La Presse Pontissalienne 201 - Juillet 2016

LE DOSSIER 20

La Presse Pontissalienne n°201 - Juillet 2016

l Athose

Au-dessus de la vallée de la Loue

La cabane “solidaire” est devenue touristique

Jean-Pierre Girard avait construit de ses mains une cabane pour loger sa sœur sinistrée après l’incendie de sa maison. Quelques années plus tard, Jean-Pierre Girard l’ouvre au public.

Athose, village surplombant la val- lée d’Ornans, Jean-Pierre Girard a ouvert en novembre dernier un espace insolite mêlant le charme de la cabane et le confort du gîte. Au pied d’un érable et d’un frêne, une mai- sonnette en bois supporte la cabane de 20 m 2 située à environ 4 mètres du sol. On y accède par un escalier en bois. Les premiers clients sont conquis, d’au- tant qu’un nouveau service est arri- vé : le bain nordique positionné sous le frêne, devant un champ occupé par des chevaux. Le bain à 37 °C attend les touristes venus pour une ou plu- sieurs nuits. “J’ai reçu des personnes de la région qui ont fêté leurs 40 ans, d’autres venus de Bretagne, d’Orléans. Si je me suis lancé dans l’accueil de touristes, c’est pour rencontrer des gens. Le côté économique vient après” résu- me le propriétaire. Il faut dire que la magnifique cabane réalisée de ses mains possède une his- toire peu commune. Elle est née à la suite d’un fait divers. Brigitte, sa sœur, voit sa maison partir en fumée suite

à un incendie. Elle se retrouve sans logis. “C’était un défi à relever que de construire cette cabane” se souvient alors le maître de maison. En trois mois, il dessine, pense et construit à 4 mètres du sol la cabane posée sur la faîtière du gîte. Aucune vis n’est plan- tée dans l’arbre. Sa sœur restera deux ans là, le temps de réparer sa maison. Désormais, les touristes en profitent. Les enfants peuvent se cacher dans les nombreux recoins, les parents se reposer au bord de la mare ou encore allumer un feu dans l’une des deux

Jean-Pierre Girard a construit la cabane entre un frêne et un érable à Athose.

cheminées. Les hôtes sont indépendants. C’est tout confort : lave-vaisselle, toilette dans la cabane, cuisine équipée dans le gîte,Wi-Fi et télé. Le petit- déjeuner est servi par le propriétaire : “Je le pose sur une petite table, les clients peuvent le prendre sur la terrasse ensoleillée.” Il en coûte 90 euros la nuit. Quatre couchages

Pour un cadeau, ou à la semaine.

Cabanes “L’Érable” 4, rue de Lavans 25580 ATHOSE Tél. : 03 81 60 03 02

sont possibles. La cabane ne bouge pas sauf en cas de gros orage. Une petite terrasse donne sur le champ et la val- lée. “On est dans le village mais un peu excentré” rapporte Jean-Pierre Girard,

labellisé gîte de France. Il reste quelques disponibilités cet été. À mi-chemin entre Besançon et Pontarlier, la caba- ne “L’Érable” est un havre de paix. n

La vie de château en toute convivialité l Aubonne À 15 minutes de Pontarlier Situé entre Besançon, la vallée de Loue et le Haut-Doubs, le château d’Aubonne offre l’assurance d’un séjour dans une résidence de charme qui fleure bon les saveurs campagnardes.

Les hôtes sont logés au premier étage d’une ancienne demeure du XVIII ème siècle. Véronique et son époux par- tagent le repas du jour avec les hôtes dans cet- te somptueuse salle de séjour.

F ermez les portables, oubliez le XXI ème siècle. Ouvrez les yeux et lais- sez-vous aller à contem- pler la jolie façade classée de ce château construit en 1760 sur commande d’un marquis bison- tin, AntoineMarguier d’Aubonne qui souhaitait en faire sa rési- dence d’été. Cette propriété a été rachetée en 1920 par Henri et Lucienne Lombardot. Lamai- son est restée vide pendant une trentaine d’années, le temps de la rendre habitable. “Ils étaient agriculteurs et exploitaient les terres attenantes au château.Mes parents ont repris l’activité puis

l’ont transmise àmon frère” , rap- pelle Véronique Chognard, la petite-fille d’Henri et Lucienne. Son projet d’ouvrir des chambres d’hôtes remonte au début des années quatre-vingt-dix. “Au départ, je pensais faire une fer- me-auberge mais après réflexion, j’ai préféré m’orienter vers une structure plus souple à gérer.” Une flexibilité toute relative qui consiste à s’occuper de trois chambres d’hôtes en partageant les repas du soir avec ses “pen- sionnaires”. Sans oublier de leur préparer le petit-déjeuner, le tout servi dans un superbe séjour qui n’est pas sans rappeler avec sa

vaste cheminée l’ambiance d’une résidence de chasse. Soucieuse de valoriser aumieux tout le potentiel local, la maî- tresse de maison propose à ses hôtes une série de petits guides d’excursion qu’elle a confec- tionnés elle-même. “On a la chan- ce d’être dans un coin tranquille à la croisée de plusieurs desti- nations touristiques intéres- santes : Besançon, les vallées de la Loue et du Lison, le Haut- Doubs, voire la Suisse” dit-elle. Avec vingt ans de recul, elle dres- se un bilan très positif de cet accueil en chambres et table d’hôtes. “Comme il n’y avait pas de restaurant au village et dans les alentours, c’était presque indis- pensable de proposer des repas. Sans quoi, je ne suis pas sûre que les gens viennent aussi faci- lement chez nous.” Ici, tout est fait maison. La propriétaire fait son potager, soigne poules et lapins et se ravitaille en viande sur la ferme rattachée au châ- teau. “Les gens sont souvent à la recherche de saveurs authen- tiques. Ils nous surprennent par- fois quand ils nous demandent si on peut leur préparer un pota- ge ou du pain au lait. Certains nous disent qu’ils apprécient le silence, le chant des oiseaux et même la couleur de la nuit” , s’en étonne encore Véronique Cho- gnard. L’option table d’hôtes n’est pas sans contraintes sur la vie fami- liale. D’où l’intérêt de pouvoir compter sur un conjoint coopé-

rant prêt à partager les repas avec les hôtes. Ce qui est le cas dans la famille Chognard. Pas question pour autant d’imposer ce rituel aux enfants. “Le pro- blème ne se pose pas car on vit dans la maison à côté du châ- teau.” Pour éviter la saturation et se donner aussi le temps de profiter de ses proches, elle ouvre ses chambres d’hôtes du prin- temps à la Toussaint. Comme partout, la durée du séjour s’est réduite et il faut aus-

si savoir jongler avec les réserva- tions de dernière minute. Les Belges qui com- posaient jadis le gros de la clientè- le étrangère par- tagent aujourd’hui la pole position avec les Alle- mands, les Irlan- dais… Loin du chemin de Com- postelle, Aubonne

“Des clients me demandent

est sur laVia francigena, cet iti- néraire à destination de Rome qui attire de plus en plus de pèle- rins faisant étape au château d’Aubonne. Si le cadre est cos- su, les tarifs restent très abor- dables au regard de la qualité de l’accueil. “Cela nous permet

de travailler avec une clientèle très sympa.” Au château d’Aubonne, l’avenir s’inscrit dans la continuité. Pas de nouvelles chambres en pro- jet. “Pour moi, dix places, c’est la bonne mesure.” n F.C.

Les chambres décorées dans l’ambiance des lieux donnent sur un joli parc.

du pain au lait.”

Chambres d’hôtes La Ferme du château 2, rue du Château - 25520 AUBONNE Tél. : 03 81 69 90 56

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