La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

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La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

“Nous n’avons pas le droit à l’erreur” Julien Javaux est le président du comité d’organisation de la Fiesta des fines gueules de Sainte-Colombe. Une fête populaire endeuillée il y a quelques années suite au décès d’un participant. La sécurité est devenue un enjeu majeur de ces fêtes de village dans le Haut-Doubs. SAINTE-COLOMBE - LA FIESTA DES FINES GUEULES

L a Presse Pontissalienne : Un accident mortel survenu en marge de la Fies- ta des fines gueules avait endeuillé la manifestation il y a trois ans. Qu’est- ce qui a changé depuis ? Julien Javaux : Nous préparons les choses en amont en étroite collaboration avec les forces de l’ordre et les services de l’État : gendarmerie, pompiers, sous- préfecture… L’idée est de mettre au maximum l’accent sur la prévention afin d’éviter que ne se reproduise un tel drame, même si nous avons été déga- gés de la responsabilité de cet accident qui a eu lieu à l’extérieur de la fête et

dont a été victime un jeune qui rentrait à pied. Ce drame a été un vrai coup dur pour tout le monde. Depuis cette année- là, nous prenons toutes les précautions nécessaires. L.P.P. : Lesquelles ? J.J. : Avec les services de la sous-pré- fecture, nous mettons par exemple à disposition des stands pour permettre aux gens de souffler avant de reprendre le volant. Nous distribuons des gilets fluo aux personnes tentées de rentrer à pied. Tous les ans, on offre le petit- déjeuner aux jeunes pour leur éviter

d’avoir à repartir trop fatigués. Les agri- culteurs du village laissent une partie de leurs champs pour que les jeunes puissent planter leur tente. Au cours des soirées, des messages sont diffusés relatifs à la sécurité routière. Des affiches sont posées dans le chapiteau, les orchestres annoncent la présence de contrôles de gendarmerie, on poste des messages sur facebook, la protection civile est présente avec des dispositifs de premiers secours, etc. Cette année, nous aurons six personnes en plus de la protection civile et nous renforçons aussi notre équipe de sécurité avec des maîtres-chiens notamment car il faut aussi éviter les bagarres qui peuvent être violentes dans ce genre de mani- festations. D’année en année, on essaie de s’améliorer. L.P.P. : L’idée est aussi de lutter contre cette image de “beuveries” que renvoie ce genre de fêtes dans le Haut-Doubs ? J.J. : La Fiesta des fines gueules a la particularité de tomber en même temps que les résultats du Bac, c’est le prin- cipal problème. Forcément, elle attire une clientèle très jeune et ces jeunes ont commencé de boire avant même d’arriver à la fête. C’est pourquoi la mai- rie a pris un arrêté qui interdit la consom- mation d’alcool hors de l’enceinte de la fête. Nous bénéficions aussi d’une réqui- sition du procureur de la République qui autorise les gendarmes à ouvrir les coffres et les sacs. Il y a aussi de nom- breux contrôles routiers à proximité du village. Ces éléments entrent peu à peu dans les mœurs et on voit de plus en plus de parents qui emmènent leurs enfants et qui viennent les rechercher. L’an dernier, on a eu à déplorer deux

retraits de permis.

à tarifs avantageux aux habitants de Sainte-Colombe. L.P.P. : Malgré toutes les difficultés liées à l’organisation d’une fête populaire dans le Haut- Doubs, ce n’est pas décourageant et vous main- tenez cette fête coûte que coûte ? J.J. : C’est nos parents qui ont créé cet- te fête il y a plus de quarante ans, elle a lieu de manière immuable toujours le week-end précédant le 14 juillet et on s’efforce aujourd’hui de la continuer. Depuis trois ans, la fête a lieu sur trois jours, du vendredi au dimanche. L’identité de la fête résidait dans le fait qu’elle se déroulait au centre du village mais enco- re une fois pour des raisons de sécuri- té, nous avons dû la déplacer il y a quelques années sur les hauteurs du village. Mais c’est rassurant de voir que dans nos villages il y a encore des jeunes qui ont envie de faire des choses pour continuer à les faire vivre. L.P.P. : Combien de personnes mobilise la Fies- ta des fines gueules ? J.J. : Entre 60 et 80 bénévoles et la sen- sibilisation aux questions de sécurité est faite également auprès d’eux. Même si les bénévoles sont eux aussi tentés de s’amuser… Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.P. : Rassurez-nous : la convivialité est tou- jours de mise à la Fiesta des fines gueules ? J.J. : Bien sûr. La Fiesta des fines gueules attire des milliers de personnes car c’est aussi la fête de la “bonne bouffe”. Nous sommes une des seules fêtes de village où l’on sert les gens sur assiette avec de vrais couverts et des plats atypiques genre tripes ou langue forestière aux morilles. L.P.P. : C’est important pour l’association “Mai- son pour tous” que vous pré- sidez que se pérennise une telle fête ?

“Continuer cette fête créée par nos parents.”

J.J. : La Fiesta des fines gueules existe depuis 43 ans. Pour nous, c’est la manifestation principa- le de l’année qui nous permet de contribuer à faire vivre le village. Le maire de sainte-Colom- be l’a dit lui-même : le tissu associatif est la vraie richesse de Sainte- Colombe. Les bénéfices dégagés lors de cette fête nous permettent notam- ment d’offrir des sorties

Julien Javaux, président de la Maison pour tous de Sainte-Colombe, organisatrice de la Fiesta des fines gueules.

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