La Presse Pontissalienne 195 - Janvier 2016

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 195 - Janvier 2016

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SANTÉ

Hôpital de Pontarlier Une cinquantaine de professionnels de santé formés à l’hypnoanalgésie L’hôpital de Pontarlier est précurseur avec une formation qui prépare les professionnels de santé au traitement de la douleur par l’hypnose. Parmi eux, il y a une majorité de sages-femmes.

D epuis cinq ans, des profes- sionnels de santé se forment à l’hypnoanalgésie à l’hôpital de Pontarlier. Dans le cadre de cours spécifiques, les étudiants apprennent à maîtriser l’hypnose com- me moyen de lutte contre la douleur

prévient le docteur Alain Girod. Lamoitié des sages-femmes de lamater- nité de Pontarlier maîtrisent aujour- d’hui l’hypnoanalgésie et sont enmesu- re de proposer une consultation hypnose au 8 ème mois aux femmes enceintes qui le souhaitent, afin qu’elles puissent utiliser cette technique lors de l’accouchement. Désormais, le panel des professionnels de santé qui suivent la formation dis- pensée à l’hôpital de Pontarlier s’élargit. “Il y a principalement des infirmières, quelques médecins” poursuit Alain Girod. “Deux urgentistes sont formés à l’hypnose pour le traitement de la douleur. J’ai eu une demande de la part d’un gynécologue qui souhaitait avoir recours à l’hypnoanalgésie pour poser des stérilets. Petit à petit, l’idée fait son chemin” se félicite Isabelle Croissant qui continue d’animer la formation avec le docteur Girod. Par le biais de

ce dispositif, l’hypnose gagne petit à petit ses lettres de noblesse auprès du corps médical. “Elle peut être un outil idéal pour les soins douloureux ou inconfortables, lorsqu’il s’agit de trai- ter une plaie par exemple. Certains soins dentaires peuvent être faits éga- lement sous hypnose. Elle est utilisée encore en chirurgie. Cette technique évite d’avoir systématiquement recours à des produits anesthésiants” conclut le docteur Girod. L’hôpital de Pontarlier est précurseur avec cette formation. Désormais, les professionnels de santé viennent de loin pour y participer, au-delà des fron- tières franc-comtoises. Si elle continue de s’y impliquer, Isabelle Croissant travaille depuis plusieurs mois sur un autre champ d’application de l’hypnose pour l’utiliser dans le cadre de soins palliatifs. T.C.

certifiante qu’il a créé en collaboration avec Isabelle Croissant, hypnothéra- peute indépendante à Pontarlier. “Tous les deux ans, je travaille sur un nou- veau pôle de recherche. La maîtrise de la douleur par l’hypnose m’intéressait. J’ai mené l’expérience avec des mamans qui allaient accoucher. J’ai eu de très bons retours. J’en ai parlé àAlainGirod. Ainsi est née cette formation” raconte Isabelle Croissant qui se félicite de l’ampleur qu’elle a pris en cinq ans. La prochaine session démarre au mois de janvier. Au départ, ce dispositif a été mis en place pour les sages-femmes de la maternité afin de leur permettre, grâ- ce à l’hypnose, d’apaiser les douleurs des futures mamans. “Il y en a quelques- unes qui accouchent sous hypnose. Cela ne remplace pas la péridurale, mais cela fait partie d’un ensemble d’outils qui permettent de soulager la douleur”

chez leurs patients. “Plus d’une cin- quantaine de personnes au total ont été formées à cette technique” indique le docteur Alain Girod, responsable de l’unité du traitement de la douleur au Centre Hospitalier de la Haute Com- té. Il est à l’origine de cette formation

À la maternité de Pontarlier, les futures mamans accouchent souvent sous hypnose.

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