La Presse Pontissalienne 194 - Décembre 2015

La Presse Pontissalienne n° 194 - Décembre 2015 33

Rendez-vous

Du 30 avril au 1 er mai 2016

L’art du fil, par Mady Johann Le temps d’un week-end printanier, Nans-sous-Sainte- Anne devient la capitale de la broderie. Ce qui fait le bonheur de milliers de passionnés.

N ans-sous-Sainte-Anne a tout du village coup de foudre. On découvre, on savoure, on succombe. Mady Johann et bien d’autres peuvent en témoigner. Cette Parisienne est tombée sous le charme des lieux en y faisant escale avec son mari en 1981 lors d’un séjour jurassien. Merci à la carte Michelin. “On venait chaque année passer quelques jours de vacances” , explique celle qui a finalement décidé de s’établir définitivement au village depuis une dizaine d’années. Avec une vraie envie d’intégration. Quand Alain Johann s’engageait dans les affaires communales, elle choisis- sait de partager avec d’autres les joies de la broderie. Son coquet intérieur révèle un penchant certain pour la décoration. Mady Johann met alors en place un cours de point de croix sous la houlette de l’association Familles Rurales à Amancey. “On est mainte- nant 17 à se retrouver chaque lundi à cet atelier.” Mais loin de se satisfaire de ces ren- contres hebdomadaires, la brodeuse veut créer l’événement à Nans-sous- Sainte-Anne. “Je tenais à proposer une manifestation originale et populaire très différente du club d’exposition loca-

Lison Accueil tient toujours la corde Tourisme 54 places d’hébergement L’histoire de ce gîte d’étape et de séjour a marqué le développement touristique de la vallée du Lison depuis trente ans. Séquence rétro et projection dans l’avenir.

le” , indique celle qui s’appuie alors sur l’association Anim’à’Nans pour por- ter son projet. La première édition de l’Art du fil se déroule en 2008. Elle se distingue par la présence de meilleurs ouvriers de France, d’exposants fran- çais, étrangers et de créa- teurs et créatrices en tri- cot, dentelle et tissus… Ce petit monde de l’art du fil se disperse en dif- férents endroits du vil-

L’art du fil se déploie

sur une dizaine de lieux.

lage : grange, porche, salle de convi- vialité. Formule gagnante. Très vite, tous les gîtes du village sont pris d’assaut. On compte jusqu’à 2 400 visi- teurs. Du jamais vu à pareille époque. Rendez-vous pour la neuvième édition du 30 avril au 1 er mai 2016.

À l’origine de cette mani- festation, Mady Johann passionnée de broderie et décoration intérieure.

Agriculture

La dernière ferme

Julien Comte voit la vie en bio

Marc, Gérard et Michel, le trio aux commandes de Lison Accueil depuis sa création en 1984.

Julien Comte a trouvé dans la reconversion bio matière à s’engager collective- ment dans une produc- tion de comté bio au sein de

À l’image de l’alpinisme, la pratique de la spéléologie n’est plus du tout à la mode. Cette activité servira pour- tant de support à la création en 1984 de l’association “gîte école du Lison”. “Au départ, il s’agissait avant tout de proposer des activités sportives encadrées type spéléo ou escalade” , se souvient Gérard, l’un des fonda- teurs de Lison Accueil avec Marc et Michel. Le trio est toujours là 31 ans plus tard. En 1990, ils achètent la mai- son qui appartenait à l’association Anim’à’Nans. Après le passage en société, la structure évolue pour deve-

des activités encadrées. On a toujours eu la chance d’avoir une clientèle assez stable. On fonctionne sur une base de 5 000 nuitées par an.” De Pâques à la Toussaint, Lison Accueil propose hébergement et res- tauration. En plus des trois diri- geants, la société emploie alors un cuisinier et une serveuse polyva- lente. “On est en gestion libre le res- te de l’année” , poursuit Gérard. L’activité ne suffit néanmoins pas à subvenir aux besoins du trio qui com- plète ses revenus en effectuant des travaux acrobatiques sous l’entité commerciale Jura Cime. “On assure également la gestion du gîte com- munal de Cléron et on a construit deux cabanes à flanc de falaise. Le tout nous permet d’avoir une offre d’hébergement assez diversifiée.” Randonneurs, cyclotouristes, ama- teurs de via ferrata et même des motards font étape à Lison Accueil. Le gîte intéresse également une clien- tèle familiale à la recherche d’un lieu où l’on puisse festoyer et dormir sur place. Lentement mais inéluctable- ment, le trio voit arriver l’heure de la retraite. “On souhaite transmettre la société dans les trois ans qui vien- nent avec la volonté que cela reste un gîte d’étape accessible en sachant que le bâtiment est aux normes et que l’outil bénéficie d’un agrément Jeu- nesse et sport.”

la fruitière “Sur la voie du sel”.

teurs. Cela nous permet de suivre nos fromages jusqu’au bout” , poursuit l’agriculteur de Nans qui n’a pas hési- té à prendre des responsabilités au sein de la nouvelle coopérative. Originaire de Besançon, il s’est instal- lé hors cadre familial. Un vrai parcours du combattant, formateur et sélectif. Quand l’opportunité d’une ferme à reprendre s’est présentée à Nans-sous- Sainte-Anne, il n’a pas trop hésité. Pas franchement un cadeau d’ailleurs avec une topographie des lieux digne de l’agriculture de montagne. Ce qui ne l’a pas empêché d’investir dans un nou- veau bâtiment d’élevage. “La bonne santé du comté nous encourage àmoder- niser plus facilement nos outils de tra- vail” , poursuit l’éleveur qui soigne un troupeau de 38 laitières et engraisse également quelques vaches highland.

Après avoir repris la dernière ferme du village en 2006, ce jeune agriculteur s’est reconverti en bio. D’ici quelques mois il devrait s’associer avec… son épouse.

nir un gîte d’étape et de séjour avec pension et demi-pension. “On s’est orienté en quelque sor- te vers de la petite hôtel- lerie tout en déléguant peu à peu l’encadrement des activités à des guides indépendants.” Face à la perte d’attractivité de la spé- léo, le trio réagit et investit en 2002 dans l’aménagement de la via ferrata. Ce qui donne un second souffle à LisonAccueil. “La loca- tion de matériel a per- mis de compenser l’arrêt

S’ il se sent parfois un peu iso- lé à Nans-sous-Sainte-Anne, Julien Comte a trouvé dans les communes alentour d’autres jeunes agriculteurs qui, com- me lui, ont opté pour une reconversion en agriculture biologique. “On l’a tous fait par conviction et pratiquement en même temps” dit-il. Cette démarche collective a abouti à la création de la première fruitière mix- te du Doubs, à savoir la fruitière “Sur la voie du sel”. “Cette fruitière est née de la fusion récente entre les coopéra- tives d’Arc-sous-Montenot et de Villers- sous-Chalamont. Comme elle compte

Trans- mettre la société dans les trois ans.

maintenant cinq exploitations en bio, cela devenait envisageable de s’engager dans la mixité.” Pour l’instant, les deux

ateliers existent toujours. C’est celui d’Arc-sous-Mon- tenot qui joue de l’alternance entre une cuve au lait bio et une cuve en lait standard. Conséquence de cette mixité,tous les ingrédients utilisés dans la fabrica- tion des comtés sont bio. “ On souhaitait produire en bio dans une démarche de coopérative de produc-

Il est installé hors cadre familial.

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