La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

MOUTHE - RÉGION DES LACS 28

La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016

LES LONGEVILLES-MONT D’OR Tradition Lamontée des vaches comme si vous y étiez Une fois de plus, l’appel des alpages a résonné dans les fermes qui continuent à pratiquer cette tradition ancestrale. Reportage aux Longevilles-Mont d’Or.

P our rien au monde Hugues Rous- selet, l’un des deux agriculteurs concernés par l’événement, ne manquerait ce rendez-vous. “C’est une tradition mais aussi un temps de

convivialité dans un village qui a per- du de son identité rurale.” Autrefois, cet- te montée des vaches donnait lieu à de grands préparatifs avec lavage des bêtes qui étaient parées de superbes cloches.

Les bergers portaient le costume tradi- tionnel. Et le cortège se rendait au cha- let d’alpage dans la joie et la bonne humeur pour y festoyer toute la jour- née. Les Suisses sont restés assez fidèles au folklore. Cette dynamique nécessite une grosse organisation qui n’est plus à l’ordre du jour aux Longevilles-Mont d’Or. Ici, c’est l’intention qui compte. Le jour J après la traite du matin, les génisses d’Hugues Rousselet et de son voisin Nicolas Faivre du G.A.E.C. Gousson sont rassemblées au bas du hameau des Longevilles hautes. La veille, toutes les échappatoires pos- sibles ont soigneusement été barrées pour canaliser le troupeau. Bâtons en main, cinq solides gaillards ouvrent la marche, suivis de près par des génisses assez excitées à l’idée de ces vacances à la montagne qui dure- ront jusqu’en octobre, avant les pre- mières neiges. Quelques riverains sor- tent pour profiter du spectacle. “Onmonte une centaine de génisses et quelques vaches taries. Les veaux les rejoindront un peu plus tard” , explique au pas de course Nicolas Faivre qui coordonne la manœuvre à l’avant quand son collègue fait la même chose à l’arrière. La famil- le et les amis se font une joie de les accom-

pagner. Le soleil est de la partie, his- toire de rendre cette journée encore plus agréable. “Cela nous arrive parfois de

ve dans les alpages du Paradis, quelques centaines de mètres avant d’arriver au restaurant du Flocon et au domaine alpin de Super Longevilles. Le temps d’une pause bien méritée, meneurs et suiveurs se retrouvent, dis- cutent, boivent un coup. On rit, on se chambre un peu. Moment très attendu, la plupart embarquent dans la bétaillè- re qui va les acheminer au chalet du gros Morond où s’affairent déjà aux four-

monter sous la neige” , poursuit l’agriculteur. Après la première gros- se bosse, le troupeau s’assagit et suit assez docilement les meneurs sur la route du Mont d’Or. Le parcours s’achè-

L’association Bergers d’un jour.

Sous la houlette de cinq solides gaillards, le troupeau traverse le village un rien excité.

La montée se poursuit sur un rythme un peu plus nonchalant.

Hugues Rousselet fermait la marche sur son quad.

La délivrance jusqu’en octobre.

On touche presque au but.

Même s’il faut parfois courir pour rejoindre la tête du cortège.

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