La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

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Malbuisson L’exemple de l’hôtel du Lac à Malbuisson Objectif : aller chercher les clients

Alors que la plupart des Français préparent leurs vacances en pianotant sur Internet, les profession- nels du tourisme ont intérêt à s’adapter à ces nouvelles habitudes de consommation. Sur ce point, l’Hôtel du Lac à Malbuisson est à la page.

C’ est un fait : la Franche-Comté n’est pas la région la plus attractive de France d’un point de vue touristique. Il lui manque une image associée comme l’est la mer Méditerranée à la Côte d’Azur, le vignoble à la Bour- gogne ou le Mont-Saint-Michel à la Normandie. “Néanmoins,

tourisme de les convaincre. “Les clients ne sont pas fâchés avec la Franche-Comté, mais si nous n’allons pas les chercher, ils ne viennent pas spontanément ici. Il y a vingt ans nous ne faisions que répondre à leur demande. Ce n’est plus suffisant aujour- d’hui car le contexte a changé” ajoute-t-il. Pour capter une clientèle du plus en plus volatile tant Inter- net lui donne accès à de mul- tiples offres diverses et variées, l’Hôtel du Lac mise sur la com- munication touristique depuis plusieurs années. “Nous sommes visibles sur le web , c’est obli- gatoire. On participe également à des salons du tourisme. Mais surtout nous proposons à nos clients des offres touristiques.” C’est le principe du “all inclu- sive” (tout inclus), quelle que

Malbuisson Hôtel-restaurant L’atelier de Donat : une nouvelle adresse de charme Aménagé dans une ancienne maison de menuisier, cet hôtel-restaurant a tout pour plaire. Vue imprenable sur le lac, déco intérieure respirant l’esprit du lieu et cuisine savoureuse.

L’hôtel du Lac s’est adapté aux nouvelles habitudes de consommation touristique.

nous avons ici une richesse touris- tique” remarque Emmanuel Robert, de l’Hôtel du Lac à Mal- buisson. Comme le premier réflexe des Français n’est pas de venir pas- ser des vacances ici, ce sont aux acteurs locaux du

tudes de consommation des tou- ristes autant qu’à leurs attentes. Cela demande de l’énergie, de l’investissement, mais la stra- tégie s’avère payante. “Globa- lement, on peut dire qu’un client sur deux est un nouveau client. Nous travaillons aussi très bien avec une clientèle fidèle.” Des visiteurs habitués qui ne se las- sent pas de la vue sur le lac et du cadre du Haut-Doubs.

soit la saison, pour des visiteurs à la recherche de vacances pai- sibles, bien organisées et sans soucis. “Nous organisons tout. C’est une prestation à la carte. Les gens consomment ce qu’on leur donne. Nous sommes pra- tiquement sur du 100 % de taux de satisfaction” observe enco- re Emmanuel Robert. L’Hôtel du Lac a adapté son savoir-faire aux nouvelles habi-

Le principe du “all inclusive”.

Labergement-Sainte-Marie Le fils Édouard L’auberge du Coude sauvée

Raphaëlle Vernier, la chef, a complété sa formation culinaire au centre Alain Ducasse.

des eaux immobilières

F ace à la spirale infer- nale des fermetures d’hôtels, comment ne pas se réjouir de l’ouverture d’un nouvel éta- blissement sur le Haut-Doubs ? “L’idée est venue à force de voir ce lieu aussi bien placé au-des- sus du lac” , explique l’un des associés. Même inhabitée, la plantureuse maison de Donat Barthelet ne manque pas d’attirer le regard. S’il n’est plus de ce monde, ce menuisier au caractère quelque peu irascible a marqué les lieux de sa forte personnalité. Les anciens par- lent encore de la plage à Donat. On rapporte qu’il fabriquait les plus belles barques ayant jamais navigué sur le lac. Bref, un vrai personnage. “Cette maison abri- tait aussi une espèce de petite guinguette. En débarrassant, on a retrouvé dumobilier d’époque.” Il ne restait plus qu’à entrete- nir la mémoire des lieux. Les

dernier, deux fois plus qu’au cours de l’été 2013. Il n’en res- te pas moins que la part des tou- ristes étrangers en Franche- Comté reste limitée à 20 % (contre 80 % de touristes fran- çais) alors que dans le reste du pays, la part d’étrangers atteint les 40 % dans les hôtels au cours de l’été. Peut-être que le récent article duNew-YorkTimes consa- cré à la Franche-Comté, dithy- rambique pour notre région (paru le 11 juin dernier) contribuera à dynamiser la venue d’étrangers en terre comtoise ?… J.-F.H. actionnaires principaux, ils sont quatre, tous originaires duHaut- Doubs, ont choisi de valoriser les lieux en combinant un hôtel haut de gamme dans les étages avec un restaurant bon chic, bon genre au rez-de-chaussée. Quelques mois de travaux ont suffi à la transformation des lieux. Aux fourneaux, on trou- ve Raphaëlle Vernier, l’une des actionnaires, qui a peaufiné son savoir-faire culinaire en sui- vant une formation au centre Alain Ducasse. L’atelier de Donat fonctionne depuis le 21 mai. Il a généré la création de neuf emplois non délocali- sables comme on dit. La partie hôtelière est en cours de fina- lisation et devrait ouvrir ses portes courant juillet. L’établissement, de niveau 4 étoiles, abrite sept suites avec vue sur le lac. Pas encore ouvert et les réservations vont déjà bon train.

I l s’en est fallu d’un rien pour que l’un des plus anciens hôtels-restaurants du sec- teur situé à Labergement- Sainte-Marie ne soit transfor- mé en logements. “J’allais signer le compromis de vente quand mon fils Édouard m’a annoncé qu’il était prêt à prendre du Haut-Doubs. Il est repris in extremis par le fils de l’actuelle propriétaire. L’établissement familial doté de 11 chambres est une des adresses touristiques les plus anciennes

l’auberge” , explique sa maman Michèle Letoublon aussi sur- prise que ravie de cette bonne nouvelle. Son fiston âgé de 31 ans travaille actuellement dans un grand restaurant au Luxem- bourg. Son frère aîné devait reprendre les rênes de l’établissement avant d’être vic- time d’un accident mortel. “Édouard a agi de sa propre ini- tiative.” Après avoir travaillé pendant une dizaine d’années à l’étranger, il arrivera avec un œil neuf et beaucoup d’enthousiasme avec l’objectif de perpétuer une affai- re familiale exploitée par la famille Letoublon depuis quatre générations.

Pris par des engagements professionnels, Édouard Letoublon reprendra l’Auberge du Coude en juillet 2016.

Tendance

Une baisse record pour le Haut-Doubs La fréquentation hôtelière diminue dans notre région

Selon l’observatoire régional du tourisme, la fréquentation estivale des hôtels francs-comtois en 2014 a atteint son niveau le plus bas depuis 2010. Et c’est le Pays du Haut-Doubs qui subit la plus forte baisse.

dans la région augmente légè- rement par rapport à l’été 2013 (+ 0,6%).Leur faible poids,20,5% des nuitées totales, ne parvient toutefois pas à compenser la bais-

nuitées (- 3,9 %). En 2014, les arrivées et les nuitées de la sai- son estivale sont à leur plus faible niveau depuis 2010. Et aucun département de la région n’échappe à cette contraction de la fréquentation hôtelière : les hôtels du Doubs, du Territoire de Belfort et du Jura enregis- trent des baisses respectives de 3 %, 4 % et 5,5 %. Cette baisse généralisée de fréquentation tient au très net recul des nuitées fran- çaises (- 5,1 %) constaté égale- ment dans tous les départements francs-comtois. En revanche, le nombre de nuitées étrangères

I l faut dire que l’été 2014 n’aura pas été le meilleur du point de vue de la météo… Un ciel gris, une tempéra- ture digne tout au plus d’unmois d’avril, les touristes n’avaient pas été gâtés l’an dernier dans le Haut-Doubs. Après un mois d’avril correct sur le plan de la fréquentation hôtelière, il a été impossible de compenser la chu- te de la fréquentation survenue

se des nuitées fran- çaises” confirme l’observatoire. À noter que la clientèle chinoise a doublé en un an dans notre région (voir aussi l’article page 5) : 19 145 touristes chinois sont venus dans notre région l’été

entremai et septembre. “Au final, les nuitées en hôtel reculent de 3,9 % pour s’établir à 1 086 166 sur l’été 2014. Les quatre dépar- tements comtois ont attiré beau- coup moins de touristes français dans l’hôtellerie qu’en 2013” note l’observatoire géré par le Comi- té régional du tourisme (C.R.T.). C’est le Pays du Haut-Doubs (avec le Pays Horloger) qui enre- gistre la plus forte baisse entre

l’été 2013 et l’été 2014 : le nombre de nuitées y a baissé de 14,3 %. L’indicateur sans doute le plus inquiétant pour notre région, c’est la durée du séjour des tou- ristes dont la plupart ne sont que de passage. Cette durée de séjour n’a pas dépassé 1,4 jour durant l’été 2014. “L’hôtellerie de tourisme franc-comtoise a enregistré 746 353 arrivées (- 3,0 % sur un an) pour 1 086 166

Le nombre de nuitées a baissé de 14,3 %.

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