La Presse Pontissalienne 194 - Décembre 2015

UNE COMMUNE À L’HONNEUR

La Presse Pontissalienne n° 194 - Décembre 2015

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En passant par Nans-sous-Sainte-Anne

Nans-sous-Sainte-Anne 160 habitants Petit village tranquille

aux eaux troubles

Après voir lourdement investi dans une station d’épuration, la commune se trouve presque dans l’obligation de mettre en place un système de traitement des eaux digne de ce nom.

N ans-sous-Sainte-Anne ne roule pas sur l’or. Le moindre investissement pèse sur ce petit village de 160 habi- tants qui vit avant tout des produits de la fiscalité, de quelques locations et des dotations. “La nouvelle station représente une charge de 35 000 à 36 000

euros par an. C’est très lourd mais il nous faut impérativement revoir la question du captage car on est trop sou- vent confronté à des problèmes de tur- bidité” , note Emmanuel Cretin, le mai- re qui n’a pas d’autre solution que d’investir dans une installation de trai- tement des eaux efficace. Contrairement à d’autres élus locaux, il ne voit pas forcément d’un mauvais œil la fusion entre les communautés de communes d’Ornans, d’Amancey et de Quingey. “Il existe déjà un pays Loue- Lison. On s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement entre ces deux rivières. Ce n’est pas incohérent sur le plan du découpage. Ceci dit, on peut quand même se poser la question d’une inter- communalité à 79 communes avec les tous les soucis d’harmonisation qu’il faudra résoudre.” Bien qu’isolé, le village réussit jusqu’à présent à maintenir sa population. La création d’un lotissement il y a quelques années à permis à quelques jeunes familles de venir s’installer. Sans oublier ces amoureux des vieilles pierres qui n’ont pas résisté à la tentation de vivre ici une partie de leur vie. On dénom- brait près d’une douzaine de nationa- lités différentes : Allemands, Suisses, Américains, Hollandais… “On délivre en moyenne un permis de construire par an. Je ne pense pas qu’on puisse

trouver près d’une centaine de lits tou- ristiques sur ce village. Au quotidien, Nans-sous-Sainte-Anne est tiraillée entre les bassins de vie de Besançon, Ornans, Pontarlier et sur- tout Salins-les-Bains, la ville la plus proche. “Beaucoup d’enfants vont au collège et au lycée à Salins.” Parmi les grandes réalisations qui ont fait l’actualité récemment, Emmanuel Cre- tin fonde beaucoup d’espoir dans l’espace Beauquier. “À partir de ce point d’accueil touristique et de sensibilisa- tion, on espère mieux relier la source du Lison au centre du village. Ceci pas- se par l’amélioration de la signalétique et l’aménagement de cheminements sécurisés et attractifs.” F.C.

envisager la viabilisation d’un second lotissement. On manque de disponibi- lités foncières et on est confronté à toutes sortes de contraintes environnemen- tales. On prévoit de s’engager sur la réalisation d’un document d’urbanisme type P.L.U. ou carte communale. On va d’abord privilégier l’occupation de tout le bâti existant” poursuit le maire. Nans-sous-Sainte-Anne doit une bon-

ne partie de sa réputa- tion à la proximité de la source du Lison. Ce site attire chaque année 160 000 visiteurs. On peut en ajouter 20 000 pour la taillanderie et quelques milliers qui viennent se frotter aux joies de la via ferrata. Pas étonnant donc de

Une douzaine de nationalités différentes.

“On doit régler en priorité le problème de turbidité des eaux”, indique Emmanuel Cretin, le maire de Nans-sous-Sainte-Anne.

Évasion

Des cabanes dans les arbres

Élévations spirituelles et enfantines Dans le parc du château Marquise

Mirabelle se trouvent cinq cabanes nichées dans les arbres. Décollage immédiat dans ces gîtes de luxe suspendus loin des contingences terrestres.

L’ arrivée au château Marquise Mirabelle est digne d’un voya- ge initiatique à la Pao- lo Coehlo. En traversant le parc qui mène à cette belle demeure du XVIII ème siècle, on laisse en chemin ses certitudes, ses sou- cis, ses repères. Carlo, le maître

des lieux se fait un malin plai- sir à alimenter le mystère intem- porel qui plane dans ce jardin planté d’arbres exotiques. D’origine italienne ou suisse, il entretient volontiers le secret de son parcours, dévoile son pen- chant pour la botanique, la cueillette sauvage et la sculp- ture qu’il pratique à la tron- çonneuse et dont on peut admi- rer quelques œuvres sur place. Lui qui nettoyait son parc com- me un golf a fini par laisser fai- re la nature. Ses deux complices, l’âne et l’alpaga assurent désor- mais l’entretien et vous accueillent chaleureusement. “Avant de me lancer dans la construction des cabanes, j’ai tenu pendant quelques années des chambres d’hôtes au châ- teau” , explique Carlo de Berti qui voulait éviter la trop gran- de proximité avec ses invités. Par défi et souci de proposer des hébergements insolites, il s’est mis en quête de construire cinq cabanes dans le respect des

Aussi mystique que ses cabanes, Carlo de Berti vit au château Marquise Mirabelle depuis une vingtaine d’années.

arbres majestueux qui leur ser- vent parfois de support. Cha- cune a sa propre personnalité : la cabane du hêtre, des Saules Pleureurs, du “Toi demesAnges”, du “Cyprès de Toi, de Soi”… Toutes conçues sur lemême prin- cipe constructif, elles peuvent accueillir une famille de deux à cinq personnes. Au pied de l’arbre, les souvenirs d’enfance remontent en surfa- ce. Carlo sourit en ouvrant la voie vers cette promesse de dépaysement. En grimpant à l’échelle rustique, on se prend au jeu. Un frisson passe quand il s’agit de monter jusqu’à la cabane du Toi de toi, perchée à 12 mètres de haut, au faîte d’un

épicéa géant d’Alaska. À l’intérieur, ambiance digne des contes et légendes inachevés de Tolkien.Mobilier en bois, lit sus- pendu, on s’y croit déjà. Il y a même le chauffage et des toi- lettes sèches, au cas où. “Pour les jeunes déracinés, c’est une invitation à revenir aux sources” , sourit Carlo. Quand on lui demande si ses cabanes fonc- tionnent bien, il répond : “Je n’ai pas fait cela pour une question de rentabilité. L’objectif, c’est qu’elles attirent les bonnes per- sonnes. Elles plaisent aussi beau- coup aux locaux qui veulent se changer les idées sans partir au bout du monde.” F.C.

À l’intérieur, un mobilier d’inspiration elfique.

Les cabanes réveillent les

souvenirs d’enfance.

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