La Presse Pontissalienne 193 - Novembre 2015

34 VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 193 - Novembre 2015

ÉTALANS

Économie Ils s’opposent à la création d’une usine : 250 emplois en jeu

Venez l’essayer !

Au centre d’Étalans, l’usine S.I.S. promet de créer 250 emplois. Une association de riverains s’est

lages. Pourquoi pas Étalans ! Sinon, d’autres communes s’en chargeront à sa place. E.Ch. Étalans : 450 emplois Cette bourgade de 1 100 habitants possède - déjà - lʼéquivalent de 450 emplois répartis entre la zone artisa- nale de la Croix-de-Pierre (150 emplois), le centre-ville avec lʼétablissement de santé (130 postes) et les commerces (130).

créée pour dénoncer le projet. Motif : la sécurité. Elle a déposé un recours.

À Étalans, c’est l’impasse rue de la Gare. Le village de 1 100 habitants a signé un compro- mis de vente avec la société S.I.S. basée à Avoudrey et Valdahon pour la création d’une usine de maro- quinerie de luxe. Dans le département et la région, le projet économique n’a pas d’équivalent : 250 emplois (sur une durée de 5 ans) seront créés sur un terrain situé rue de la Gare, non loin du centre. Une aubaine pour l’emploi. Encore faut-il le permis de construire… Le scénario était parfait jusqu’à l’arrivée d’un grain de sable : la constitution d’une association de riverains, enmajo- rité des résidents de la rue de la Gare, inquiets de voir passer devant chez eux un flux de circulation que la rue ne peut supporter selon eux. Née le 24 juillet, l’association “Étalans stratégie industrielle et sécurité” sise au 1, rue de la Gare - présidée par Dominique Landry - monte au front. Elle estime que la rue n’est pas adap- tée pour recevoir un flux de circula- tion si important. Elle a d’ailleurs fait part de ses remarques lors de l’enquête publique et a déposé un recours gra- cieux auprès de la commune visant à demander un réexamen du Plan local d’urbanisme (P.L.U.), justement modi- fié pour accueillir l’entreprise. Ce “grain de sable” remet-il en cause le projet de S.I.S. ? “En tout cas, il n’est pas figé dans les tablettes” dit la direc- tion de l’entreprise qui ne souhaite pas en dire davantage. En clair, si la conjoncture venait à faiblir et si la fronde perdurait, elle se désengage- rait. L’association se défend de vou- loir faire capoter l’installation : “On cherche la conciliation. Ce qui nous intéresse, c’est la sécurité” résume la présidente du collectif. La direction a reçu les “opposants”. Des propositions ont été apportées comme la mise en place de navettes pour les salariés et des parkings décen-

tralisés. Une avancée, certes, qui ne semble pas convaincre. “Nous ne sou- haitons pour le moment pas en dire davantage. Nous communiquerons fin novembre” dit Dominique Landry. La municipalité se serait volontiers passée de cet épisode “car notre volon- té est de réunir et de réussir avec la population ce formidable projet, dit le maire. Il marquera un tournant his- torique” poursuit Jean-Marie Roussel, fervent défenseur de l’activité écono- mique et soutenu par une partie de sa population. L’installation rapporterait 140 000 euros par an en fiscalité directe (soit 45 % de la capacité d’investissement de la commune) et 80 000 euros en taxe d’équipement. Elle assurerait du tra- vail pour Solidarité Doubs Handicap qui emploie environ 130 personnes dans la localité. Le premier magistrat ne souhaite pas s’étendre sur la constitution de cette association : “C’est l’exercice démo- cratique. Je suis attaché à cette démo- cratie mais là, je ne comprends pas” dit-il simplement. Une incompréhen- sion d’autant plus flagrante que le développement économique fut son axe principal de campagne lors des municipales. La commune s’est adjoint les services d’un avocat pour se

défendre, une dépense qu’elle fera connaître aux habitants. En novembre, une étude menée par un cabinet pri- vé portera sur les flux de circulation au niveau de la rue Cusenier, de laGare, de la Grande rue. Si S.I.S. a choisi le cœur du village, ce n’est par hasard. Elle recherche un cadre authentique où rece- voir ses donneurs d’ordres, des grands noms du luxe. Les Suisses parviennent à le faire, dans leurs vil-

140 000 euros par an en fiscalité.

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À droite, le futur terrain promis à la société. À gauche, la rue de la Gare d’où part la fronde.

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