La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

VILLE-DU-PONT Au hameau des Rochettes

Hubert Gaillot, paysan par nature

Producteur de plantes médicinales, de tisane, apiculteur, cueilleur de plantes sauvages, fabricant de boissons naturelles… Hubert Gaillot vit par et pour la nature dans son hameau des Rochettes, là-haut sur les hauteurs de Ville-du-Pont.

P our tenter de cerner le per- sonnage, il faut arriver chez lui assez tôt. À l’heure du petit-déjeuner, c’est sans doute l’idéal pour compren- dre la vie de cet homme, rythmée par les saisons et les caprices du temps. On est loin, bien loin de l’ère du snacking, des barres chocolatées ou du café lyophilisé avalé à la va-vite. Ici, place aux produits sains. Hubert Gaillot sait prendre son temps malgré la somme de tâches qu’il doit accomplir en cette saison, aumoment où la nature explose et donne sans compter. Le miel en rayon, la purée d’amandes bio, le café lentement monté dans la cafetière, le pain à la mie serrée, tout respire ici l’authenticité, jusque dans les gestes posés du bonhomme qui semble dire “à quoi bon précipiter les choses ?” Cer- tains diraient tout effrayés qu’il est venu se “paumer” aux Rochettes. Lui, corrige, en disant qu’il est venu “se trouver.” L’homme, originaire de la région d’Orléans, a tout plaqué, sa for- mation en électronique et ses métiers techniques pour s’installer ici aumilieu des années quatre-vingt, en tant que “paysan” dit-il. “Un paysan, c’est

cine des gens simples, celle qu’on trouve devant chez soi” , mais que tant de monde ignore de nos jours. Quand il s’est installé ici en 1992, le paysan s’était mis à fabriquer des tisanes et des sirops et “depuis quelque temps, je fais aussi des boissons comme la Frê- nette, une boisson légèrement pétillante à base de feuille de frêne, que buvaient les paysans pour se désaltérer au moment des moissons.” Hubert Gaillot parcourt les marchés régionaux pour vendre ses produits. Le reste, il l’écoule sur place aux gens qui viennent jusqu’ici à sa rencontre et dans quelques maga- sins du Haut-Doubs. On trouve par exemple ses boissons chez Terra Vinéa à Morteau et ses tisanes et complé- ments alimentaires à la Tisanerie à Pontarlier. “Je fais aussi du macéré flo- ral, notamment à base de grande gen- tiane. Une petite goutte dans de l’eau, c’est un excellent tonifiant.” Hubert Gaillot entretient également une ving- taine de ruches à partir desquelles il produit entre 200 et 300 kg de miel par an. En ce début d’été, Hubert Gaillot passe beaucoup de temps un peu plus loin de sa ferme des Rochettes, à la recherche de plantes sauvages. “Je commence la saison par le pissenlit avec lequel je fais un apéritif. Puis j’at- taque ensuite avec la spécule odorante. Ses fleurs blanches servent à faire de la tisane, très bonne pour le sommeil des enfants. Il y a aussi l’alchémille vulgaire, la “plante des femmes” très bonne contre les hémorragies internes, les règles douloureuses ou au moment de la ménopause.” Ne parlez pas à Hubert Gaillot de molécules chimiques pour se soigner : “Je ne me soigne que pas auto-médication et auto-produc- tion.” Pas le meilleur client de la méde- cine académique, excellent en revanche contre le trou de la Sécu… Dans son jardin poussent actuellement mélisse, matricaire (très bonne en huile de mas- sage), menthe, sauge ou encore cassis. L’été est donc la saison la plus char- gée pour le paysan de Ville-du-Pont.

quelqu’un qui vit au milieu de la nature, au rythme de la nature. Monmétier est d’essayer de valoriser tout ce qu’on peut avoir autour de nous.” Simplement, sans autre. Dans ce hameau des Rochettes où il auramis plus de vingt ans à reta- per une ferme, il y a ins- tallé sa petite exploi- tation. Dans ce petit coin de nature caché à près de 1 000 m d’alti- tude, Hubert Gaillot cultive les plantes aro- matiques et médici- nales, celles qu’on appelle les simples, c’est-à-dire “la méde-

Il est venu se

Pour Hubert Gaillot, chantre de l’agriculture raisonnée, “il y aura forcément une prise de conscience sur les méfaits du productivisme.”

“paumer” ? “Se trouver” corrige-t-il.

G.P.S. à tout prix n’est pas plus utile. “Ceux qui n’écoutent que leur G.P.S. se paument souvent” sourit l’agriculteur, bien conscient qu’il vit en dehors d’un système où le profit immédiat et la productivité sont devenus les vertus cardinales. Pourtant, Hubert Gaillot n’est pas du genre à se lamenter sur le sort d’un monde qui partirait à la dérive. “Je suis pessimiste à court terme, mais optimiste à long terme. Il y aura forcément une prise de conscience. L’agri- culture productiviste n’est pas pro- ductive au final, elle est surtout consom-

matrice, d’énergie et de subventions. Il est évident qu’on pourrait nourrir 10 milliards de personnes avec une agriculture raisonnée. L’agriculture paysanne est le seul avenir possible” dit-il en terminant son plantureux petit-déjeuner, avant de repartir dans les prés et les sous-bois à la recherche de plantes bienfaitrices.Ainsi est réglée la vie d’Hubert Gaillot là-haut dans son hameau des Rochettes. Au jour le jour, au fil des saisons, au rythme immuable de la nature… J.-F.H.

C’est l’hiver qu’il prend le temps de transmettre son savoir aux touristes qui font l’effort de monter aux Rochettes. Hubert Gaillot y organise des veillées au coin du feu au cours desquelles il explique les petits secrets des plantes ou des abeilles. Des ani- mations hors du temps où le visiteur retrouve la simplicité d’une soirée à discuter au coin de l’âtre.À l’heure des smartphones et de la génération connec- tée, quel contraste ! D’ailleurs, inutile d’apporter son portable là-haut, il n’y a pas de réseau… Vouloir suivre son

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