La Presse Pontissalienne 198 - Avril 2016

MOUTHE - RÉGION DES LACS 30

La Presse Pontissalienne n° 193 - Novembre 2015

MÉTABIEF Bilan de fin de saison Une chute de 25 % du chiffre d’affaires à Métabief La mauvaise saison s’explique bien sûr par le manque de neige et la météo maussade. Les canons à neige ont assuré 2 millions d’euros de recettes. La station peut ainsi payer

le fonctionnement et le salaire des 138 personnes. Les futurs investissements ne sont pas remis en cause.

ments d’été. Ouverture de la station le 5 mai (les week-ends et jours fériés de mai, juin et septembre) puis tous les jours du 2 juillet au 28 août. En espé- rant le soleil cette fois… n E.Ch. le tremplin. l Forfaits Les prix n’augmenteront pas l’an pro- chain. Les projets pour 2017 l Restaurant, aménagements à Piquemiette, atelier Le Département du Doubs a confirmé son engagement pour la station. Dans les 5 ans à venir, 13 millions d’euros seront investis sur la station mais aus- si sur le tremplin de Chaux-Neuve. l Atelier “La priorité est d’agrandir l’atelier situé sur le front de neige pour entreposer le matériel et pour nos collaborateurs” annonce PhilippeAlpy. 1,3 million d’eu- ros seront investis. l Piquemiette Les 5 téléskis seront retirés et rempla- cés par deux télésièges débrayables. La liaison Piquemiette-Troupézy sera supprimée et remplacée par un télé- siège (au lieu de 45 minutes, il faudra 15 minutes pour rejoindre le Morond par Piquemiette). l Étang L’étang de Jougne bénéficiera d’une restauration écologique. l Étude Des études d’impact sur la faune et la flore sont menées. l Morond Un restaurant (et salle de rangement) sera créé au sommet du Morond. l Chaux-Neuve 1 million d’euros d’investissement pour

L a piste rouge de la Berche est - encore - tachetée de blanc. Mais cette fois, la saison de ski alpin est bien terminée depuis le 28 mars à Métabief.Au départ du télé- ski du Tertre, Gaëtan, Stéphane et Patrick, graissent, nettoient et ran- gent les cannes. Pour ces trois sai- sonniers employés depuis décembre par le syndicat mixte du Mont d’Or, il est temps de troquer la paire de chaus- sures de ski pour une autre activité, d’été celle-là. Stéphane sera berger d’alpage à Mouthe. Patrick, qui ter- mine sa 44 ème saison à Métabief, se consacrera à 100 % à son exploitation agricole. Gaëtan, originaire de Cham- pagnole, réalisera du marquage au sol sur les routes. À l’image de leurs 135 autres collègues employés par la station, ils ont assu- ré. Car la saison fut compliquée. Pour ne pas dire “déprimante”. “On n’a rare- ment eu une semaine sans une goutte de pluie” témoigne Patrick. Effective- ment, un seul dimanche ensoleillé de toutes les vacances fut comptabilisé : le 21 février. Pour mémoire, un week- end ensoleillé lors des vacances rap- porte 300 000 euros. “Il aurait suffi de deux week-ends ensoleillés pour être dans la moyenne des vacances d’hiver”

dit la station du Haut-Doubs. Réunis jeudi 31 mars à Métabief, les membres du syndicat mixte du Mont d’Or ont pris connaissance du bilan présenté par le directeur de la station. Sans surprise, le chiffre d’affaires final est en recul de 25 % par rapport à l’hi- ver précédent. Il s’établit à 3,01 mil- lions d’euros. “En clair, lorsque nous avons vendu un forfait cette année, ce forfait payait les frais de personnel, l’électricité, les différentes charges… mais pas l’amortissement” synthétise Philippe Alpy, président du syndicat mixte. Par rapport à la moyenne des quatre dernières années, la baisse du chiffre est de 7 %. Les professionnels de la montagne ont toutefois sauvé les meubles. Certes, il y a eu bien une polémique lorsque la station a préféré ne pas ouvrir unweek- end des 16 au 17 janvier afin de faire tourner à plein régime les canons. “Il faut un temps pour que la neige s’ag- glomère et soit travaillée ensuite” argu- mente Olivier Érard, le directeur. Cet- te solution fut visiblement la bonne : “Sans la production de neige de cultu- re continue du 14 au 22 janvier, les pertes auraient été très importantes (près d’1 million d’euros) puisque cette pro- duction a permis le maintien de l’ou-

Saisonniers à Métabief, Patrick, Stéphane et Gaëtan (de droite à gauche), nettoient et rangent le matériel. La saison d’alpin est terminée. Un hiver à oublier.

fement climatique : “Les 25 millions d’euros annoncés, c’est une enveloppe globale idéale. Pour l’instant, le Dépar- tement du Doubs s’engage à hauteur de 13 millions d’euros pour Métabief et Chaux-Neuve sur les cinq ans à venir” précise PhilippeAlpy. L’élu rappelle que malgré cette saison “catastrophique” niveau météo, le “petit équilibre bud- gétaire est réalisé.” Les contributions des collectivités devront donc financer les charges d’investissement dans leur totalité soit 1,15 million d’euros pour la dotation aux amortissements et 414 000 euros pour les intérêts d’em- prunt. Les canons à neige ont prouvé leur utilité : “Sans la neige de culture, nous n’aurions pu ouvrir qu’une semai- ne avant le 7 mars, ce qui aurait entraî- né de fortes pertes. 90 % du chiffre d’af- faires de l’hiver a été fait grâce à la neige de culture soit un rendement net de 2 millions d’euros.” Enmoins de 10 ans, les canons seront… amortis sachant que le coût de pro- duction est d’environ 2 euros par m 3 . “C’est bien la preuve qu’il fallait inves- tir. Il aurait fallu le faire 20 ans plus tôt” commente Florent Paquette, mai- re des Hôpitaux-Neufs, heureux de savoir que des investissements seront réalisés à Piquemiette.Les élus deMéta- bief, Jougne,Rochejean, des Longevilles- Mont-d’Or et des Hôpitaux-Vieux sont sur la même pente. Métabief prépare désormais ses vête-

verture jusqu’à la seconde vague de froid vers le 18 février” ajoute ce dernier. Fermée en décembre en raison d’une météo trop douce, la station a ouvert durant les vacances de février et ainsi pu sauver ce qui pouvait l’être. “Nous avons eu beaucoup de touristes dont de nombreux pour qui c’était leur premiè- re venue au ski” ajoute un profession- nel. Après la mi-février, des vagues de froid éparses ont permis à nouveau de fabriquer de la neige (230 000m 3 ) “per- mettant de sauver la saison et d’assu- rer 90 % du chiffre d’affaires” calcule le syndicat. Il aura fallu attendre le 3 mars pour voir enfin l’hiver arriver avec 60 cm de poudreuse puis des conditions optimales à partir du 7 mars avec l’arrivée du soleil. “Les chiffres réalisés en toute fin de saison sont excellents… Les skieurs locaux en ont profité” poursuit le direc- teur. Malgré ce mauvais hiver, Métabief a permis à 138 personnes dont 115 sai- sonniers de travailler durant trois mois sans recours au chômage partiel. Le taux de satisfaction de la clientèle par rapport à l’accueil et au service est “très bon.” Lorsqu’il y a de neige à “Méta”, les skieurs sont là ! Les saisonniers ont déjà pour certains d’entre eux rempilé pour 2017… Reste à envisager l’avenir ! Les mau- vais résultats n’enterrent pas les pro- jets à venir dans un contexte de réchauf-

Un seul week-end ensoleillé durant les vacances de février : le 21. Mars fut bien meilleur.

car le ski alpin apporte de l’attractivité à Mouthe. Reprendre la compétence ski alpin équivaut à reprendre les autres télé- skis, Chaux-Neuve par exemple” explique Jean- Marie Saillard, président de la communauté de com- L’avenir de la station est “le grand chantier à venir” MOUTHE Ski alpin Les remontées mécaniques de Mouthe ont pâti de ce mauvais hiver, occasionnant un déficit budgétaire. Des discussions sont engagées. La com’com botte en touche.

grâce aux canons à neige et au travail de l’équipe encadrante. “Nous nous sommes “démontés” tout l’hiver pour satisfaire la clientèle touristique. Nous y sommes parvenus mais nous regret- tons de n’avoir pas vu beaucoup de skieurs locaux” évoque Yves Maréchal, responsable de l’E.S.F. et membre de l’association de développement de la station. Huit personnes ont travaillé cet hiver à la sécurisation et à l’entretien des pistes. Près de 6 000 personnes ont été en contact avec l’E.S.F. Station fami- liale et de charme, Mouthe se pose les bonnes questions. Les réponses, elles, ne sont pas attendues dans l’immé- diat. n

S i le printemps fait éclore des perce-neige sur les pentes de ski deMouthe, il fait aussi naître des interrogations. Le devenir de la station de ski alpin en fait par- tie. Bien loin d’être menacées d’une fermeture en raison de ce mauvais hiver, les remontées mécaniques meu- thiardes gérées par une association de développement depuis plus de 12 ans s’interrogent. L’association doit faire face à un déficit alors que la saison dernière avait permis de dégager des bénéfices réinvestis dans du matériel

et dans la sécurisation des téléskis. Le mauvais hiver renverse la situa- tion. Des pourparlers se sont engagés entre la mairie (propriétaire des ins- tallations) et la communauté de com- munes qui a la compétence tourisme sur le territoire. L’enjeu : comment aider les investisseurs (privés) dans le maintien de cette offre touristique vitale pour le territoire ? “On fait déjà beaucoup de choses pour le ski alpin, rappelle le maire de Mouthe Daniel Perrin. Nous sommes propriétaires des installations et nous avons investi

22 000 euros dans le remplacement d’une canne à neige cette année. Il est difficile que nous fassions encore plus. L’avenir de la station ne peut se faire sans l’appui de la communauté de com- munes. C’est le grand chantier à venir” avoue-t-il. Problème : cette dernière gère le ski de fond, pas l’alpin. La com’com botte en touche : “Cela demande davantage de réflexions. Notre position est com- pliquée car notre communauté de com- munes est en voie d’extinction. Nous ne sommes pourtant pas insensibles

munes. Le sujet est d’autant plus chaud qu’un projet touristique est engagé à la source du Doubs par cette même collectivité. Le grand chalet de la P.E.P. compte sur l’alpin pour son offre en direction des scolaires. “Leur clientè- le vient à 80 % là-bas pour l’alpin” poursuit le maire. La station a toutefois sauvé les meubles

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