La Presse Pontissalienne 197 - Mars 2016

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 197 - Mars 2016

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La saison des grenouilles est lancée

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Hauts du Doubs et Mont d’Or-Deux Lacs font de la résistance

Fiasco Plus le sujet avance et moins on a l’im- pression qu’il y a un pilote dans l’avion. La réforme de l’intercommunalité tourne au fiasco. Au fil des réunions de la Com- mission départementale de coopération intercommunale (C.D.C.I.), le navire semble prendre l’eau de toutes parts. La dernière de ces réunions qui ras- semble les élus du département du Doubs chargés de plancher sur le redécoupage des communautés de communes a eu lieu le 5 février en préfecture. Face à un préfet qui semble dépassé par les évé- nements, tant il est compliqué pour lui de défendre de telles aberrations géo- graphiques et territoriales, la colère des “petits” maires est de plus en plus pal- pable. Avec cette réforme à marche for- cée - tout doit être validé à la fin du mois -, l’État souverain et lointain est en train de nuire gravement à la cohé- sion territoriale des départements car il monte, bien malgré eux, les élus locaux les uns contre les autres. Alors qu’ils ont depuis des années fait les efforts néces- saires pour saisir tout le bien des coo- pérations intercommunales au bénéfice des projets structurants de leur terri- toire, on va en “expulser” de force vers d’autres territoires, territoires qui eux- mêmes n’ont pas forcément envie ou intérêt de les accueillir. On assiste en ce moment à une décomposition violente du lien territorial dont les effets risquent d’être dévastateurs à long terme. Cette fameuse C.D.C.I. compte une trentaine d’élus locaux. Ce sont eux qui valident, ou non, le contenu de la nouvelle carte intercommunale soumise à eux par le préfet. Mais d’emblée, cette commis- sion s’apparente à un vrai déni de démo- cratie. Primo parce que tous les terri- toires du Doubs ne sont pas représentés en son sein et secundo, parce que cer- tains élus de la C.D.C.I. sont à la fois juge et partie. Certaines communes qui étaient candidates pour changer d’in- tercommunalité en ont fait les frais alors que leurs maires respectifs n’ont même pas voix au chapitre au sein de cette commission. Mais plus que cette paro- die de démocratie locale, c’est bien les conséquences de ce redécoupage aux forceps qui va traumatiser à long terme les cordiaux rapports de voisinage qu’en- tretenaient jusqu’ici la plupart des com- munes du Doubs. Cette loi engagée pour de basses tactiques politiciennes par le gouvernement provoque de réelles bles- sures. Il faudra sans doute beaucoup de temps pour les cicatriser. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré : David Aubry. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Mars 2016 Commission paritaire : 0217 I 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.R.I.C., M.J.C. des Capucins, P. Cormery.

L a dernière Commission départementale de coopération intercommunale (C.D.C.I.) qui s’est réunie le 5 février en préfecture a eu pour conséquence de fracturer encore plus le pacte de confiance entre l’État et les maires du Doubs. La colère des “petits” maires est encore plus palpable et les mariages de force que veut leur imposer le préfet agacent de plus en plus. La veille de cette énième réu- nion, les deux présidents des communautés de communes des Hauts du Doubs (Jean- Marie Saillard) et Mont d’Or-Deux Lacs (Gérard Dèque) ont expédié un courrier aux 29 dépu- tés de la nouvelle Région Bourgogne-Franche-

Comté pour leur redire leur désarroi par rap- port au projet de fusion de leurs deux com- munautés de communes qu’ils jugent “préci- pité” et parlent de “déni de démocratie.” “Précipiter cette fusion au 1 er janvier 2017 revient en somme à annuler les élections de 2014 au milieu du mandat. Et après on s’étonne que plus de la moitié des Français ne se dépla- cent plus aux urnes. On ne respecte même pas leurs décisions jusqu’au bout !” commente Jean-Marie Saillard, le président des Hauts du Doubs, qui ne cache pas son amertume. “La loi sur le cumul des mandats a été votée en 2014, mais elle ne s’applique comme par hasard qu’en 2017, à la fin du mandat des députés. Y aurait-il deux sortes d’élus ?” Sur les 29 députés à qui le courrier a été adressé, seuls deux ont répondu aux deux élus locaux. Les premières simulations comptables qui ont été présentées aux élus des secteurs de Mouthe et de Métabief ne les rassurent pas. “Ces simu- lations sont partielles, incomplètes, imprécises et n’affinent pas suffisamment les consé- quences de ce projet de fusion” insistent les deux présidents. En clair, personne ne sait encore si cette fusion aura un impact limité ou important sur les impôts locaux des contri- buables de ce territoire. “On en va pas bais- ser pavillon” termine M. Saillard qui espère, toujours, que leur appel à un report de la réforme soit entendu. En cohérence avec les souhaits des élus mécontents, la députée du Haut-Doubs Annie Genevard a rédigé une pro- position de loi visant à retarder l’entrée en vigueur des nouvelles intercommunalités.

Ce producteur ramasse ses nasses. Il possède un quota de pêche de grenouilles rousses de Franche-Comté.

D epuis

vendredi 26 février, les grenouilles rousses de Franche-

sont donc restées en activité et ont consommé plus d’éner- gie” émet le président des ranaculteurs. Piéger des grenouilles pour les revendre nécessite une autorisation des services de l’État. Les ranaculteurs francs- comtois produisent 1,5 mil- lion de grenouilles rousses revendues ensuite sur les tables locales sous l’appel- lation “grenouilles fraîches de pays”. Aujourd’hui, le syndi- cat demande davantage de quotas au préfet. Une gre- nouille se vend entre 40 et 50 centimes pièce aux restau- rateurs. C’est un mets qui reste coûteux…mais goûtu. Les chefs restaurateurs sont demandeurs de grenouilles rousses. Problème, les quo- tas sont stricts : “Nous allons avoir une rencontre auprès du préfet pour revoir cela” témoigne Jean-Pierre Vieille. 10 nouveaux producteurs viennent de rejoindre le syn- dicat. La filière s’organise et devient une interprofession. Malgré tout, il reste encore des pêcheurs non déclarés.

Comté peuvent être com- mercialisées dans les res- taurants du Haut-Doubs. “Nous avons publié le ban pour l’ensemble de la Franche-Comté qui ouvre la commercialisation qui devrait s’étendre jusqu’à mi-avril” avance Jean-Pierre Vieille, président du syndicat des ranaculteurs de Franche- Comté et Bourgogne. La pêche des batraciens a débuté “plus tôt dans la val- lée d’Ornans car le soleil et l’absence de vent ont été favorables. Pour le Haut- Doubs, il faut patienter quelques jours” explique un producteur. Les amphibiens quittent le bois pour retrou- ver les points d’eau et ainsi se reproduire. “Cette année, d’après les premiers retours que nous avons, les premières grenouilles semblent un peu plus petites que les autres années. Il y a plusieurs rai- sons : un été sec et un hiver assez doux. Les grenouilles

Jean-Marie Saillard, le président des Hauts du Doubs, se dit “amer” face à cette réforme territoriale qui précipite la fin de mandat de nombreux élus (photo archive L.P.P.).

Les Verts vent debout contre les Gravilliers

Un projet de construction de mosquée à Pontarlier

A lors que l’enquête publique relative à la création du “Lotissement 2” des Gravil- liers vient de se terminer, les élus verts de Pontarlier montent une nouvelle fois au créneau pour dénoncer ce projet. Pour eux, il y a deux problèmes. “Des fouilles ont été réalisées, on a découvert des vestiges mérovingiens. Nous estimons qu’il s’agit là d’un tré- sor archéologique qui aurait mérité d’être mis en valeur” remarque Claire Rousseau qui siège au conseil municipal. En dehors du volet patrimonial, les Verts s’interrogent également sur l’utilité de la future zone d’ac- tivité qui va cohabiter avec la zone de Bulle, portée par la commu-

nauté de communes Frasne-Dru- geon, et dont la commercialisa- tion a eu du mal à démarrer. “A- t-on besoin d’une zone à vocation économique à Pontarlier sachant que celle de Bulle, située à quelques kilomètres de celle des Gravilliers, n’est pas remplie ?” questionne l’élue qui aurait pré- féré que la priorité soit donnée à la création de logements sur Pon- tarlier. Enfin, selon les Verts, la création de cette zone augmente encore le risque qui pèse sur la ressource en eau. La poursuite de l’urbani- sation sur le secteur de l’Arlier qui couvre la nappe phréatique augmente la vulnérabilité de ce réservoir naturel.

L e projet est porté par l’association cul- tuelle de la mosquée Philippe-Grenier de Pontarlier. “Dans le but d’offrir à la communauté musulmane un meilleur cadre de pratique et de promotion de l’islam, l’association initie un projet d’achat et de construction d’une mosquée” confirme son président Naceur Benyahia dans un courrier envoyé à toutes les forces vives du bassin pontissalien pour les inviter à contribuer au financement de ce futur bâti- ment. Cette nouvelle mosquée serait édifiée dans un ancien atelier de menuiserie de Pon- tarlier. Le bâtiment cultuel doit être amé- nagé sur deux niveaux composés de deux salles de prière d’au moins 300 places

(hommes et femmes) et de deux salles de classe, d’une salle de réunion d’une capa- cité de 10 places, d’une bibliothèque et d’une maison individuelle divisée en deux logements, dont un réservé à l’imam. “Le coût du projet est de 700 000 euros, com- prenant l’achat et les travaux” note l’as- sociation. Le financement sera assuré par la contribution directe des musulmans qui soutiennent les actions de l’association et “la location de la maison située sur la parcelle permettra de financer les charges courantes.” Pour l’instant, les musulmans d’origine maghrébine de Pontarlier se réu- nissent dans des locaux qu’ils louent à l’intérieur des anciennes casernes Mar- guet, place Jules-Pagnier à Pontarlier.

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