a bon espoir de trouver un terrain d’entente. Le docteur de la route des Sapins va bientôt examiner son patient. L’O.N.F. a déjà budgétisé son travail. “On espère que le plan d’action se concré- tise en 2017. L’O.N.F. prendra sa part mais ne pourra pas assumer seule tou- te cette attente sociale” , précise le direc- teur départemental. Autre point encourageant, le plan de paysage porté par les communes de Levier, Villers-sous-Chalamont, Ville- neuve-d’Amont et Arc-sous-Montenot. “Il faut voir ce plan comme un com- plément susceptible de renforcer cer- tains points forts de la route des Sapins. Je pense par exemple à la valorisation touristique du passage de Chalamont ou aux événementiels programmés en 2017 pour célébrer l’arrivée des bûche- rons canadiens en 1917 au Rondé et à la maison forestière du Chevreuil.” n F.C.

L’aire aménagée de la Vessoye n’a pas survécu à la tempête de 1999.

Sur certains belvédères comme celui de la Roche, il devient de plus en plus problé- matique de contenir la croissance des arbres qui commencent à boucher les vues.

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