La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

UN VILLAGE À L’HONNEUR

La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016 37

l Service

Six cabinets permanents

Le bonheur est dans la

Maison de santé L’offre de santé du plateau d’Amancey a trouvé son second souffle en centralisant ses composantes dans un bâtiment d’accueil où chacun apprend à travailler avec l’autre.

L a faisabilité et l’avenir d’une maison de santé se concrétise d’autant plus facilement quand elle s’appuie sur des profes- sionnels de santé prêts à se mobiliser pour pérenniser l’offre de soins sur leur territoire. Mieux vaut prévenir que guérir. Au début des années 2000, conscients d’un éclatement des habitudes de soins vers Levier et Ornans, les deux géné- ralistes d’Amancey soutenus par les cabinets d’infirmiers réagissent. “On tenait à préserver l’offre vis-à-vis de la population, ceci pour éviter la déserti- fication médicale” , rappelle le docteur Daniel Grimon qui accepte alors de s’investir dans la création d’un pôle médical à Amancey. Une manière com- me une autre de reproduire sur le plan sanitaire, ce qui a déjà été entrepris au niveau commercial, culturel ou spor- tif. À partir de là, le levier politique joue son rôle. La commune d’Amancey met à disposition une parcelle au cœur du nouveau lotissement. Puis c’est au tour de la communauté de communes d’Amancey-Loue-Lison d’assurer le relais en prenant la maîtrise d’ouvra- ge de la maison de santé. Premiers coups de pioche en juillet 2013 pour une mise en service effective en novembre 2014. “On est parti sur le principe d’une location vente avec créa- tion d’une association de gestion pour la répartition des charges” , indique Frédéric Vinai, dentiste et responsable de la maison de santé.

Le bâtiment de 600 m 2 de plain-pied accueille aujourd’hui deux médecins généralistes, un dentiste, un pédicu- re-podologue et deux cabinets infir- miers. Il abrite aussi deux salles de soins utilisées par différents vacataires, à savoir ostéopathe, diététicien, ortho- phoniste, sage-femme et psychologue. La médecine préventive y tient égale- ment des permanences le mercredi. “On n’est plus dans une logique de fonc- tionnement purement libérale. Il a fal- lu apprendre à travailler ensemble dans l’organisation générale : inves- tissement, dépenses, personnel…” , pour- suit Frédéric Vinai. L’association de gestion emploie par exemple trois agents d’entretien. Des emplois sont mutua- lisés au niveau du secrétariat, cour- rier, standard téléphonique. “Avec 18 mois de recul, on enregistre une pro- gression du chiffre d’affaires par rap- port à la situation antérieure même si cette évolution d’activité ne permet pas encore d’accueillir un troisième géné- raliste. Je pense que la maison de san- té a permis de retrouver la patientèle du plateau d’Amancey qui avait ten- dance à sortir du territoire” , observe Daniel Grimon. L’outil remplit donc son rôle. Il man- querait juste un ou deux bancs exté- rieurs, une optimisation des systèmes d’ouverture pour les personnes à mobi- lité réduite. Sans oublier une climati- sation dans un bâtiment qui aurait tendance à garder le chaud en hiver comme en été. n

Daniel Grimon généraliste et Frédéric Viani dentiste sont aujourd’hui installés à la maison de santé d’Amancey.

Passion nature à Amancey l Vie associative Association de découverte L’association de découverte et connaissance de la nature (A.D.C.N.) organise des conférences et sorties en lien avec la flore, la mycologie ou la taille des arbres fruitiers.

habitants présents chaque jour à Amancey” , poursuit l’élu en rappe- lant que les investissements inter- communaux ne sont pas tous concen- trés à Amancey. L’actualité, c’est bien sûr la nouvelle école intercommuna- le construite avec des bois de Bolan- doz et Montmahoux. “Ce bâtiment à énergie positive consomme environ 1 MWh par mois, soit 55 euros.” Der- nier sujet politiquement sensible, la perspective de fusionner avec les com- munautés de communes d’Ornans et Quingey, effective au 1 er janvier 2017. “On passera de 4 500 à 28 000 habi- tants. C’est un nouveau challenge. Il y aura sans doute des écueils à sur- monter mais il faut travailler dans l’objectif que chacun des trois terri- toires soient gagnants. On pèsera plus le débat public même si on va s’éloi- gner du centre décisionnel. Il reste à écrire notre projet de territoire.” . n F.C.

bon goût des poulets de ferme

Soucieux de gagner en autonomie et de s’af- franchir des distributeurs d’aliments, il inves- tit près d’1 million d’euros dans son élevage entrer 2008 et 2013. Le temps de réaliser un abattoir, un atelier de transformation, une mino- terie et de nouveaux bâtiments de production. “On maîtrise totalement le contenu de la ration composée à partir de douze ingrédients diffé- rents. On a gagné ainsi près de 15 % de consom- mation journalière. Tout provient de la région Franche-Comté même le soja qui entre pour 8 % dans la ration. On a entamé les démarches pour obtenir la certification Bleu Blanc Cœur axée notamment sur les Oméga 3.” Volailles d’antan est présent sur sept marchés entre Besançon et le Haut-Doubs. Il existe un point de vente sur place ouvert le samedi matin. Jean-Marie Bôle travaille aussi avec quelques restaurateurs, le réseau des fruitières, des asso- ciations de consommateurs et les “paniers fer- miers” de la maison de quartier de Velotte. L’en- treprise emploie sept salariés, soit 5,5 équivalents temps plein. “On produit 18 000 volailles par an. On a aujourd’hui un outil de travail très performant. C’est nécessaire pour amortir le coût du travail.” Toujours positionné dans une logique d’efficience, Jean-Marie Bôle estime que les marges de progression se feront dans le développement des produits transformés. Pour le reste, pas question de changer de recet- te d’élevage. Avec le poulet de ferme, rien ne presse. n

Chaque automne, l’association organise une sortie mycologique suivie d’une exposition publique.

A mancey centralise diffé- rentes activités sportives à dimension intercommuna- le comme le foot, le basket. On peut aussi y pratiquer le tennis, l’aïkido et d’autres loisirs. Créée il y a une quinzaine d’années par une poignée de passionnés, l’association de découverte et connaissance de la nature fédère une centaine de membres du plateau et des environs. “On organise deux exposés au prin- temps et à l’automne. Le prochain sera présenté par Danièle Petite qui évoquera le mélibé et les papillons de nuit” , explique Marie-Madeleine Baudin qui préside A.D.C.N. depuis cinq ans. Loin de vouloir s’assimiler à une société savante et élitiste, A.D.C.N. privilégie une approche pragma- tique et conviviale des secrets de la nature. Elle programme des séances

de taille des arbres fruitiers qui réunissent jusqu’à 50 participants. “On fonctionne souvent en partena- riat avec l’association Fossou. Cette association a réhabilité une vigne et un verger à Malans.” Le gros de l’ac- tivité s’articule toujours autour des sorties botaniques, 5 à 6 par an. Les- quelles sont parfois agrémentées de visites d’un monument, d’un musée, histoire de ne pas passer à côté de belles opportunités patrimoniales. “À l’automne, il y a la traditionnel- le sortie mycologique avec une expo- sition proposée sur le secteur d’Aman- cey. On fonctionne souvent en partenariat avec des associations d’autres secteurs géographiques qui nous apportent les espèces qu’on ne trouve pas chez nous.” A.D.C.N. col- labore aussi avec l’association bison- tine de pomologie et les Fruits de Courbet. n

Jean-Marie Bôle mise sur la diversité des produits transformés à base de volailles.

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