La Presse Pontissalienne 198 - Avril 2016

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 198 - Avril 2016

2

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Mosquée : le vendeur retire son bien

Fragilité Quelques licenciements par ici, une autre “charrette” par là, une entreprise qui se sépare de plusieurs dizaines de collabo- rateurs, une autre qui rapatrie ses ser- vices sur un site extérieur, des échos du dernier salon de Bâle plutôt négatifs… Il n’en faut pas plus pour que les premiers clignotants s’allument dans un Haut- Doubs si dépendant de ses voisins. La Suisse n’est plus, en ce printemps 2016, au meilleur de sa forme. Vu de France, nos voisins présentent des niveaux d’em- ploi à faire pâlir tous les statisticiens : le taux de chômage dans le canton de Neu- châtel a atteint les 6,4 % à fin février. On est bien loin des 10,5 % de chômeurs à la française. Mais trois mois aupara- vant, ce même canton de Neuchâtel pré- sentait un taux de demandeurs d’emploi un point inférieur, à 5,4 %. Bien que res- tant un îlot de prospérité au milieu d’un océan européen de marasme (Allemagne exceptée), la Suisse reste forcément dépendante des remous des principales économies mondiales, à savoir pour elle, des États-Unis, de la Chine et du Moyen- Orient. Si la croissance patine dans ces parties du monde qui habituellement tirent l’économie mondiale vers le haut, forcément que la Suisse va en subir les conséquences néfastes. Imaginons un seul instant les conséquences qu’auraient pour notre région une aggravation de la situation économique suisse au cours de l’année 2016. Le Haut-Doubs frontalier subirait ainsi un double “effet Kiss Cool” : le premier en voyant pointer sur les listes de Pôle emploi des dizaines (centaines ?) de travailleurs frontaliers que l’assurance- chômage devra prendre à sa charge. Le second en voyant se tarir la manne com- merciale suisse, et frontalière, qui fait vivre ici des centaines de personnes et prospérer les zones d’activités. Elle est bien là la fragilité d’un Haut-Doubs presque entièrement dépendant d’un voisin si confortable qu’on en arrive aujourd’hui à oublier que sans lui, notre région fron- talière s’apparenterait aux déserts indus- triels et commerciaux qui ont fleuri par- tout en France où l’industrie a décliné ou disparu. Il est sans doute temps que de ce côté-ci de la frontière on réfléchisse aussi, non pas uniquement à faire fructifier le pactole lié à ces bénéfiques échanges transfrontaliers, mais à repenser un nouveau modèle économique tourné peut-être égale- ment de l’autre côté, vers cette nou- velle région Bourgogne-Franche-Comté qui vient de naître. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Avril 2016 Commission paritaire : 0217 I 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, E.S.S.S., Maison de la réserve, S.D.I.S. 25, S.M.M.O., Polar, Vieux de l’Hôp.

l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’indemnité du maire

faire jaser à Ornans

S ylvain Ducret, le nouveau maire d’Ornans, savait qu’en soumettant au vote du conseil municipal l’augmentation de son indemnité et de celle de ses adjoints, il s’exposerait à des critiques. “Je l’assume complètement” dit l’élu qui ne se défausse pas. Le 23 mars, l’assem- blée communale s’est prononcée favorablement à une revalorisation d’environ 10 points de l’in- demnité du maire pour la fixer à 53 % de l’in- dice 1 015, un taux qui correspond à 2 014,77 euros bruts par mois. Celle des huit adjoints progresse dans une moindre proportion puisqu’elle glisse de 17 % environ à 19 % du même indice brut. “J’ai voulu être transparent et j’hérite de cette polémique. Je rappelle que si nous n’avions pas délibéré, mon indemnité aurait été fixée à 55 % de l’indice 1 015 conformément à la loi qui s’applique à chaque renouvellement d’assemblée. Ce débat produit une polémique stérile. Je le regrette” remarque Sylvain Ducret qui déroule une série d’arguments pour démon- trer que cette indemnité n’est pas volée. Il invoque notamment une charge de travail accrue du fait

de la création de la commune nouvelle d’Ornans qui s’est étendue à Bonnevaux-le-Prieuré (envi- ron 4 500 habitants au total), et sa disponibilité quotidienne pour cette agglomération et ceux qui y vivent. Mais dans un contexte social dégradé, où la classe politique cherche à retrouver une crédi- bilité auprès des citoyens, cette augmentation est maladroite. C’est plus la question du prin- cipe que le montant de la revalorisation d’envi- ron 380 euros bruts mensuels qui fait jaser dans la commune où sur Facebook germe l’idée d’une pétition contre cette décision. “Je trouve que c’est un très mauvais signe envoyé aux habitants d’Ornans et de Bonnevaux-le-Prieuré” déplore Jean-François Longeot. Conseiller municipal depuis qu’il a démissionné de son mandat de maire, le sénateur a voté contre la revalorisation de l’indemnité de Sylvain Ducret et des adjoints, se désolidarisant ainsi, sur ce point, de la majo- rité municipale à laquelle il appartient. “J’ai voté contre et j’ai expliqué mon vote. Ce n’était pas le moment de prendre une telle décision après deux mois de mandat. On ne peut pas deman- der des efforts à nos concitoyens et ne pas se les appliquer à nous-mêmes” estime Monsieur Longeot qui rappelle qu’il n’a jamais revalorisé son indemnité de maire d’Ornans de 1995, date de sa première élection, à janvier 2016, date de sa démission. Ce débat sur les émoluments du nouveau maire a pris une ampleur inattendue au point d’éclip- ser les autres points plus importants du conseil municipal du 23 mars où il était question des orientations budgétaires. Ornans n’est pas un cas d’école. Quelle que soit la commune, les élus sont attendus au tournant lorsqu’ils votent leurs indemnités. Comme le souligne Sylvain Ducret, le meilleur moyen pour éviter les polé- miques serait que la loi définisse le montant de l’indemnité des maires et des adjoints. n

Les musulmans de la mosquée Philippe-Grenier disposent d’une salle beaucoup trop petite pour pratiquer correctement leur culte.

L’ association cultuelle de la mosquée Philippe- Grenier devait acqué- rir les locaux d’une ancienne menuiserie rue Denis-Papin à Pontarlier afin d’y édifier une nouvelle mosquée devant remplacer l’actuel lieu de culte musulman situé aux anciennes casernes Marguet. Mais récemment, les res- ponsables de l’association ont eu la surprise d’appren- dre que le propriétaire de ces locaux avait décidé de reti- rer son bien de la vente. Le projet de construire une nou- velle mosquée à Pontarlier existe toujours, mais faute de disposer d’un lieu adé- quat, il faut désormais repar- tir de zéro. Conscient que le contexte actuel est peu pro- pice à ce genre de projet, le président de l’association cultuelle Naceur Benyahia temporise. “C’est compliqué, et d’autant plus en ce moment, reconnaît-il. Notre projet n’est pas de faire une mosquée pour faire une mos- quée, c’est de donner plus de place à nos fidèles. Les

femmes n’ont même pas de salle à elles.” Les quelque 200 fidèles qui viennent prier régulièrement à la mosquée de Pontarlier disposent d’à peine 80 m 2 pour pratiquer leur culte. La nouvelle mos- quée des musulmans de Pontarlier devait être amé- nagée sur deux niveaux com- posés de deux salles de prière d’au moins 300 places (hommes et femmes) et de deux salles de classe, d’une salle de réunion d’une capa- cité de 10 places, d’une bibliothèque et d’une mai- son individuelle divisée en deux logements, dont un réservé à l’imam. Le projet était ficelé, tout comme le plan de financement bien éta- bli. Les musulmans de Pon- tarlier ne désespèrent pas de trouver un nouveau lieu pour établir leur futur lieu de culte. “Nous ne voulons pas que ça soit dans un quartier popu- laire, mais dans la ville” ajoute Naceur Benyahia dont le souci d’ouverture et de trans- parence est intact, malgré cette récente déception. n

Sylvain Ducret regrette la polémique autour de son indemnité “qui me permet de faire correctement mon travail de maire”, son seul mandat.

Métabief : le Département réduit la voilure

“I l faut être pragmatique, il faut s’adapter aux contraintes budgétaires et se demander ce qui est vrai- ment nécessaire pour la sta- tion. À partir de là, on pourra dire à quelle hauteur nous sou- tiendrons la station” note Phi- lippe Alpy en tant que vice-pré- sident du Conseil départemental du Doubs. En tant que président du Syndicat mixte du Mont d’Or (S.M.M.O.) qui tenait sa conférence de presse de fin de saison le 31 mars (voir en page 30), il sait que la station aurait besoin d’un total de 24 millions d’eu- ros pour finir de mener à bien son grand projet de restructu- ration. Mais M. Alpy sait aussi que le Département qui est le principal contributeur du S.M.M.O. ne pourra pas déga-

ger une telle somme. “On sera plutôt sur un volume global de 13 millions d’euros au béné- fice du syndicat. Il est impos- sible pour le Département de contribuer à hauteur de 24 mil- lions et la priorité est désor- mais de rééquilibrer les choses entre les différents partenaires du syndicat”, notamment les communes concernées, et éga- lement la Région Bourgogne- Franche-Comté que Christine Bouquin compte bien solliciter lors de la conférence territo- riale de l’action publique (C.T.A.P.) au sein de laquelle se réuniront ce mois-ci les pré- sidents des Départements et de la Région. “Je n’imagine pas un seul instant que la Région ne nous soutienne pas pour poursuivre le développement de Métabief” commente Chris-

La restructu- ration du sec- teur de Pique- miette est la

prochaine priorité du syndicat mixte du Mont d’Or (photo S.M.M.O.).

tine Bouquin. Les priorités de la station ont été retenues : il s’agit de traiter désormais le secteur de Piquemiette. Dès cette année, le Conseil dépar- temental versera une aide de

fonctionnement de 670 000 euros au S.M.M.O. pour qu’il entame son pro- gramme de travaux, avec notamment la restructuration du domaine de Piquemiette, la

mise aux normes et l’extension de son centre d’exploitation et la mise en œuvre d’actions envi- ronnementales comme le plan de gestion de l’espace naturel sensible du Mont d’Or. n

Made with FlippingBook - Online catalogs