La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

36 UN VILLAGE À L’HONNEUR En passant par Amancey La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016 700 habitants Amancey, le bourg-centre qui rend bien des services Fièrement ancré au cœur de l Commune

son territoire, Amancey s’est doté d’infrastructures et de services que beaucoup d’autres bourgades plus importantes pourraient lui envier. Au cœur du plateau.

A près tous les efforts inves- tis pour préserver l’at- tractivité de sa commu- ne, Philippe Maréchal le maire n’a toujours pas avalé la couleuvre de La Poste Distribu- tion qui va transférer six facteurs d’Amancey à Ornans et ce, à par- tir du 21 juin. “Cela représente 2 % des emplois locaux. On a remué tous les réseaux, en vain. Six fac- teurs, c’est six familles et plein d’enfants scolarisés sur place. Réor- ganiser, cela ne signifie pas forcé-

ment fermer. On peut trouver des partenariats comme ceux établis dans le cadre de la future maison des services au public avec La Pos- te, le Trésor public, la C.P.A.M., la C.A.F. ou Pôle emploi. Ce disposi- tif sera opérationnel en octobre prochain.” Remonté comme une horloge, le maire rappelle à qui veut bien l’en- tendre le mépris de ces opérateurs numériques qui prennent en char- ge le déploiement de la fibre en zone urbaine et laisse les collec- tivités rurales dans l’obligation de financer ce service par le biais du syndicat mixte Doubs Très Haut Débit. “La communauté de communes a même été contrainte de mettre en place une technolo- gie radio pour compenser la cou- pure de la ligne en janvier dernier. Cette solution permet à 160 familles de rester connectées au haut débit. Il n’y a pas eu de rupture de ser-

vice. Ici, on est condamné à s’or- ganiser et à faire preuve de soli- darité.” L’élu qui préside aussi la commu- nauté de communes Amancey- Loue-Lison est très investi dans la défense de la ruralité. Il cite volontiers l’exemple d’Amancey où l’on avait déjà mis en place un S.I.V.O.M. en 1968 pour construi- re les bâtiments de La Poste et de la gendarmerie. Puis la commu- nauté de communes a pris le relais avec d’autres compétences. Elle a investi en 1999-2000 dans la créa- tion du pôle commercial. “On est la seule com’com du Doubs à pos- séder un centre commercial et une station-service. Sur un territoire comme le nôtre, c’est au politique d’insuffler la dynamique. On a une offre assez complète avec des com- merces, un salon de coiffure, un notaire, une banque et même un hôtel-bar-restaurant. La collecti-

vité construit les bâtiments puis les met à disposition des parte- naires par la vente, la location simple ou la location avec promesse de vente. On a procédé de la même manière avec la maison de santé.” Le bourg-centre abrite aussi une M.A.R.P.A. avec 18 logements, les locaux de l’intercommunalité, une maison des services avec crèche- halte-garderie, la bibliothèque intercommunale et les services administratifs du pays Loue-Lison. Pas peu fier de présenter ce qui se passe sur sa commune, Philip- pe Maréchal se réjouit de l’arri- vée du garagiste Romain Clerc qui va bientôt ouvrir son atelier et une station de lavage. Avec près de 700 habitants,Aman- cey compte plus de 300 emplois actifs. “Si l’on prend en compte 330 enfants scolarisés de la mater- nelle au collège, on se retrouve avec une population supérieure à 1 000

Philippe Maréchal devant l’une des dernières réalisations intercommunales, à savoir l’école intercommunale.

l Tourisme

Un belvédère méconnu

La reculée de Norvaux

l Volailles d’Antan

Un aliment maison

Pour se réconcilier avec le Convaincu de l’avenir de la volaille fermière, Jean-Marie Bole s’est lancé en 2009 dans la production avicole en circuit court. Il dirige aujourd’hui une entreprise de sept salariés.

S’ il n’a pas oublié la cuisine maternelle à base de produits fermiers, Jean-Marie Bôle s’est surtout juré de ne pas repro- duire les projets d’installation en volaille industrielle observés quand il était technicien à la chambre d’agriculture d’Auvergne. “C’est une région très diversifiée où j’ai beaucoup appris et découvert le milieu avicole. On peut se poser des questions quand on voit des gens qui ne consomment pas ce

qu’ils produisent pour les autres” , explique celui reviendra dans le Doubs en 1995 pour enseigner au C.F.P.P.A. de Châteaufarine. De quoi renforcer encore de solides bases en gestion. “Pour s’installer,mieux vaut aimer les chiffres” , estime Jean-Marie Bôle. Il amorce son projet en 1999 avec l’avantage de récu- pérer du foncier issu de l’exploitation tenue précédemment par ses parents àAmancey. “Je me suis d’abord installé à titre secondaire en continuant à exer- cer dans la formation jusqu’en 2003” , poursuit l’aviculteur qui opte pour des poules cou nu rouge, une souche rus- tique à la chair tendre tuée entre 120 et 140 jours.

Situé à quelques kilomètres du village, le belvédère offre une jolie vue sur la reculée de Norvaux.

“On produit 18 000 volailles par an.”

C e bout du monde entaille profondé- ment le plateau en direction de Fertans et de Cléron. Il est traversé par le ruisseau de Norvaux qui alimentait jadis de nom- breuses bâtisses utilisant la force hydraulique pour faire tourner les roues de moulins et actionner les martinets d’une taillanderie. L’arrivée de la fée électricité a sonné

le glas de ces activités. Il res- te aujourd’hui deux maisons encore debout au fond de la reculée. C’est aussi à Norvaux que naquit en 1758 Alexandre Besson qui fit une brillante carrière politique. Proprié- taire de nombreux biens en Franche-Comté, cet admi- nistrateur du département du Doubs,membre de la légis- lative, de la Convention des

Cinq-cents avait en gestion les forêts et salines natio- nales. Condamné à l’exil lors de la Restauration, il se réfu- gia secrètement à Norvaux, se cachant des visites des gen- darmes qu’il repérait loin à l’avance par le bruit des che- vaux dérapant sur les cailloux lors de la longue descente à Norvaux. La place centrale d’Amancey porte aujourd’hui son nom. n

Des poules nourries avec un aliment maison et qui grandissent en plein air.