La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

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La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016

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Les U.M.V. touchées par le ralentissement horloger VALLORBE Un chiffre d’affaires en recul de 20 % en 2015

La morosité économique mondiale affecte le fabricant de limes contraint de réduire de 10 % ses effectifs. Entretien avec Claude Currat, le directeur général des U.M.V. (Usines Métallurgiques de Vallorbe).

suisses.

L.P.P. : Avez-vous licencié du personnel ? C.C. : On a dû adapter nos capacités. On procède ainsi à des réductions de personnel depuis fin 2015 en privilé- giant les départs en retraite ou retrai- te anticipée. On était entre 300 et 320 et on a diminué la voilure de 10 %, soit une trentaine de postes non renouve- lés. Il n’y a pas eu de plan social. On a aussi arrêté de prendre des intéri- maires. C’est surtout le secteur fores- tier qui a été restructuré et aujour- d’hui il tourne à plein régime. On a recours à un jour de chômage partiel par semaine dans le secteur horloge- rie-bijouterie. L.P.P. : Craignez-vous une nouvelle dégrada- tion de la situation ?

“Face à la crise, on a dû adapter nos capaci- tés”, explique Claude Currat, le directeur général des U.M.V. L’entreprise appartient pour l’essentiel au groupe Somfy qui

L a Presse Pontissalienne : La lime reste toujours le cœur de métier de l’entre- prise ? Claude Currat : Tout à fait. On peut scin- Deuxième concours international de bûcheronnage O rganisé par la municipalité de Vallorbe et les U.M.V., ce concours se déroulera le 11 juin. L’an dernier, 25 concurrents étaient inscrits. Cette année, ils seront 38 venus de toute l’Europe. Champion du monde en titre, le Neuchâtelois Marc Rinaldi sera présent. Les participants disputent cinq épreuves alliant préci- sion et rapidité : changement de chaî- ne, coupe d’une bille de bois, abatta- ge d’un arbre sur une cible, ébranchage. Autour du concours, de nombreuses démonstrations en lien avec les métiers du bois seront présentées au public. Tavaillonneurs, levage de sangles, sculpture, escalade de troncs d’arbre. Le spectacle sera au rendez-vous. n

der la production en deux grandes familles avec d’un côté les limes à voca- tion forestière et agricole pour affûter des tronçonneuses, haches, couteaux… L’autre secteur concerne les limes de précision utilisées en horlogerie et bijouterie. Le volet forestier représente 55 % de l’activité, l’horlogerie-bijoute- rie 40 %. Les 5 % restants correspon- dent à des petits marchés de niche : râpes de maréchalerie, aiguisage des carres de ski, lutherie pour finition des instruments de musique, modélisme, secteur médical. L.P.P. : Êtes-vous pénalisé par le franc fort ? C.C. : Comme on exporte 94 % de la pro- duction, on est forcément impacté par le renchérissement de la monnaie suis- se. Dans le domaine forestier, on subit également l’impact des crises écono- miques en Russie où le rouble a dégrin- golé de plus de 50 %, au Brésil,Mexique et en Indonésie. Pour les limes de pré- cision, on est plus affecté par le ralen- tissement de la Chine. L.P.P. : Quel chiffre d’affaires avez-vous réa- lisé en 2015 ? C.C. : On était à 40 millions de francs suisses alors qu’on se situe en moyen- ne autour de 50 millions de francs

C.C. : On n’est pas trop inquiet même si on pré- férerait que cela reparte le plus rapidement pos- sible. L’économie mon- diale ne retrouvera pas son second souffle d’ici 2017. L.P.P. : Quelle stratégie adop- tez-vous face à la crise ? C.C. : Nous nous concen- trons sur deux axes prio- ritaires : l’innovation et le lean . On sort enmoyen- ne deux nouveaux outils par an. C’est nécessaire pour rester compétitif. On

“Une trentaine de postes non renouvelés.”

possède 70 % du capital.

tend également vers une production la plus fluide possible en simplifiant au mieux pour éviter les encours et finalement réduire les coûts. L.P.P. : Que représente ce concours interna- tional de bûcheronnage organisé le 11 juin ? C.C. : D’abord l’opportunité de se faire

connaître. C’est une façon de montrer à nos employés l’utilisation des limes. On invite nos clients. Pour le public, c’est la chance de voir des profession- nels qui participent à un concours. Ce genre d’événement assure aussi la pro- motion des métiers forestiers. n Propos recueillis par F.C.

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