La Presse Pontissalienne 200 - Juin 2016

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La Presse Pontissalienne n° 200 - Juin 2016

Ceux qui arrivent, ceux qui partent et Si le contexte ne semble pas aussi florissant qu’il a pu l’être, certains indépendants y croient encore et n’hési- tent pas à tenter leur chance, d’autres plient bagage quand les derniers commerces historiques, une poignée tout au plus, restent fidèles au centre-ville. Florilège. l Commerçants Quatre exemples

L’accord compétences- originalité au service du vin Le petit commerce fait encore des émules à Pontarlier. La preuve avec Arnaud Koenig, jeune caviste venu du vignoble jurassien qui a ouvert la boutique “Entre Terre & Verre

Coup de jeune à la boutique Paola Lucie Maire partage déjà un point commun avec le commer- ce qu’elle vient tout juste de reprendre : 26 ans d’existence, en espérant que la coïncidence perdure aussi longtemps.

L e magasin de fleurs Chabloz où il s’est installé avait passé le cap des 100 ans en 2007. Un beau terreau a priori, surtout quand l’on exerce dans le commerce du vin, comme c’est le cas pour ce jeune tren- tenaire qui a ouvert sa boutique le 9 avril. “Le démarrage est assez calme. Lamétéo tristounette n’arrange rien. C’est loin d’être catastrophique et je commence à avoir une bonne clientèle locale” , tem- père Arnaud Koenig. Originaire d’Arbois, B.T.S. viticole en poche, il a appris tous les facettes du métier en exerçant à différents postes : en vinification ou comme caviste dans le Jura, le Sud-Ouest et l’Yonne… “Arri- vé à 30 ans, c’est le moment d’y aller. J’y pense depuis longtemps.” S’il savait ce qu’il voulait faire, restait à déterminer l’endroit de son commer-

ce. Il a étudié plusieurs pistes dans la Drôme, en Normandie, à Besançon. Sa prospection s’est achevée à Pontarlier. “La ville est attractive. Il y a un certain pouvoir d’achat et j’ai eu la chance de trouver un emplacement bien situé avec une belle réserve à l’arrière.” Sans révé-

en bio ou en biodynamie. Le chimique, très peu pour son palais. Si l’on trouve de tout chez les cavistes, lui compte bien faire profiter de son expertise à ceux qui lui feront confiance. “Je suis d’abord passionné et ensuite commerçant” , sou- rit-il. Prometteur. Il propose déjà des dégustations gra- tuites le samedi et anime des cours d’œ- nologie le vendredi soir. “Ils ont lieu de 19 heures à 21 h 30 avec inscription au préalable. Je débute toujours par quelques explications sur la vinification et l’ana- lyse sensorielle en utilisant un coffret rempli de fioles aromatiques. On passe ensuite à la dégustation des vins du jour, le tout agrémenté d’amuse-bouches avec le souci d’accord mets-vin. Les partici- pants repartent toujours avec quelques

ler ses sources, il explique avoir eu vent de cette opportunité par connais- sance interposée. Loin de se croire en terre conqui- se, il n’a pas hésité en arri- vant à aller se présenter aux deux autres cavistes qui exerçaient déjà en vil- le. Travaillant en direct avec des petits produc- teurs, il privilégie des pro- duits élaborés dans le res- pect de l’environnement,

Loin de se croire en terre conquise.

Située en bas de la rue Vannolles, cette boutique au concept assez original alliant décoration et produits naturels Made in France ne fêtera malheureusement pas son second anniversaire. On remballe Chez Béné

rement écartée pour s’installer au bas de la rue Vannolles dans un local de 95 m 2 . “On est sur un emplacement assez visible. J’avais envie de créer un point de vente associant plusieurs familles de produits issues de l’aro- mathérapie, la cosmétique, les sen- teurs de la maison. Avec pour règle d’avoir uniquement des produits natu- rels fabriqués en France, si possible bio.” Ouverte en octobre 2014, la boutique Chez Béné séduit assez vite une clien- tèle réceptive à cette diversité de pro- duits vendus à des prix raisonnables. “On a ajusté l’offre au fur et à mesu- re puis on a aménagé une partie déco- ration. J’étais ravie d’avoir une super- clientèle.” Malheureusement en nombre insuf- fisant pour atteindre le seuil de ren- tabilité. “Je vais fermer à regret” , pour- suit Bénédicte avec le souci d’anticiper cette cessation. Comment explique-t- elle cet échec ? Par son positionne- ment, elle s’est retrouvée dans un contexte très concurrentiel. “Beau- coup d’autres commerces proposent des huiles essentielles et des senteurs de la maison. J’ai aussi ressenti un vrai coup d’arrêt à l’ouverture de Mai- son du monde. Cette franchise est aujourd’hui implantée dans les anciens locaux d’Intersport.” Face à ce mastodonte qui représente 4 ou 5 % du marché français de la décoration, le petit commerçant ne pèse pas lourd. “On a parfois l’im- pression de ne pas lutter à armes égales” , conclut celle qui est désor- mais disponible sur le marché de l’em- ploi. n

E lle y croyait bien sûr à sa for- mule, mais quand les affaires peinent à décoller, pas ques- tion de se mettre dans une situation trop compliquée à surmon- ter. “Je ne prends pas cela comme un échec mais comme une bonne expé-

rience” , estime Bénédicte. C’est forte d’une bonne expérience dans le com- merce qu’elle avait choisi de se mettre à son compte. Comme ses moyens ne lui permet- taient pas de viser un pas-de-porte dans la Grande rue, elle s’en est légè-

Ravie de reprendre la boutique où elle était déjà cliente, Lucie Maire se lance sans appréhension.

A vant de partager le même des- tin, la jeune Pontissalienne a pas mal voyagé. Titulaire d’un B.T.S. commerce international décroché au lycée Xavier-Marmier, elle est partie tenter sa chance au Canada où elle travaillait dans une boutique de sport à Montréal. “Une belle expérience qui m’a convaincue de continuer dans le commerce, la relation client.” Histoire d’affûter sa maîtrise de la langue anglai- se, elle migre ensuite en Irlande puis revient au pays des sapins. La Suisse

te.” Le feeling passe et après quelques essais, l’affaire aboutit. “Une transmis- sion sans souci. Elle m’a bien accompa- gné dans la reprise. On est allé ensemble rencontrer les fournisseurs. Elle n’est pas avare de conseils” , poursuit la jeune com- merçante qui tenait à conserver le nom historique du magasin. Une transition tout en douceur. Lucie Maire qui est installée depuis le 21 mai n’a pas prévu de tout chambou- ler. “Je garde les principales marques comme Nature Bijoux ou Je vole. J’en ajoute de nouvelles en phase avec les ten- dances actuelles comme Apara Bijoux avec des bijoux en silicone.” Elle déve- loppe aussi le rayon accessoires en pro- posant des sacs, foulards… Soucieuse de s’intégrer dans la vie com- merciale du centre-ville, elle a tout de suite adhéré à C.P.C. et à la carte Alti- tude. “Je pense qu’on a besoin d’être soli- daires. C’est quand même plus agréable de travailler en solidarité pour promou- voir l’attractivité du centre-ville.” Elle qui a déjà exercé dans des grandes villes s’étonne qu’on se plaigne autant des sou- cis de stationnement. “Ici, le parking, ce n’est pas un problème.” À méditer. n F.C.

n’attend qu’elle où elle trou- ve un emploi de représen- tante chez un grossiste dans le domaine du textile. “J’adorais ce job. On fai- sait beaucoup de prospec- tion en Suisse et en Fran- ce. Du coup, j’étais toujours sur la route, ce qui laisse parfois peu de temps pour le reste.” Comme une envie de faire autre chose. Et voilà qu’elle apprend que Christine Barre qui tient la boutique Paola cherche à remettre son affaire. “J’étais déjà sa clien-

“Ici, le parking, ce n’est pas un problème.”

La boutique Chez Béné est sur le point de mettre la clef sous la porte.

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