La Presse Pontissalienne 199 - Mai 2016

30 UN VILLAGE À L’HONNEUR En passant par les Combes Derniers La Presse Pontissalienne n° 199 -Mai 2016

l Territoire 280 habitants Les Combes Derniers : un puzzle à quatre communes Dans ce pays à forte identité agro-sylvicole, la mutualisation est une tradition historique qui se traduit par de multiples échanges et partenariats. En attendant la fusion politique.

L es médias nationaux pour qui une commune de 2 500 habi- tants s’apparente à un village, seraient sans doute bien empruntés de classer Rondefontaine, Les Pontets, Reculfoz et Le Crouzet. La population sur l’ensemble des Combes Derniers s’élève à 280 habi- tants. Est-ce le fait de l’isolement, d’un climat aussi rude sinon plus que dans la vallée voisine de Mouthe, toujours est-il qu’on a pris depuis longtemps l’habitude de se serrer les coudes aux Combes Derniers. Le culte de l’union se vérifie d’abord au niveau religieux avec une seule et même paroisse. “Le second élément fédé- rateur s’articule autour de la coopéra- tive laitière. Les différentes coops des Combes Derniers ont peu à peu fusion- né pour n’en faire plus qu’une” , note Claude Gindre,maire des Pontets. L’uni- té des Combes Derniers se décline aus- si sur le plan associatif et sportif.Depuis sa création en 1957, l’Union Sportive duTurchet fédère les quatre communes autour de la pratique du ski nordique et du célèbre marathon du Turchet dont on a célébré l’an dernier la 40 ème édition. “Cette course qui se dispute sur plusieurs distances attire entre 200 et 250 participants” , rappelle Guy Sca- labrino, le président du club. Sur le plan scolaire, il faudrait plutôt couper la poire en deux R.P.I., l’un tour-

Reculfoz, berceau de la famille Pasteur O n connaît assez bien les ori- gines de la famille paternelle de Pasteur par les archives du Prieuré de Mouthe. Des liasses rece- laient “un nid de Pasteur” dans cette région. Le premier Pasteur connu habi- tait Reculefol ou Reculefoz, devenu Reculfoz, village du Haut-Doubs situé à 1 020 m d’altitude : Nycolas ou Nyco- let Pasteur, signalé en 1450. Ces familles y labouraient la terre et y for- maient une véritable tribu. D’après le chanoine Musy, ils étaient probable- ment originaires de la région de Genè- ve, ou de la Savoie proche, peut-être de Seyssel ou du village voisin d’Usi- nens. La terre de Mouthe était lieu de mainmorte. À l’origine, le prieuré de Mouthe dépendait de l’abbaye de Saint- Claude. Mais vers la fin du XVI ème siècle, il avait été attribué aux jésuites du collège de l’Arc, près de Dole. Cela explique la direction prise par certains Pasteur de migrer dans le départe- ment du Jura. n

De gauche à droite, Paul Michaud maire du Crouzet, Sylvain Fievet maire de Rondefontaine, Sylvie Parent maire de Reculfoz et Claude Gindre maire des Pontets.

né vers Chaux-Neuve, l’autre vers Mouthe. Un peu à l’image du Val d’Usiers, les communes des Combes Derniers tirent l’essentiel de leurs revenus de la forêt. “Cela représente pratiquement 80 % des recettes.” Ajou- tez 10 % de D.G.F. et 10 % de locatif et vous aurez le profil simplifié, à quelques nuances près, des ressources budgétaires des quatre entités des Combes Derniers. “On a aussi un outil commun avec le Syndicat Intercom- munal des Combes Derniers qui emploie un agent pour faire le déneigement et l’entretien de la voirie. Le S.Y.C.O.D. s’occupe de la salle des fêtes, de l’ate- lier intercommunal où sont remisés deux tracteurs et du matériel de dénei- gement et de fauchage. Il gère aussi les biens paroissiaux, à savoir l’église et le cimetière.” Les quatre communes sont à la créa- tion du domaine nordique des Combes

Derniers géré aujourd’hui par la Com- munauté de Communes des Hauts du Doubs. “C’est le domaine familial par excellence. Il y a quatre pistes qui ser- vent de trait d’union entre les villages. On a aussi une piste de chiens de traî- neau.” A l’heure des communes nou- velles, tous les éléments semblent donc réunis pour fêter la naissance de la commune des Combes Derniers. “Ce projet a avorté l’automne dernier. Trois communes sur quatre étaient favorables sauf Le Crouzet. On s’était fixé comme préalable de partir à quatre et pas autrement” , justifie Paul Michaud, le maire du Crouzet. De par leur proximité avec le dépar- tement du Jura voisin, les Combes Der- niers avaient manifesté leur volonté de se rapprocher de Nozeroy à l’heu- re des réformes territoriales, mais leur avis n’a jamais été pris en compte. L’unité des Combes Derniers s’appuie

aussi sur une belle homogénéité pay- sagère qui a d’ailleurs servi de sup- port à l’élaboration d’une charte éta- blie en partenariat avec le Parc naturel régional du Haut-Jura. “Il s’agit d’en- courager des aménagements pastoraux et sylvicoles avec l’objectif de préser- ver les pré-bois et les murs de pierres sèches. Cette charte n’est pas un docu- ment opposable” , poursuit Claude Gindre. L’agriculture reste l’activité structurante des Combes Derniers où l’on retrouve encore huit exploitations. Dans cette logique, la Commune des Pontets avait fait l’acquisition en 1981 de l’alpage des Cornets situé près de Chez Liadet. “On s’est positionné sur l’acquisition de la ferme de la Chou- lette qui est contiguë à celle des Cor- nets.” Le Crouzet est également pro- priétaire d’un alpage de 15 hectares du côté de Foncine-le-Haut. n F.C.

l Restauration

Un an de recul

Perdue au fond des Combes derniers, cette auberge de montagne est exploitée par Stéphanie Hozette qui souhaite valoriser davantage l’authenticité d’un site jurassien à souhait. Chalet Gillard, le resto qui veut se faire un prénom

E lle y croit dur comme fer au potentiel de ce petit coin de coin de paradis jurassien. “C’est un lieu qui a vraiment une âme et qui doit être conservé dans son jus. Dommage qu’il soit trop ignoré” , déplore StéphanieHozet- te sans perdre confiance. La tranquillité des lieux et la beau- té des paysages ont déjà séduit bien des skieurs à la recherche d’espaces préservés des foules. Le livre d’or du Chalet Gillard est une vraie invitation à venir découvrir ce restaurant. Passionnée de cuisine, Stépha- nie Hozette a exercé dans dif- férents secteurs d’activité en France et en Suisse avant de reprendre enmai 2015 la géran- ce du Chalet Gillard qui appar- tient à la commune du Crouzet.

“A priori , il s’agissait au départ d’une grange d’amis sans eau courante ni électricité puis cela a évolué vers de la restauration.” La cuisine proposée “Chez la Steph” se veut à l’image du site : une cuisine de montagne à base de fondue, rœstis, tartines, tartes. Ici tout est fait maison. “Je cherche toujours à privilégier

force de proposer quelques ani- mations avec des soirées- concerts, contes, chorales. “J’ai aussi envie de travailler avec les associations du coin en organi- sant par exemple un vide-gre- niers ou un marché de produc- teurs locaux.” Dans un autre registre, plu- sieurs concerts sont déjà pro- grammés au Chalet Gillard avec les “Marie couche-toi là” pour la fête de la musique du 18 juin, les Nasty Habits le 23 juillet et “The Charles Ingalls” le 27 août. Après un an de service, Sté- phanie Hozette ne regrette rien. “J’ai trouvé mon point d’ancra- ge” , dit-elle. Le Chalet Gillard est ouvert midi et soir du mer- credi au dimanche soir en bas- se saison et du mardi au dimanche en haute saison. n

les producteurs locaux avec bien sûr du comté des Pontets, des salaisons sau- gettes, du pain de Rochejean ou encore des petits crottins de chèvre fabriqués à Fon- cine…” Soucieu- se de fait vivre le site, elle s’ef-

Une cuisine de montagne.

Stéphanie Hozette a trouvé son point d’ancrage au Chalet Gillard.

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