La Presse Pontissalienne 198 - Avril 2016

FRASNE - LEVIER - AMANCEY

La Presse Pontissalienne n° 198 - Avril 2016 31

EN BREF

La stabulation des temps modernes LEVIER 294 000 euros

T.N.T. Dans la nuit du 4 au 5 avril, le Haut-Doubs est passé à la T.N.T. Haute définition. Pour profiter de cette T.N.T. H.D., il faut, pour ceux qui ont encore une antenne râteau, soit un téléviseur H.D., soit un adaptateur T.N.T. H.D. (25 euros environ). Attention aux démarchages frauduleux. L’assistance de proximité pour la mise en place de l’équipement est assurée gratuitement par des agents de La Poste. Renseignements au 0970 818 818. Concert L’orchestre symphonique de Pontarlier fait son concert de printemps vendredi 8 avril à 20 h 30 à l’espace Pourny. L’orchestre jouera avec deux invités prestigieux, le violoncelliste bisontin Alexandre Castro-Balbi et un pianiste local, Benjamin Gallinet. Avec le premier, le 1er concerto pour violoncelle de Chostakovitch et avec le second le concerto pour la main gauche de Ravel et la ballade de Fauré. Tarifs de 7 à 20 euros selon catégorie. Gratuit pour les moins de 16 ans. Billetterie au 03 81 46 48 33. Impôts La Communauté de communes du Grand Pontarlier a décidé d’augmenter fortement les taux des impôts locaux. La taxe d’habitation et la taxe foncière font un bond de 12 % entre 2015 et 2016.

Le lycée agricole Lasalle à Levier vient d’investir dans un nouvel atelier pédagogique en phase avec le bien- être animal et qui met aussi les élèves dans les meilleures conditions d’apprentissage.

S i les bâtiments et les hommes ont changé depuis l’arrivée des Frères des Écoles Chrétiennes à Levier en 1866, les vertus fon- datrices sont toujours d’actualité. Elles se retrouvent dans cette nouvelle

construction. “Il s’agit d’un atelier au service des jeunes. Il a été conçu pour qu’ils puissent venir ici par envie et réaliser eux-mêmes leurs activités” , rap- pelle Philippe Marguet, l’un des ensei- gnants impliqués dans la gestion de la

Mise en service depuis septembre 2015, la nouvelle stabulation mise sur le bien-être animal et la fonctionnalité pédagogique. Un outil où l’on prend plaisir à travailler.

stabulation. Laquelle a permis de remettre en service l’atelier viande qui avait dû être fermé faute de disposer d’une structure adaptée. Les normes toujours les normes. “Nous avons pu relancer l’activité avec Franche-Com- té Élevage en prenant une quinzaine de vaches en finition. Elles sont soi- gnées presque sans concentrés, ni médi- caments car il s’agit d’abord de valo- riser les fourrages. On a en quelque sorte remplacé le vétérinaire par le bien-

aménagements sont envisagés en vue d’atteindre une certaine autonomie énergétique par l’installation de pan- neaux photovoltaïques. Le montant de l’atelier technologique s’élève à 294 000 euros avec une aide de 74 000 euros du Conseil régional dont une partie a aussi servi régler la cou- verture de la carrière équestre. “La stabulation s’inscrit dans un projet glo- bal initié en 2012 et qui comprend éga- lement la reconstruction de la forge vic- time d’un incendie et la transformation de l’ancienne grange de la ferme en gymnase” , complète Yves Duthoit, le directeur de l’établissement. De quoi conforter l’attractivité du lycée agri- cole où sont scolarisés aujourd’hui 290 élèves dont 80 % sont en internat. “Un petit lycée mais une très grande famil- le où l’on accorde beaucoup de place à la vie scolaire. On se situe entre 88 et 90 % de taux de réussite. C’est plutôt remarquable pour un établissement qui ne pratique aucune sélection d’entrée” , conclut le directeur. n F.C.

être et l’observation” , pour- suit l’enseignant. Comme un retour à l’essence même du métier. Dans cette étable des temps modernes, les bovins coha- bitent avec un troupeau d’ovins. En l’occurrence des moutons de race Suffolk. Cet atelier a été mis en pla- ce à Levier en 2007 suite à l’arrivée de Raphaël Far- rugia, enseignant-éleveur très impliqué dans la filiè- re ovine comtoise. D’autres

Remettre en service

l’atelier viande.

L’atelier technologique rassemble sous un même toit deux ateliers d’engraissement bovin et ovin.

Plaidoyer agricole en faveur du renard CHAPELLE-D’HUIN Prédateur du campagnol Producteur laitier, Michel Pritzy s’insurge contre le classement du renard en espèce nuisible dans un département où il pourrait s’avérer très utile contre les pullulations de campagnols.

L ui aussi a tout essayé pour ten- ter de limiter l’impact du rongeur qui fait des ravages dans les prai- ries du Haut-Doubs depuis des décennies. “En 1990 et 2000, on prati- quait les traitements chimiques à la bro- madiolone comme tous les autres agri-

par jeter l’éponge en 1997. Une année noire sur Chapelle-d’Huin où il ne res- tait plus une parcelle d’herbe épargnée. La plupart des agriculteurs du village ont suivi son exemple. “On a stoppé ce travail de bagnard qui multipliait les heures de travail et égratignait le bon sens paysan. On passait les rabots à taupinières en décembre pour prouver qu’il n’y avait pas de taupinières et on traitait vite pour éviter les contrôles.” Depuis, la charrue sous-soleuse utili- sée pour semer les appâts de blés empoi- sonnés rouille à l’air libre. Michel Prit- zy a favorisé la prédation domestique avec une dizaine de chats autour du bâtiment d’élevage. “On ne détecte plus la moindre trace de pullulation 500 m à la ronde.” Il a même testé le piégea- ge. Efficace sous réserve d’y passer un temps fou et d’œuvrer collectivement. “J’ai aussitôt arrêté quand j’ai piégé une hermine.” Si cette stratégie du laisser faire la nature n’a pas réglé la problématique campagnol sur Chapelle-d’Huin, elle n’est pas pire qu’ailleurs. “On n’a pas subi d’aussi grosses infestations. Les campagnols ont sévi l’automne dernier et on retrouve maintenant une situa-

culteurs victimes du campagnol. Mais les anciens nous ont fait remarquer qu’en agissant ainsi, on ne faisait qu’entrete- nir les pullulations. En plus, on est dans une zone assez bocagère qui n’est pas propice aux traitements” , rappelle ce producteur de lait à comté qui a fini

“Je ne comprends pas qu’on puisse classer nuisible un animal capable de se nourrir de milliers de campagnols chaque année”, déplore Michel Pritzy.

tion normale.” En 20 ans, il n’a jamais été en situation de déficit fourrager qui justifie l’achatmassif de foin ou de paille. “À la limite, j’adapte le nombre de vaches au rendement. Par contre, je ne com- prends pas qu’on puisse considérer le renard comme une espèce nuisible.” Et de se révolter alors contre ceux qui cau- tionnent cette décision.À savoir lemon- de la chasse et la F.D.S.E.A. dont il vient d’ailleurs de démissionner. “J’ai vrai-

ment le sentiment de ne pas être enten- du quand je milite en faveur de la pré- dation naturelle sur la problématique campagnols. Je souligne aussi que je ne suis pas contre le traitement si on est pris.Tout comme je ne pratique pas l’op- position systématique vis-à-vis des chas- seurs mais je regrette qu’on ne valide pas cette expérience de prédation natu- relle.” n F.C.

La charrue sous-soleuse utilisée pour semer les appâts rouille à l’air libre.

Made with FlippingBook - Online catalogs