La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

l’événement

La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016

Haut-Doubs : où se concentrent les plus ricHes, où Habitent les plus pauvres

L’analyse des données croisées de la Direction générale des finances et de l’I.N.S.E.E. permet de localiser les communes où se concentrent les revenus les plus hauts. Logique, c’est dans le Haut-Doubs que le revenu médian par habitant est le plus élevé du département. Chiffre et analyse.

l Étude Le revenu médian par habitant Plus on s’éloigne de la frontière, plus les revenus baissent Les Hôpitaux, Jougne, Métabief, Rochejean sont parmi les 10 communes du Doubs qui comptent le plus de revenus élevés. Une moyenne évidemment liée à l’effet frontalier. D’autres parties du Haut-Doubs sont nettement moins bien loties.

A vec un revenu médian par unité de consommation (contrairement à “habitant”, “unité de consommation” est un concept qui tient compte du fait que les dépenses d’une famille ne sont pas exactement pro- portionnelles au nombre de personnes au foyer), c’est la commune des Hôpi- taux-Neufs qui arrive en tête du clas- sement des 592 communes du Doubs où les revenus de ses habitants sont les plus élevés. Aux Hôpitaux-Neufs, chaque “unité de consommation” per- çoit une moyenne de 2 799 euros par mois. La commune de près de 800 habi- tants est talonnée de près par sa proche voisine Les Hôpitaux-Vieux où le reve- nu médian par unité de consomma- tion atteint les 2 699 euros par mois. Sur la troisième marche de ce podium départemental, on trouve encore une commune du Haut-Doubs, du côté de Morteau cette fois-ci, avec La Chena- lotte (467 habitants) qui présente un revenu médian de 2 653 euros men- suels par “habitant”. Et juste après, suivent encore trois autres communes du Haut-Doubs forestier aux 4ème, 6ème et 9ème places avec respective- ment Métabief, Jougne et Rochejean. Toutes ces communes situées à quelques pas de la Suisse profitent évidemment de l’attractivité des salaires fronta-

liers. Dans ces communes, parfois plus d’un salarié sur deux travaille de l’autre côté de la frontière. Il est intéressant de noter que dans ce classement départemental, contraire- ment au même palmarès il y a une dizaine d’années, plus aucune com- mune de la périphérie bisontine n’ap- paraît avant quasiment la vingtième place. Les plus riches des communes de la couronne dorée bisontine (à l’ima- ge de Tallenay avec 2 326 de revenu médian, Montfaucon avec 2 322 euros, ou Châtillon-le-Duc avec 2 195 euros) arrivent désormais derrière ces com- munes du Haut-Doubs dont les habi- tants ont profité à fond de l’effet fron- talier qui a véritablement explosé avec l’entrée en vigueur des accords bila- téraux dès 2002.

lement de 68 % à Pontarlier du fait d’une plus grande diversité de popu- lation dans la capitale du Haut-Doubs. À titre de comparaison, seuls 59,9 % des ménages fiscaux sont imposés à Besançon, et 55,9 % à peine à Mont- béliard, le record “bas” étant détenu avec Bethoncourt où moins d’un ména- ge sur deux paie des impôts (48,5 %). Mais le Haut-Doubs a aussi ses contrastes et toutes les communes ne sont pas des bases arrières des tra- vailleurs frontaliers. Le constat est implacable : plus on s’éloigne de la frontière, plus les revenus baissent. Ainsi à Levier par exemple où le reve- nu médian par unité de consomma- tion n’est “que” de 1 630 euros ou à Boujailles où il tombe à 1 472 euros. C’est à Déservillers que les revenus sont les plus modestes dans le Haut- Doubs, avec un petit 1 462 euros. Corollaire de cette indéniable opulence de la plupart des communes du Haut- Doubs frontalier, le taux de pauvreté y est plus faible qu’ailleurs. On parle de taux de pauvreté quand le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian. Sur la commune de Doubs par exemple, le taux de pauvreté n’est que de 5,8 %. À titre de comparaison, ce taux de pau- vreté dépasse allègrement les 20 % des foyers dans certaines communes de la périphérie de Montbéliard

La commune de Jougne arrive à la 6 ème place du classement des 592 communes du Doubs avec un revenu médian de 2 575 euros mensuels.

ne plutôt riche et ville aux différences de revenus marqués), un Pays deMont- béliard et un Doubs central toujours à la traîne, et un Haut-Doubs fronta- lier qui désormais caracole en tête des classements des plus hauts revenus médians. Cette incontestable évolu- tion ne peut pas pour autant masquer que derrière les chiffres de la pauvre- té, aussi ténus soient-ils, il y a des réa- lités humaines beaucoup plus déli- cates. L’opulence apparente du Haut-Doubs frontalier ne doit pas fai- re oublier ces exclus de la croissance et du travail frontalier. n J.-F.H.

(Bethoncourt, Sochaux ou Grand-Char- mont par exemple). Dans la grande majorité des communes proches de la frontière, le taux de pauvreté ne dépas- se pas les 5 %. À Pontarlier, ce même taux de pauvreté est plus élevé, il atteint les 11,3 %. À Besançon, le taux de pauvreté est de 19,8 % tandis qu’il atteint 23,6%àMontbéliard. Lamoyen- ne pour le département du Doubs est de 12,3 %. Ces chiffres cachent une vraie dispa- rité géographique dans notre dépar- tement, qui s’est creusée au cours de la dernière décennie entre un secteur de Besançon assez contrasté (couron-

Cette richesse globale des habitants des vil- lages du Haut-Doubs pontissalien se traduit également par la pro- portion croissante du taux de contribuables. Ils sont en effet près de 80 % (79,2 %) des ménages payant l’im- pôt sur le revenu à Doubs, dans la proche périphérie de Pontar- lier. Cette part est seu-

Un taux de pauvreté de 11,3 % à Pontarlier.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online