La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

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ÉTUDE

“T’as meilleur temps” Quel français régional les Doubistes et les Suisses parlent-ils ? Vous est-il déjà arrivé d’aller quelque part et de n’avoir “personne vu” ? Dites-vous plutôt “je vais y faire”, ou “je vais le faire” ? L’Université de Neuchâtel lance une enquête portant sur les usages du français entre les pays francophones. Chacun peut participer en ligne.

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U n ami vous demande comment aller de l’autre côté de la ville en bus. Vous savez que c’est

moins compliqué d’y aller à pied. Vous lui dites : “T’as meilleur temps d’y aller à pied !” Si vous vous reconnaissez - en partie -

dans cette phrase, participez à l’enquête menée par des lin- guistes des Universités de Neu- châtel, Zurich et Cambridge. Via un lien sur Internet (www.unine.ch/observatoirefranc aissr), vous pouvez répondre - en moins de 10 minutes - à des questions simples qui permet- tront à des universitaires de mesurer l’utilisation des expres- sions selon où l’on habite : “Nous voulions faire une enquête ludique qui puisse toucher un public le plus large possible. Il a fallu cibler les questions. L’objectif sera d’attester de la vitalité des tournures” explique Federica Diémoz, professeur en dialectologie à l’institut des Sciences du langage et de la communication à l’Université de Neuchâtel. Ce laboratoire a

la Suisse et la France au 1 er juin, en vue de récolter des données pour la recherche. Elle se ter- mine en octobre. “Nous pour- rons dans quelques semaines donner des premières réponses. Par exemple, on pourra vérifier si le fait de dire “adieu” pour dire au revoir sort ou pas de l’usage. Nous espérons 10 000 réponses” déclare l’enseignante qui espère y voir plus clair entre les personnes qui enfilent un “calosse” et celles qui revêtent un “costume de bain” quand elles vont au lac, celles qui saluent en disant “adieu” et celles qui “sont déçues en bien” ! Il y a bien d’autres questions dans cette enquête. Dites-vous plutôt “je vais y faire” , ou “je vais le fai- re” ? Est-ce que “vous avez déjà eu fumé” ? Autres questions sur le site en ligne : “ Quand vous donnez un ordre, un conseil, ou que vous invitez quelqu’un à fai- re quelque chose, ajoutez-vous vous le mot “voir” après le ver- be, comme dans les phrases sui- vantes : Dis voir ! Goûte-moi voir ce vin ! Regarde voir si je n’ai pas laissé ma veste dans la voi- ture !” L’autre partie de l’étude s’attardera également sur la prononciation. Prononcez-vous différemment les “pâtes” (que l’on mange) et les “pattes” (d’un animal) ? Faites-vous une dif- férence, lorsque vous parlez,

Nouvelle formule Séniors

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créé en 1997 le dic- tionnaire du suisse romand. Cette étude apporte une autre approche, basée davantage sur les expressions que sur les mots. Les uni- versitaires s’intéressent aux spé- cificités linguistiques du français parlé dans le Doubs, en Haute- Savoie, en Savoie, dans les cantons romands… L’étude a démarré dans toute

Aussi la pronon- ciation.

Vo i r o f f res promo t i onne l l es en agence

entre des mots comme “piquet” et “piqué” ? Le chercheur fran- çais Mathieu Avanzi, post-doc- torant à l’université de Cam- bridge (Angleterre) cherchera de son côté à étudier les accen-

tuations et prononciations. Bientôt, les universitaires pour- ront alors dire si oui ou non les Suisses romands parlent effec- tivement plus lentement que les Français.

Federica Diémoz, professeur en dialectologie à l’Université de Neuchâtel, à l’origine de cette étude qui se déroule jus- qu’en octobre.

Pour accéder aux deux enquêtes : http://www2.unine.ch/observatoirefrancaissr

INDUSTRIE

Ballaigues “Pas de licenciements à venir” promet Maillefer Alors que des salariés dénoncent de “discrets” licenciements dans l’entreprise de Ballaigues, la direction de l’industrie spécialisée dans le dentaire réfute les accusations et répond. L’effectif “est stable à 800 personnes et le restera jusqu’à la fin de l’année” annonce le directeur.

C’ est l’un des plus gros employeurs de frontaliers du secteur. Dentsply Maillefer, à Ballaigues, emploie 800 personnes dont deux tiers de fronta- liers sur son site. Il vient de s’étendre en début d’année en créant une nou- velle unité de production. Cette évolution avait suscité des craintes chez les salariés, rapportées dans notre édition de novembre dernier. Certains annonçaient - déjà - des licenciements déguisés. Il était en effet proposé à des salariés de travailler en équipe ou de nuit. En cas de refus : la porte. Depuis, la nouvelle usine est en place. Mais les craintes demeurent. Elles sont réité- rées par un salarié : “Cette entreprise qui paraît bien de l’extérieur licencie discrètement tous les trois mois 3 à 10 personnes” narre un Dentsply Maille- fer qui souhaite rester anonyme. Il dénonce de la discrimination et assu- re qu’ils ne sont plus que 650 salariés

(contre 850). Dominique Legros, directeur général, répond. “Non, nous ne sommes pas à 650 salariés mais 800. Des gens - que nous connaissons - répandent ces rumeurs les plus folles sur l’entreprise” se défend le directeur général.Il convient que 11 personnes ont démissionné par-

négatifs de l’augmentation du franc suisse. “Nous restons optimistes. L’effectif de l’entreprise restera stable jusqu’à la fin de l’année. Il n’y aura pas de licen- ciements à venir” assure-t-il tout en rappelant aux salariés leur chance “d’être ici eu égard de la conjoncture actuelle.” Pas sûr que le message soit entendu par des frontaliers inquiets, notam- ment ceux qui ont le plus d’ancienneté dans la société. Des anciens à qui il a été demandé de revoir leur organisa- tion professionnelle et familiale avec cette nouvelle usine.

ce qu’elles n’acceptaient pas les nouvelles propositions liées aux réorganisations de l’outil de production. “L’autre élément qui a changé depuis octobre dernier, ce sont les contrats à durée déterminée. Ils sont passés de 60 à 20” annonce Dominique Legros. L’entreprise fait face au franc fort, à unmarché difficile en Russie. La nouvelle unité de pro- duction aurait permis de gagner en productivité et ainsi de limiter les effets

“De 60 à 20 C.D.D.”

Dominique Legros, directeur de Maillefer à Ballaigues (photo archive L.P.P.).

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